0. Textes officiels de référence
Arrêté du 23/11/88, modifié par l’arrêté du 13 février 1992, par l’arrêté du 13 juillet 1995, par l’arrêté du 25 avril 2002, par l’arrêté du 27 octobre 2020.
1. Philosophie et objectifs des recommandations
C’est dans un esprit d’ouverture et de souplesse que les recommandations suivantes sont faites afin de laisser le champ libre à des parcours divers. Elles ne comportent donc pas de caractère contraignant. Les candidat·e·s veilleront à s’informer des exigences des Écoles doctorales/commissions recherche de l’université dont relèvent le/la garant·e d’HDR.
Le but de ces recommandations est :
- D’aider les candidat·e·s en leur donnant des directives et des conseils précis mais, une fois encore, non contraignants.
- De contribuer à la formation des chercheur·e·s, de permettre de théoriser la recherche dans les études anglophones en France, de définir sa place et ses objectifs parmi les autres disciplines en Sciences Humaines et Sociales, afin d’en assurer la reconnaissance et la qualité.
2. Points de discussion
2.1. Les délais de soutenance
Après la soutenance de la thèse de doctorat, il semblerait qu’un délai minimal de cinq ans soit raisonnable ; tout dépend du passé professionnel du candidat.
Remarque : le jeune âge des candidats ne saurait être un obstacle. C’est le dossier qui compte.
2.2. Le/la garant·e d’HDR
- Son rôle est de première importance. Il s’agit pour lui/elle d’exercer une véritable responsabilité, celle d’un·e expert·e et d’un·e conseill·er·ère. Il/elle doit être bienveillant·e, mais sans concessions, et bien connaître les critères en vigueur dans son université pour l’octroi de l’HDR.
- Il est coutume de ne pas choisir comme garant·e l’ancien·ne directeur ou directrice de thèse ou quelqu’un de la même université que le/la candidat·e, mais cela relève d’un usage, et non d’une règle. Le/la garante doit avoir des compétences scientifiques en cohérence avec le parcours du/de la candidat·e et nouer des relations de confiance avec celui/celle-ci.
2.3. Le jury
Le choix des pré-rapporteur·e·s et celui des membres du jury est de première importance. Les pré-rapporteurs.rices ont pour responsabilité de vérifier que le dossier d’habilitation présente manifestement les garanties de maturité scientifique avant d’autoriser la soutenance.
3. Le dossier
- Il présentera un état des travaux du/de la candidat·e. Les productions scientifiques constitutives du dossier doivent être postérieures à la soutenance de la thèse. On estime qu’un dossier de 150 pages accompagné d’un ouvrage (voir point ci-dessous), ou de 300 pages sans ouvrage, est tout à fait acceptable.
- Le dossier sera ordinairement composé de différents types de travaux : articles, chapitres d’ouvrage, ouvrages, élaboration de corpus, etc. (voir point ci-dessous).
- La thèse ne doit pas faire partie du dossier sauf si elle a été remaniée et publiée.
- Présentation : un grand soin doit être accordé à ce dossier. Le recueil de publications doit avoir sa propre pagination et le document de synthèse doit renvoyer à la pagination utilisée dans ce dernier (ce qui est couramment désigné par l’expression « double pagination »). Une table de matières « cliquable » pour le recueil de publications est appréciable.
- Il s’agira aussi de prendre en compte la spécificité des sous-disciplines : littérature, civilisation, traductologie, didactique, linguistique, études filmiques et visuelles.
3.1 Le document de synthèse
L’objet du document est de formuler une position théorique. Concernant la longueur, on peut retenir une fourchette approximative : la synthèse comprendra une centaine de pages (100-120 interligne 1,5).
- Le document de synthèse ne doit pas être un C.V. élaboré ni un résumé des articles du dossier. Il s’agit de privilégier la cohérence du parcours critique. Les candidat·e·s mettront en valeur la cohérence de leur travail dans le domaine de recherche choisi, a fortiori si celui-ci comporte plusieurs volets, et témoigner d’un positionnement méthodologique et critique.
