Linguistique contrastive : bilan et perspectives en 2022: colloque en l’honneur de J. Guillemin-Flescher.

Chers et chères collègues,
Nous vous informons que le colloque de linguistique contrastive (organisé par l’UPEC et Paris-Nanterre), initialement prévu les 10 et 11 juin 2021, est reporté d’un an, les  9 et 10 juin 2022. 

Nouveau calendrier du colloque « Linguistique contrastive : bilan et perspectives en 2022.  Colloque en l’honneur et en présence de Jacqueline Guillemin-Flescher »
Dates du colloque : 9 et 10 juin 2022 à l’Université Paris-Est Créteil Nouvelle date limite de soumission : 30 septembre 2021Date d’envoi de la réponse d’acceptation : 30 novembre 2021

Vous trouverez l’appel complet en cliquant sur le lien suivant : https://crea.parisnanterre.fr/colloque-international-de-linguistique-contrastive-linguistique-contrastive-bilan-et-perspectives-en-2021-en-l-honneur-et-en-presence-de-jacqueline-guillemin-flescher-973826.kjsp?RH=1455273004678

Bien cordialement, 
Françoise Doro-Mégy et Agnès Leroux

*English version below*

Ce colloque propose de faire un état des lieux de la linguistique contrastive en 2021 en rendant hommage à la contribution majeure de Jacqueline Guillemin-Flescher dans ce domaine.
Etudier la relation entre les langues a toujours constitué un enjeu majeur pour les linguistes, traductologues, théologiens et littéraires. Dans l’article « Théoriser la traduction », J. Guillemin-Flescher (2003) présente la spécificité des méthodes, objets et finalités des différentes approches, tout en montrant en quoi la linguistique a sa place dans l’évolution de la traductologie.
La perspective diachronique comparatiste a progressivement laissé place à l’étude de la traduction comme objet scientifique d’accès à l’activité de langage. J. Guillemin-Flescher, à l’origine de la branche énonciative de la linguistique contrastive, utilise un ensemble de textes traduits pour « déterminer de façon objective les normes intériorisées qui conditionnent le texte cible » (Guillemin-Flescher 2003 : 12). Il a souvent été reproché à cette approche d’ignorer la dimension interculturelle de la traduction : « (…) la traduction ne saurait relever de la seule linguistique, dans la mesure où c’est aussi une modalité de communication interculturelle, avec tout ce que cela implique, bien au-delà des formes linguistiques dont elle part, et dans la mesure où elle renvoie à tout un travail psycho-cognitif qui sous-tend le transfert interlinguistique. » (Ladmiral, 2006 : 8). Or opposer traductologie et linguistique contrastive équivaut à ne pas tenir compte de leurs particularités respectives (objets de recherche, méthodologies, par exemple). Les résultats obtenus en linguistique contrastive contribuent à enrichir la pratique des traducteurs et parallèlement, les phénomènes mis en évidence par les traductologues élargissent la vision parfois restreinte des linguistes sur le processus de traduction.
J. Guillemin-Flescher a formé, en France et en Europe, nombre de contrastivistes dont les travaux portent sur les « schémas discursifs intériorisés (…) qui diffèrent d’une langue à l’autre. » (Guillemin-Flescher, 1996 ). Comme le rappelle Maryvonne Boisseau (2016 ) ces schémas interrogent la place du style dans l’analyse linguistique, autre point de divergence entre traductologues et linguistes contrastivistes. J. Guillemin-Flescher exclut le paramètre du style de ses analyses dans la mesure où elle considère que tout effet de style est conditionné par la grammaire et fait partie intégrante du langage. Ainsi les linguistes contrastivistes, outre le travail sur la traduction, cherchent à définir une théorie généralisante sur le langage et à dégager des opérations langagières à l’œuvre dans le discours.
Ainsi la linguistique contrastive est devenue une méthode reconnue de comparaison des langues sources et cibles jusqu’à faire son entrée dans les concours de recrutement des enseignants. Le rapport de jury du CAPES rénové de 2014 (anglais) stipule qu’« il s’agit (…) d’apprécier la capacité du candidat à transmettre les connaissances et compétences qui sous-tendent la réflexion dans le passage d’une langue à l’autre à travers son maniement des formes et ressources des deux langues dans un contexte d’utilisation donné. » De plus, en 2019, les Instructions Officielles pour l’enseignement de l’anglais en classe de seconde mentionnent explicitement le recours à la linguistique contrastive :
L’élève est conduit à mobiliser ses connaissances de la langue française et des autres langues afin de mieux saisir la différence ou la proximité avec la langue étudiée. La comparaison entre les langues et leurs systèmes respectifs favorise une approche plurilingue de l’apprentissage.

