October 5, 2018. Location: University of Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, France Oceania and the Pacific Rim: borders and transnationalism in the Oceania-North America and Oceania-Asia regions

Journée d’étude internationale

L’Océanie et le Pourtour du Pacifique : frontières et transnationalisme dans les relations Océanie-Amérique du Nord et Océanie-Asie

 

En novembre 2016, le laboratoire CHCSC à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines organisait une journée d’études intitulée « Amérique du Nord – Océanie : enjeux des relations multimodales entre deux aires culturelles et politiques en mutation »1. Cette conférence visait à réfléchir aux caractéristiques et à la complexité des relations contemporaines entre les États ou les régions d’Amérique du Nord et d’Océanie, ainsi qu’à se livrer à une étude comparative des approches qu’ont ces nations et ces territoires de leurs enjeux partagés ayant une portée régionale ou mondiale – que ce soit dans le domaine économique, social, juridique, environnemental ou culturel. Lors de cette journée de 2016, les chercheurs participants se sont concentrés sur les enjeux suivants : des aspects des relations diplomatiques entre ces deux espaces géopolitiques, les alliances de coopération autochtones en réponse aux héritages coloniaux ou postcoloniaux, et enfin les influences interculturelles entre ces régions, notamment dans le contexte des événements sportifs.

 

Afin de poursuivre la conversation au sujet de la dynamique et des relations contemporaines entre ces espaces et de l’étendre aux interactions entre l’Océanie et ses voisins d’Asie au regard de l’évolution des politiques étrangères des grandes puissances, une deuxième journée d’études prendra pour prisme la notion de frontière, entendue comme processus dynamique dans le contexte de l’étude des enjeux régionaux, nationaux et internationaux. Prendre la perspective des frontières pour aborder les relations entre deux espaces géopolitiques sous-entend d’envisager ces espaces comme entités territoriales définies par leurs frontières physiques, mais aussi de dépasser ce premier cadre. Cela implique d’analyser les frontières à différentes échelles socio-spatiales et géographiques, et donc de considérer la construction des frontières par les groupes constituant de nouvelles communautés d’intérêts de par leur idéologie, leurs attitudes, leurs discours politiques, leurs choix sociaux, leurs luttes (etc.) par-delà les frontières nationales. Ceci comprendrait également une analyse des perceptions culturelles, littéraires et artistiques relatives aux frontières, comme zones créant et séparant les espaces nationaux mais aussi comme lieux ‘d’entre-deux’, zones liminaires, ‘terres frontalières’ (ou borderlands, en anglais).

 

Les questions que soulève une perspective ‘frontalière’ sur les relations entre l’Océanie et l’Amérique du Nord et celles entre l’Océanie et l’Asie sont les suivantes : quels États y créent des alliances supranationales pour faire face aux enjeux internationaux actuels, tels que la « crise des réfugiés » ? Quels éléments socio-spatiaux sont en création de par la mondialisation d’enjeux qui dépassent les frontières géopolitiques des nations ? Quels intérêts spécifiques ces espaces défendent-ils, ou bien à quels intérêts s’opposent-ils (notions de propriété, de privilèges, …), et quels sont les fondements éthiques, civiques ou politiques des mouvements qui défient les frontières établies ? Quelles sont les approches communes ou divergentes de ces régions aux enjeux internationaux majeurs (liés aux migrations, aux droits humains, au développement durable, aux héritages coloniaux, etc.) ? Par le biais de quelles relations transnationales des sociétés civiles et de quelles pollinisations culturelles croisées, les frontières établies sont-elles mises en question, et de nouvelles aires frontalières sont-elles élaborées ?

 

Le terme « Amérique du Nord » fera référence, dans le contexte de cette conférence, aux États-Unis, au Canada et aux États et territoires insulaires de la région Caraïbe. L’Océanie inclut les seize États indépendants de cette zone géographique, tels l’Australie, les Fidji, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, etc. et les nombreuses dépendances insulaires de la région. L’Asie fera référence aux États partageant des intérêts significatifs avec l’Océanie – donc notamment à l’Asie du Sud-Est (Chine, Indonésie, Japon, Malaisie, Taïwan, …), mais aussi à l’Inde.

