Le thème retenu pour le Congrès annuel de la SOFEIR, qui aura lieu à l’Université de Caen Normandie les 17 et 18 mars 2017, est celui de « Réseaux et connexions ».
La notion de réseau correspond de manière imagée à un ensemble complexe de relations. Du « petit filet » (retiolus) originel, on conserve l’idée d’un ensemble de lignes entrelacées, dont l’image a été employée successivement dans les domaines du textile, de l’anatomie, du génie militaire, de la topographie et de l’économie géographique. Au xixe siècle, le terme acquiert un sens sociologique pour désigner un ensemble de personnes et d’institutions liées entre elles de multiples façons, de manière à former un système d’échange. De nos jours, les réseaux sociaux jouent un rôle croissant dans la vie culturelle, politique et sociale. Le concept, qui inclut les réseaux à fonction matérielle et à fonction symbolique, est apte à rendre compte de la complexité tant de phénomènes sociaux, économiques et politiques, que de phénomènes littéraires, textuels et traductologiques.
La notion de connexion porte pour sa part sur les liens, les analogies, ou encore les affinités entre plusieurs éléments ; l’interconnexion et l’interaction de ces nœuds ou pôles permettent au réseau de constituer davantage que la somme de ses parties, grâce à leurs fonctions plus au moins complexes de distribution, de concentration et d’enrichissement.
Dans le domaine de la civilisation, de l’histoire et de la sociologie, le thème de « réseaux et connexions » peut être décliné de nombreuses manières, depuis les échanges de biens et de services, jusqu’aux réseaux numériques, en passant par les flux démographiques et les réseaux associatifs, syndicaux ou politiques par exemple, qu’ils soient nationaux ou transnationaux, sans oublier les réseaux internationaux dans lesquels s’inscrivent l’Etat et les acteurs infra-étatiques. Les débats sur l’idéologie réticulariste (Pierre Musso, Critique des réseaux, PUF, 2003) et les évolutions économiques, sociales et culturelles du monde moderne (Manuel Castells, La société en réseaux, Fayard, 1998), ouvrent également des perspectives d’analyse.
Le thème s’applique aussi en littérature : le texte peut être abordé dans sa connexion avec le contexte, et sa lecture peut être enrichie par l’apport d’une science autre, telle la stylistique, la psychanalyse, la sociologie marxiste, etc. Le texte est également envisageable dans son lien avec l’auteur ou avec le lecteur, il est alors un vecteur de communication, au sein d’un réseau littéraire ou intellectuel. Il peut être considéré dans sa relation avec d’autres textes, dans le cadre de l’intertextualité ou de la littérature comparée. Enfin, le livre, support du texte, s’inscrit dans un réseau complexe de production, de consommation, de diffusion ; l’approche se focalise alors sur les politiques culturelles et les lois du marché propre à cette industrie.
A titre indicatif, les propositions de communication pourraient porter sur :
– les réseaux littéraires, artistiques, philosophiques, ou intellectuels
– les réseaux sociaux et leur rôle dans la diffusion de la culture irlandaise en ligne
– le rôle des réseaux sociaux dans les campagnes électorales et référendaires
– le rôle des réseaux sociaux dans la commémoration (plateformes commémoratives en ligne, etc.)
– les projets artistiques ou littéraires en ligne
– les réseaux et connexions intertextuels
– les réseaux personnels, politiques, syndicaux, associatifs, professionnels ou collaboratifs
– les réseaux nationaux, européens, impériaux, internationaux, diplomatiques ou diasporiques
– les réseaux sociaux au sens propre (famille, pub, sport, culture, musique, etc.)
– les réseaux industriels, commerciaux, économiques, et de distribution
– les réseaux énergétiques, ferroviaires, routiers, etc.
Les propositions d’atelier, tout comme les communications de doctorants, sont les bienvenues.
Vos propositions de communications, accompagnées d’une courte notice biographique, sont à envoyer avant le 15 janvier 2017 à Christophe Gillissen, responsable scientifique :
christophe.gillissen@unicaen.fr
CFP – Annual Conference of the French Society for Irish Studies (SOFEIR)
The theme of the annual conference of the French Society for Irish Studies (SOFEIR), which will be held at the University of Caen Normandy on 17-18 March 2017, is “Networks and connections”.
The concept of networks derives from the image of a net, i.e. a set of intertwined lines, an image that has been applied to many different fields over time: the textile industry, anatomy, military fortifications, topography, economic geography, etc. In the 19th century the word acquired a sociological meaning, to indicate a group of people and institutions linked to each other in multiple ways and forming a system of exchange. Today the social media play an increasingly important role in cultural, political and social life. The notion of networks can thus help to better understand the complexity of social, economic and political phenomena, as well as that of literary, textual and linguistic phenomena.
The idea of connections has to do with links, analogies, or affinities between several elements; the interconnections and interactions between the knots or poles allow the network to constitute more than the sum of its parts, through the role they play in distribution, concentration and enrichment.
In the field of history, politics and sociology, the theme of “networks and connections” may be approached in many ways, from the exchange of goods and services to digital networks, and from demographic flows to collaborative, political or community networks for example, be they national or transnational, without forgetting the international networks in which the State and sub-state agents try to exert influence. The debates on reticular ideology (Pierre Musso, Critique des réseaux, PUF, 2003) and on the economic, social and cultural changes of the modern world (Manuel Castells, The Rise of Network Society, 1996) open other perspectives of analysis.
In the field of literature, a text may be studied in connection with its context, and its reading may be enriched by the contribution of another science, be it stylistics, psychoanalysis, Marxist sociology, etc. A text may also be considered in its relationship with the author or the reader; it is then a communication within a literary or intellectual network. It may be approached in its relationship with others texts, in terms of intertextuality or compared literatures. Finally, a book – the of a text – is located within a complex network of production, consumption and distribution; the approach is then focused on cultural politics and the specific nature of the publishing industry.
Proposals for papers could deal with the following issues for instance:
– literary, artistic, philosophical or intellectual networks
– the role of social networks in the circulation of Irish culture on line
– the impact of social networks on electoral and referendum campaigns
– commemoration and social networks (on line commemorative platforms, etc.)
– artistic and literary projects on line
– intertextual networks and connections
– personal, political, trade union, professional, community and advocacy networks
– national, European, imperial, international, diplomatic or diasporic networks
– social networks in the largest sense (family, pub, sport, culture, music, etc.)
– industrial, commercial, economic and business networks
– energy, rail and road networks, etc.
Proposals for workshops or panels are welcome, as well as proposals from doctoral students.
Proposals for papers (together with a short biodata) are to be sent by 15 January 2017 to Christophe Gillissen (convener):
christophe.gillissen@unicaen.fr