Ce colloque, ouvert à toutes les langues, propose de réunir des communications qui répondraient, par exemple, aux questions suivantes :

– Quelle est la place de la linguistique contrastive dans la linguistique générale au niveau national et international en 2021 ? Quelle évolution depuis le milieu du 20ème siècle ?
– Dans quelle mesure la linguistique contrastive serait-elle une linguistique appliquée ?
– La terminologie souvent multiple pour désigner l’étude des contrastes des systèmes linguistiques (linguistique comparée, traductologie, pragmatique contrastive, sémantique contrastive) ne trahit-elle pas une difficulté à délimiter ce qui définit en pratique la linguistique contrastive ?
– En quoi se distingue-t-elle de la grammaire comparée ?
– Quelle est la place des corpus numériques ?
– Quel est le lien entre la linguistique contrastive appliquée aux concours et celle pratiquée en recherche ?
– Quel est le niveau d’expertise du chercheur dans sa langue première ? La formation unilingue en langue étrangère pose-t-elle problème ?
– Quelle est la place de la linguistique contrastive dans la formation des (futurs) enseignants de langue étrangère du secondaire ?


Conférencières :

– Jacqueline Guillemin Flescher, Professeur Émérite, Université de Paris.
– Raluca Nita, MCF, Université de Poitiers.


Comité d’organisation :

Françoise Doro-Mégy (Université Paris-Est Créteil)
Agnès Leroux (Université Paris-Nanterre)


Comité scientifique

Maryvonne Boisseau (Université de Strasbourg)
Valérie Bourdier (Université Paris-Est Créteil)
Agnès Celle (Université de Paris)
Catherine Chauvin (Université de Lorraine, Nancy)
Hélène Chuquet (Pr. Ém., Université de Poitiers)
Lucie Gournay (Université Paris-Est Créteil)
Daniel Henkel (Université Paris 8)
Laure Lansari (Université de Paris)
Rudy Loock (Université de Lille)
Raluca Nita (Université de Poitiers)
Olivier Polge (Université de Limoges)
Bruno Poncharal (Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3)
Jean Szlamowicz (Université de Bourgogne)
Henri Wyld (Université de Cergy-Pontoise)

Call For Papers

International Contrastive Linguistics Conference

Contrastive Linguistics : taking stock and looking forward in 2021.
A conference in the honour and in presence of Jacqueline Guillemin-Flescher.

Venue: University Paris-Est, Créteil, France

This conference is jointly organized by the University Paris-Est Créteil, France, (Françoise Doro-Mégy, Laboratoire IMAGER, Équipe IDEAL) and the University Paris Nanterre, France (Agnès Leroux, Laboratoire CREA, GREG).