 

Ci-dessous une liste (non-exhaustive) des problématiques à traiter dans la perspective des enjeux ‘frontaliers’ entre ces deux aires géographiques :

  1. Les relations internationales : la coopération ou la désunion dans l’Anglosphère et au-delà, face aux enjeux mondialisés. Les sujets proposés incluent :

– les réponses aux enjeux environnementaux transnationaux (réchauffement climatique, protection de l’océan), aux questions énergétiques et aux problématiques des droits humains ;

– la coopération entre les petits États insulaires d’Océanie, des Caraïbes et/ou de l’Océan indien (par exemple en matière de développement social et économique durable sur le plan environnemental) ;

– l’évolution récente des relations Océanie-Amérique du Nord et/ou Océanie-Asie (dans le contexte de la présidence de Donald Trump) : en matière de coopération internationale, de commerce (quel avenir pour l’accord de partenariat transpacifique ‘TPP’ ?), d’alliances militaires et de sécurité internationale…

 

  1. Les frontières et le concept de nation dans un monde globalisé et ‘post-colonial’. Les sujets proposés incluent :

– l’idée d’‘américanisation’ des sociétés océaniennes (perceptions et réalités, réponses, …) ;

– les influences culturelles océaniennes en Amérique du Nord et en Asie (l’image des sociétés océaniennes ; la place et la visibilité des communautés océaniennes d’origine immigrée ; les projections culturelles par les États océaniens à des fins commerciales et touristiques, … ; les mécanismes de la construction des imag(inair)es océanien(ne)s, et les perceptions et stéréotypes qui les accompagnent) ;

– la question ‘coloniale’ dans les territoires micronésiens des États-Unis, ou aux Samoa américaines : l’usage stratégique de ces territoires dans la politique étrangère américaine ; le fonctionnement et l’adaptation des institutions locales dérivées de modèles américains ; les perspectives d’avenir de ces territoires, dont leur viabilité en tant qu’États potentiels… ;

– les identités transfrontalières et liminaires, et les perceptions culturelles qui s’y attachent.

 

Cette conférence se veut interdisciplinaire et accueillera des chercheurs en sciences humaines et sociales, dont les chercheurs en histoire, en anthropologie, en arts et en littérature, aussi bien qu’en sciences politiques ou en droit. Les présentations seront données en anglais ou en français. Elles dureront vingt minutes, et seront suivies chacune d’une dizaine de minutes de questions.

 

Date : le 5 octobre 2018

Lieu : Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines

Les propositions d’interventions, d’ateliers ou de tables rondes doivent être envoyées à Adrien Rodd (adrien.rodd@uvsq.fr) et Sophie Croisy (sophie.croisy@uvsq.fr) avant le 1er juin 2018. Les organisateurs de la journée d’étude notifieront les auteurs de l’acceptation de leur proposition avant le 15 juillet.

International workshop

Oceania and the Pacific Rim: borders and transnationalism in the Oceania-North America and Oceania-Asia regions

In November 2016, the CHCSC research centre at the University of Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines organized a workshop entitled “North America and Oceania: issues in relations between two changing cultural and political areas.”[1] This event aimed to reflect on the characteristics and complexity of current relations between the countries or regions of North America and Oceania, as well as engage in a comparative study of their nations’ and territories’ approaches to shared issues of regional or global significance in the economic, social, legal, environmental and cultural realms. At this November 2016 event, presentations by invited researchers focused on the following issues: aspects of the diplomatic relations between the two geopolitical spaces, indigenous alliances in resisting colonial and postcolonial legacies in the regions and finally, cross-cultural influences between these two regions, particularly in the context of sporting events.

