« Droits individuels et mobilisations collectives en période de crise: Rôle et impact de la société civile au Royaume-Uni depuis 2008 »
« Individual Rights and Collective Mobilisation in Times of Crisis: The Role and Impact of British Civil Society Since 2008 »,
Université Toulouse – Jean JAURÈS, Vendredi 7 octobre 2016, 9h-17h30
Portée par l’axe 3 du CAS (Construction(s) de l’individu et du collectif), cette journée d’étude aura pour objet la réaction de la société civile britannique aux politiques d’austérité adoptées depuis 2008. Par « droits individuels », on entendra notamment les droits sociaux (accès au système de santé, au logement, à l’enseignement, primaire secondaire et supérieur; aux prestations sociales ou, encore, à la culture et aux infrastructures etc.).
L’accent sera mis sur les différentes réponses, contestations (voire, ripostes) mises en œuvre par la société civile (associations non gouvernementales, collectifs de citoyens, syndicats etc.) aux coupes budgétaires sans précédent et à l’accélération du repli de l’Etat sur ses fonctions régaliennes depuis 2008.
Les collectifs anti-austérité ont fait florès depuis plusieurs années. On citera notamment Occupy London (2011-2012), The People’Assembly Against Austerity (depuis 2013), ses branches locales (ex. Bristol People’s Assembly) ou plus spécifiques (The student assembly against austerity, particulièrement mobilisé contre les frais de scolarité dans l’enseignement supérieur) ou en 2015, ces militants, notamment issus du mouvement étudiant et /ou de l’immigration (Aaron Bastani, Ashna Sakar, Arnie Hill) qui ont rassemblé plusieurs centaines de sympathisants à Londres, une semaine à peine après la victoire des conservateurs, promettant au gouvernement de David Cameron « Cinq années de protestation » (Five Years of Protest).
Contestées, on l’a vu, par la gauche alternative, les coupes budgétaires le sont également par des entités a priori plus inattendues, notamment des associations ou réseaux confessionnels tels que Christianity Uncut : Christians Against the Cuts ; The Black Church, (réseau chrétien majoritairement nigérian), le Muslim Council of Britain; la Muslim Association of Britain ou encore la Sikh Federation UK, une des principales instances nationales sikhes.
Les immigrés originaires de l’Europe de l’Est, particulièrement visés par les propos fracassants de David Cameron depuis le discours de Rocester (28 novembre 2014) ne sont pas en reste, comme en témoignent les prises de position récentes de la Polish Expats Association.
Il s’agira donc pour les intervenants d’analyser les ressorts de cette mobilisation collective, contre des politiques censément conjoncturelles mais qualifiées de « ruse néo-libérale » par Stuart Hall (2011) ainsi que par bon nombre d’analystes depuis.
Il sera notamment possible de dresser une typologie de ces différentes formes d’action, d’en jauger les succès et les limites, qu’il s’agisse d’actions nationales portées par des groupes fortement structurés ou d’initiatives locales plus informelles, qui bien que peu relayées par les grands médias, illustrent la vivacité et la diversité de ce type de mobilisation, et donc, la légitimité de l’universitaire à s’emparer de cette question, y compris dans une perspective comparative.
Les propositions (en français ou en anglais), de 250 à 300 mots et assorties d’une courte biographie, sont à faire parvenir à Vincent LATOUR (latour@univ-tlse2.fr) et Marie-Violaine LOUVET (marie-violaine.louvet@ut-capitole.fr) pour le 30 avril 2016.