The aim of this conference is to assess the state of contrastive linguistics in 2021 while paying tribute to the major contribution of Jacqueline Guillemin-Flescher.
Studying the relationship between languages has always been a main focus of linguistics, theology, translation studies and literary scholarship. In her 2003 article Théoriser la traduction (Theorizing translation), J. Guillemin-Flescher describes how different approaches differ in their specific methods, research subjects and end goals and shows why linguistics should be an integral part of the development of translation studies.
The comparativist diachronic perspective has gradually given way to the study of translation as a scientific means of access to language activity. J. Guillemin-Flescher, who is the founder of the enunciative branch of contrastive linguistics, uses a corpus of translated texts in order to “objectively determine the internalized norms that define the target text ”. This approach has often been criticized for ignoring the cross-cultural dimension of translation: “translation cannot be a matter of linguistics alone, because it is also a mode of cross-cultural communication, with everything that this entails, far beyond the linguistic forms it is based on, and because it relies on all the psycho-cognitive work that underlies cross-linguistic transference ”. But simply setting translation studies and contrastive linguistics one against the other amounts to ignoring their respective particularities, such as their research object and methods. The results achieved by contrastive linguists have contributed to enriching the practice of translators while the phenomena highlighted by translation scholars continue to broaden linguists’ sometimes narrow perspective on the translation process.
J. Guillemin-Flescher has trained many contrastive linguists, in France as well as in the rest of Europe; their research focuses on the internalized speech patterns that vary from one language to another . Maryvonne Boisseau (2016 ) points out that these patterns raise the issue of the place that should be granted to style in linguistic analysis, which is another point of dispute between translation scholars and contrastive linguists. J. Guillemin-Flescher does not take style into account in her analyses, considering as she does that any stylistic effect is determined by grammar and as such is an integral part of a language system. Apart from their work on translation itself, contrastivist linguists strive to define a generalizing theory of language and to identify linguistic operations used in discourse.
Thus has contrastive linguistics become a recognized method for comparing source and target languages, to the point that it is now on the curriculum for competitive examinations for the recruitment of teachers. The jury report for the 2014 session of the CAPES (competitive recruitment examination) for English teachers stipulates that “juries must […] assess candidates’ ability to transmit the knowledge and skills underlying reflection in the transition from one language to the other by their use of the forms and resources of the two languages in a given context of language use” . Furthermore, the 2019 Instructions Officielles (official guidelines published by the French Ministry of Education) defining the curriculum for English-language teaching in seconde classes, i.e. the first year of high school in France, explicitly mention the use of contrastive linguistics:

Students are led to mobilize their knowledge of the French language and other languages in order to better grasp the difference or proximity with the language studied. The comparison between languages and their respective systems encourages a plurilingual approach to learning.

This conference is open to research on any language. We will welcome submissions focussing on, but not limited to, the following questions:

What is the place of contrastive linguistics within general linguistics, in France and abroad, in 2021? How has it evolved since the mid-20th century?
– To what extent can contrastive linguistics be described as applied linguistics?
– Is not the often varied terminology referring to research on contrasts between linguistic systems (compared linguistics, translation studies, contrastive pragmatics or contrastive semantics) the actual impediment to a clear-cut definition of contrastive linguistics?
– What differentiates contrastive linguistics from comparative grammar?
– What use should be made of digital corpora?
– How does contrastive linguistics practised in academic research compare with what is applied in public-education competitive examinations?
– What is a researcher’s level of expertise in their native language? Is single-language foreign-language teaching problematic?
– What should be the place of contrastive linguistics in the training of secondary-school foreign-language teachers?

Keynote speakers:
– Jacqueline Guillemin Flescher, Professeur Émérite, Université de Paris.
– Raluca Nita, MCF, Université de Poitiers.

Scientific committee:
Maryvonne Boisseau (Université de Strasbourg)
Valérie Bourdier (Université Paris-Est Créteil)
Agnès Celle (Université de Paris)
Catherine Chauvin (Université de Lorraine, Nancy)
Lucie Gournay (Université Paris-Est Créteil)
Daniel Henkel (Université Paris 8)
Laure Lansari (Université de Paris)
Rudy Loock (Université de Lille)
Raluca Nita (Université de Poitiers)
Olivier Polge (Université de Limoges)
Bruno Poncharal (Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3)
Jean Szlamowicz (Université de Bourgogne)
Henri Wyld (Université de Cergy-Pontoise)

Organizing committee:
Françoise Doro-Mégy (Université Paris-Est Créteil)
Agnès Leroux (Université Paris-Nanterre)


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