A second workshop will be organized at the University of Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines to continue the conversation on the current relations between Oceania and North America, and to expand it to include the interactions between Oceania and Asia, given the shifting dynamics in this large region and the current reflections on the evolution of the role of this geopolitical space in global dominance. Moreover, this second workshop will take the dynamic process of bordering as its main prismatic lens, in the context of the study of regional, national and international issues. A bordering perspective on the relationship between geopolitical spaces implies and at the same time goes beyond the study of such spaces as territorial entities defined by their physical borders; it involves the study of borders at diverse socio-spatial and geographical scales and thus implies an analysis of the construction of borders by groups that make up new communities of interest through ideology, attitudes, political discourses, social choices, struggles (etc.) beyond national borders. This would also involve an analysis of cultural, literary and artistic perceptions on borders, as areas that create and separate national spaces, but also as in-between locations, liminal zones or ‘borderlands’.

The questions that a border perspective on North-American-Pacific and Asian-Pacific relations raises are the following: which states from these two geopolitical areas are creating supra-national alliances in order to deal with current regional/international issues, such as the “refugee crisis”? Which socio-spatial areas that cross the geopolitical borders/boundaries of nation states within and between these geopolitical areas are being created as a consequence of the globalization of human concerns? Which specific interests do these spaces defend or oppose, such as notions of property or privilege and on what ethical, civic or political grounds do certain movements seek to challenge traditional borders?  What are these regions’ common or differing approaches to major international issues (issues related to migration, human rights, sustainability, new-colonization, etc.) and through what kind of transnational relations by civil society, through what kind of cultural cross-pollination, are traditional borders challenged and new border areas elaborated?

For the scope of this conference, Oceania will refer to Australia, Fiji, New Zealand, Papua New Guinea, the dozen other sovereign states among the southern and equatorial Pacific Islands and the various dependent territories in the region. “North America” encompasses Canada, the United States, and the island states and territories of the Caribbean. Asia will refer to South and Southeast Asia, and in particular to China, India, Indonesia, Japan and Malaysia—countries who share or have shared significant interests with the Oceania region. The following are suggested issues to be examined within this bordering perspective:

  1. International relations: cooperation or disunity in the Anglosphere and beyond, in connection to global issues. Suggested topics include:

– responses to transnational environmental issues (ocean protection and climate change), energy issues and human rights issues in these three geopolitical regions;

– cooperation between small island states of the Pacific, the Caribbean and/or the Indian Ocean (for example on matters of environmentally sustainable social and economic development);

– recent evolutions in North America-Oceania and/or Asia-Oceania relations (in the context of Donald Trump’s presidency): on international cooperation, trade (whither the TPP?), military alliances and international security, etc.;

  1. Nationhood and borders in a globalised, ‘post-colonial’ world. Suggested topics include:

– the notion of ‘Americanisation’ of Pacific societies (perceptions and realities, responses…);

– Pacific cultural influences in North America and Asia (the image of Pacific societies; the place and visibility of Pacific migrant communities; cultural projections by Pacific states for purposes of tourism or trade, …: the mechanisms of the construction of Pacific imagery, perceptions and stereotypes);

– the ‘colonial’ question in the United States’ Micronesian territories, or in American Samoa: the strategic usage of these territories in US foreign policy; the functioning and adaptation of local institutions derived from US models; perspectives on these territories’ future, and their viability as potential states, …;

– liminality, trans-border identities and cultural perceptions thereof.

This interdisciplinary conference welcomes researchers in the humanities and social sciences, including researchers in history, anthropology, the arts and literature, as well as political science and law. Presentations of 20 minutes (followed by 10 minutes of questions) will be given in English or in French.

Date: October 5, 2018.

Location: University of Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, France

Proposals for papers, panels or round tables should be sent to Adrien Rodd (adrien.rodd@uvsq.fr) and Sophie Croisy (sophie.croisy@uvsq.fr) before June 1, 2018. Notification of acceptance will be emailed by July 15. 


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