- Le document de synthèse permet de témoigner d’un recul théorique, d’une capacité à surplomber ses propres recherches, d’en formuler la cohérence et de s’inscrire pleinement dans les études anglophones actuelles tout en faisant preuve de sa contribution structurante au champ, l’originalité de la recherche du/de la candidat·e étant ainsi privilégiée.
3.2 L’ouvrage (publié ou publiable)
Une monographie originale en anglais ou en français publiée ou publiable (cela dépend de l’établissement) devra être jointe au dossier. Dans les disciplines où une monographie n’est pas systématiquement exigée (par ex. en linguistique) c’est au/à la garant.e de valider la constitution du dossier.
En outre, un ouvrage inspiré de la thèse ne saurait être considéré comme une monographie « originale ». La thèse a en effet déjà fait l’objet d’un précédent dossier de qualification aux fonctions de maîtres/maîtresses de conférences.
Un manuel ne saurait compter pour constituer cette pièce du dossier.
3.3 Le recueil d’articles
3.3.1 Les articles et chapitres d’ouvrage
- Quantité : un nombre de 10 minimum est recommandé (à apprécier selon la sous-discipline de l’anglistique).
- Qualité : il est recommandé de veiller à la diversité des supports de publication qui doivent refléter la recherche dans un domaine bien précis et être scientifiquement reconnus.
Les publications peuvent être classées comme suit :
- Articles dans les revues internationales avec comité de lecture. N.B. Des articles en anglais devraient être inclus et mis en valeur, ainsi que des publications à l’étranger, pour témoigner de la nature internationale de la recherche du/de la candidat.e.
- Articles dans les revues nationales avec comité de lecture ;
- Articles dans les revues nationales sans comité de lecture ;
- Chapitres d’ouvrage.
N.B. : Il conviendra d’éviter la répétitivité des articles entre eux, voire avec l’ouvrage.
3.3.2 Autres travaux
- Communications ;
- Conférences à titre d’invité (séances plénières, conférences dans des centres de recherche) ;
- Médiatisation de la recherche
- Des réalisations concrètes, des innovations scientifiques comme en didactique ou en linguistique (travaux sur corpus, champs de réalisation divers, expérimentations spécifiques).
- Les recensions d’ouvrages
- Les actes de colloques
- Les posters (communications par affiche)
N.B. Les traductions devront comporter un appareil critique (ex. : publications dans La Pléiade) ; les réalisations concrètes seront appuyées par un travail de recherche en traductologie.
N.B. Internationalisation :
Le dossier d’HDR doit témoigner de l’ouverture des chercheurs à l’international, notamment à travers des travaux en anglais publiés à l’étranger, des expertises, le montage des projets reposant sur la constitution de réseaux internationaux ou à la participation au montage de ceux-ci.
Les deux rubriques suivantes devraient apparaître dans un CV étoffé joint au dossier de recherche. Elles ne devraient pas être intégrées au dossier de synthèse.
4. Responsabilités administratives et activités d’animation de la recherche
Les candidat·e·s doivent être encouragé·e·s à développer leur participation aux activités de recherche collective, ainsi qu’aux activités administratives qui leur sont liées. On soulignera donc la participation du/de la candidat·e à des équipes de recherche, des écoles doctorales, des sociétés savantes et à leur animation (séminaires, colloques, publications), à l’organisation de journées d’études, à la préparation de colloques ou de publications. Un véritable engagement sur le terrain est indispensable pour encourager le rayonnement scientifique des équipes de sciences humaines, en particulier dans les petites universités. Le montage de projets scientifiques au niveau national ou international est à valoriser.
5. Encadrement de jeunes chercheurs
On ne pourra qu’encourager la participation à la formation et à l’encadrement de la recherche (éventuellement participation à des jurys de thèse et/ou de Master et à l’encadrement de mémoires de Master dans tous les établissements où la pratique est autorisée).