Vendredi 27 et samedi 28 septembre 2019 Université de Picardie Jules Verne, Amiens Logis du Roy et Citadelle William Faulkner, « Le père du texte » : Continuités et ruptures du patrimoine faulknérien dans les littératures contemporaines

Colloque International

EA 4295 CORPUS : Université de Picardie Jules Verne, Amiens

Vendredi 27 et samedi 28 septembre 2019

Logis du Roy et Citadelle

 

William Faulkner, « Le père du texte » :

Continuités et ruptures du patrimoine faulknérien

dans les littératures contemporaines

 

La littérature américaine émergeante a longtemps emprunté au Vieux Continent les formes et les figures auxquelles elle a progressivement donné cette coloration propre et singulière qui a fini par la caractériser. Mais si la vieille Europe et ses figures tutélaires (William Shakespeare, John Keats, Gerard Manley Hopkins et James Joyce, pour n’en citer que quelques-unes) continuent à inspirer la littérature américaine contemporaine, cette dernière a constitué son héritage littéraire propre, rassemblant les chefs-d’œuvre générés par le Nouveau Continent—un héritage qui, à son tour, inspire d’autres littératures.

Parmi les écrivains américains qui ont légué à leurs successeurs un patrimoine aussi riche que lourd et aussi fertile qu’il peut être inhibant, William Faulkner (1897-1962), écrivain mississippien qui obtint le Prix Nobel de Littérature en 1949 (et, en cinq décennies, il fut seulement le quatrième écrivain américain à se voir décerner cette distinction suprême), est probablement l’une des figures les plus imposantes. Tentant de se frayer une voie dans son sillage, Flannery O’Connor le comparait malicieusement à la locomotive vrombissante du Dixie Limited. Dans un essai intitulé « Le Père du texte », le romancier Pierre Michon revendique avec force une filiation dont il est loin d’être le seul descendant : « J’avais plus de trente ans. Je n’avais pas écrit une ligne. J’ai lu par hasard Absalon, Absalon ! alors réédité en poche : j’y ai trouvé dès les premières pages un père ou un frère, quelque chose comme le père du texte ». De nombreux écrivains, aux États-Unis et au-delà, trop nombreux pour les évoquer tous, ont revendiqué la même filiation : parmi eux, Lillian Hellman, Richard Wright, Chester Himes, William Styron, Richard Ford, Cormac McCarthy, Toni Morrison, Philip Roth, Jerome Charyn, et Ron Rash, mais encore Claude Simon, Gabriel Garcia Márquez ou Mo Yan.

Ce colloque se propose de se demander pourquoi l’œuvre de Faulkner constitue un legs aussi incontournable. Quelles sont les formes que prend le patrimoine faulknérien dans la littérature contemporaine du Sud des États-Unis, mais aussi au-delà de frontières régionales et nationales auxquelles son influence et son rôle ne se limitent aucunement ? Dans la continuité de la réflexion menée par CORPUS autour du thème du patrimoine, les questions d’héritage, de paternité et de filiation seront au cœur de nos échanges qui visent à mesurer les formes variées que prend le patrimoine faulknérien et son étendue, dans les littératures nord-américaines au sens large et celles du Commonwealth. Les communications portant sur des littératures non-anglophones seront également les bienvenues.

Randall Wilhelm, professeur à Anderson University, South Carolina, spécialiste de Faulkner, Cormac McCarthy et Ron Rash, sera notre keynote speaker.

 

Merci d’envoyer vos propositions de communication de 300 mots, en français ou en anglais, accompagnées d’une brève bio à Frédérique Spill (frederique.spill@gmail.com) et Solveig Dunkel (dunkel.solveig@gmail.com) d’ici le 30 mai 2019.

 

Une sélection d’articles sera publiée en 2020.

 

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International Conference

EA 4295 CORPUS: University of Picardy Jules Verne, Amiens, France

September 27-28 2019

Logis du Roy & Citadelle

 

“The father of the text”: Continuities and Ruptures of Faulkner’s Legacy in Contemporary Literatures

 

American literature has long borrowed its forms and figures from the Old Continent, gradually tinting them with its own characteristic colors. If European literature and its tutelary figures (William Shakespeare, John Keats, Gerard Manley Hopkins and James Joyce, to name but a few of them) keep inspiring contemporary American literature, the latter has ended up building up its own literary legacy made of the sum of the masterpieces engendered by the New Continent. This legacy has, in turn, been inspiring other literatures.

Among the American writers that left to their successors a patrimony that is both rich and hefty, both stimulating and sometimes inhibiting, Faulkner is certainly one of the most imposing. Mississippi-born William Faulkner (1897-1962) was awarded the Nobel Prize for literature in 1949: in five decades, he was the fourth American writer to obtain that supreme honor. Trying to thread her own way in Faulkner’s wake, Flannery O’Connor cunningly compared him with the roaring Dixie Limited. In an essay entitled “The father of the text,” French writer Pierre Michon forcefully claimed that he belongs to Faulkner’s lineage—a lineage that includes numerous other descendants: “I was past thirty. I hadn’t written a single line yet. I read Absalom, Absalom! by chance, then reedited in paperback. In the novel’s opening pages, I immediately found a father or a brother, maybe the father of the text.” Many writers, both in the United States and beyond—they are actually so numerous that they cannot possibly all be mentioned—made similar parentage claims: they include Lillian Hellman, Richard Wright, Chester Himes, William Styron, Richard Ford, Cormac McCarthy, Toni Morrison, Philip Roth, Jerome Charyn and Ron Rash; but also Claude Simon, Gabriel Garcia Márquez or Mo Yan.

The purpose if this two-day conference is to examine why Faulkner’s work and writing still constitute such a massive inescapable legacy. What are the forms adopted by Faulkner’s legacy in the literatures of the American South? What forms does it take beyond the regional and national boundaries, to which its role and influence are obviously not restricted? The questions of legacy, inheritance, fatherhood and filiation will be at the center of our reflections that eventually aim at assessing the varied forms through which Faulkner’s legacy is reflected in contemporary literatures around the world.

Randall Wilhelm, assistant professor at Anderson University, South Carolina, will be our keynote speaker.

 

Please send 300-word proposals with a small bio to Frédérique Spill (frederique.spill@gmail.com) and Solveig Dunkel (dunkel.solveig@gmail.com) by May, 30, 2019.

 

A selection of articles will be published in 2020.

 


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