octobre 2016 : communiqué de la CP CNU

Communiqué de rentrée, octobre 2016

En cette rentrée 2016, de nombreuses universités vont mal (14 d’entre elles ont été déficitaires l’an passé). Quelques signalements nous parviennent concernant l’état des lieux de nos universités : à Dijon, un parcours de Lettres classiques de la première année de la licence de Lettres et le master de musicologie sont supprimés ; à Toulouse, plus de 200 postes de titulaires ne seront pas remplacés dans les années à venir ; à Lyon, une initiative de « Contrat d’Engagement et de Soutien Pédagogique» apparaît ; à Reims, c’est un « contrat d’enseignement » qui serait généralisé pour tous les enseignants-chercheurs, alors que les modalités de réalisation des services sont clairement explicitées par le décret statutaire ! Les quelques points chauds ponctuels connus dessinent en creux une paupérisation croissante des parcours universitaires sur tout le territoire. Ils illustrent une fois encore le fait que le recrutement de personnels à statut de la fonction publique et l’offre de formations sont les premières variables d’ajustement des universités en déficit ou en situation de difficultés financières.

Dans ces circonstances, les conditions de travail des enseignants-chercheurs se dégradent. L’indigence du nombre de congés pour recherche ou conversion thématique (CRCT) disponibles dissuade les enseignants-chercheurs de postuler pour leur obtention, alors qu’il s’agit d’un droit et d’une nécessité pour la qualité de la production scientifique. D’autres pays ont bien compris pourtant l’importance de ces congés pour maintenir à un niveau élevé le potentiel des enseignants-chercheurs. Quant à la PEDR, sa répartition s’avère très injuste, la procédure actuelle conduisant à éliminer dès le départ la moitié des dossiers qui émanent pourtant des enseignants-chercheurs qui sont encore motivés. Pour les collègues qui peuvent prétendre à recevoir une prime, les différences dans les règles d’attribution et les montants définis par les établissements constituent une atteinte évidente au principe d’égalité de traitement… La mise en place du « suivi de carrière » tel que validé par la CP-CNU du 9 juin dernier, suite aux échanges avec DGRH et CPU, nécessite la révision du décret statutaire afin de stabiliser la procédure.

Le CNU est l’émanation d’une communauté de quelque 57 000 enseignants-chercheurs. Sans ignorer le rôle des organisations représentatives des personnels ou du CNESER, le bureau de la CP-CNU demande à être consulté sur des textes aussi importants que :

• l’arrêté « doctorat » dont la mise en place par certaines écoles doctorales depuis le 1er septembre conduit parfois à marginaliser totalement le directeur de thèse ;
• le projet de loi « master » en cours de discussion, dont ce sont les collègues responsables des diplômes qui devront in fine faire face à sa mise en œuvre.

La CP-CNU demande également que cessent les attaques répétées et insidieuses contre le statut des enseignants-chercheurs – par exemple dans certains rapports de l’IGAENR – afin que la confiance soit rétablie entre les enseignants-chercheurs et l’institution.


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