Robert ELLRODT : témoignages à sa mémoire

C’est avec beaucoup de tristesse et d’émotion que je vous annonce le décès de Robert Ellrodt, survenu le dimanche 11 octobre 2015.
Au nom de la SAES, dont Robert Ellrodt était président d’honneur, je tiens à saluer la mémoire de ce très grand angliciste, qui sut, au fil d’une carrière exemplaire, concilier les exigences si diverses du difficile métier d’universitaire. Enseignant et véritable passeur de savoir auprès de ses étudiants, chercheur dont les travaux font autorité, président du jury de l’agrégation, président de son université pendant de longues années, Robert Ellrodt eut toujours le souci du bien commun et s’y consacra sans relâche, avec rigueur et dévouement. Il inspirait un respect unanime ; sa disparition laisse un grand vide.
Au nom de la SAES, j’adresse à son épouse, à ses enfants, à tous les siens, nos condoléances les plus émues.
Pierre Lurbe,  président de la SAES

Attristés, les membres de l’AUPEL tiennent à rendre hommage à la mémoire de Robert Ellrodt. En effet, parmi toutes les fonctions et responsabilités éminentes qu’il exerça, la Présidence de l’Association Universitaire pour l’Entente et la Liberté, qu’il avait fondée en 1976, lui tenait particulièrement à cœur.
Co-rédigées avec six autres grandes figures d’universitaires, dont Georges Vedel, ses réflexions, parues en 1977 sous le titre Pour que l’Université ne meure…, prenaient toute la mesure de la crise qui secouait alors l’Université. Pour l’essentiel, elles gardent aujourd’hui encore leur pertinence.
Si l’AUPEL existe toujours dans le paysage universitaire, continuant à être représentée en 2015 au niveau de la onzième section du CNU, elle le doit au souvenir impérissable laissé par cet enseignant-chercheur exemplaire, esprit libre et intègre s’il en fut, habité par son combat de tous les instants pour une Université indépendante.
Marc Porée,  Président de l’AUPEL

J’ai eu le privilège d’être son étudiante à Nice et bien qu’ oraliste ( dirais-je simplement oraliste) j’ai pleinement apprécié son enseignement.
Et deux souvenirs marquants :
En mai 68, quand la fac a Nice était en proie à des affrontements d’étudiants, notre doyen stoïque au milieu des jets de pierres avec son haut parleur essayant de calmer le jeu.
L’autre, plus récent, lors du congrès de la SAES a Angers en 2000, une réflexion lors du feu d’artifice célébrant l’événement…
Une personnalité marquante qui restera dans ma mémoire et mon parcours.
Noelle Massa Gaudin

Provincial et vingtiémiste, je n’ai pas eu l’occasion de travailler avec Robert Ellrodt. Je suis en outre entré au jury de l’agrégation l’année où il en quittait la présidence. Je l’ai toutefois rencontré de nombreuses fois, et je garde notamment le souvenir de la grande courtoisie avec laquelle il m’avait accueilli, jeune assistant, au congrès de la SAES d’Aix-en-Provence, en 1965. Celui aussi de quelques mémorables soutenances de thèse, entre autres celle de Maurice Gonnaud et celle d’Alain Bony. Je lui ai également toujours su gré des conseils et du soutien qu’il m’a accordés pendant les années où j’ai été président de la SAES.
Plus récemment nous avions pris l’habitude d’échanger de temps à autre un courriel. Je le savais grand amateur de poésie, spécialiste des poètes métaphysiques et traducteur des poèmes de Shakespeare, de Keats et de Shelley. Un jour il m’avait confié son désir de faire publier en Angleterre le recueil de ses propres poèmes écrits en anglais – imitations de poètes du XVIIe siècle et poèmes d’inspiration personnelle. Vieux projet auquel il était revenu après des décennies, car il avait au lendemain de la guerre soumis ses poèmes à T. S. Eliot. Il m’avait fait parvenir le fichier de ses Poems and Imitations qu’il avait faute de mieux publiés dans Modern Age, 52, 1, 2010. Y figurait la copie de la lettre très élogieuse qu’Eliot lui avait adressée le 14 juillet 1949.
C’est aujourd’hui seulement que je me suis aperçu que cette publication est en ligne et je suis heureux de donner l’occasion à ceux qui ne le savaient pas d’apprendre que le grand universitaire qui nous a quittés était aussi un excellent poète. Voici le lien qui donne accès à ses Poems and Imitations :
https://isistatic.org/journal-archive/ma/52_01/ellrodt.pdf
Adolphe Haberer
Professeur émérite à l’Université Lumière-Lyon 2

Comme tous, comme tous les dix-septièmistes en particulier, je suis très affecté par la nouvelle que nous communique notre président.
Épargnons-nous les superlatifs, tous mérités, par ce maître. Il avait siégé à mes jurys de DEA, de thèse et d’HDR, avec sa coutumière rigueur mêlée de bienveillance.
Je n’évoquerai que deux souvenirs, distants de 30 années environ : celui de l’initiateur qu’il fut pour l’étudiant de Maîtrise Borot, en 1980, découvrant grâce à lui Milton, Blake, Spenser et de Quincey dans un séminaire éblouissant, et celui du chercheur libre désormais, trente ans plus tard, au temps où je dirigeais la Maison Française d’Oxford. C’est là que je l’ai vu pour la dernière fois, au coin de Banbury road et de Norham road, coiffé d’un chapeau de paille et chaussé de sandales, rayonnant, dans un univers qu’il aimait, rentrant de la Bodléienne à Westbury Lodge où il prenait ses quartiers d’été.
C’est l’image que je veux garder de lui : heureux dans la quête du savoir.
Luc Borot

Robert Ellrodt fut mon professeur à la Sorbonne. Je garde de ses cours un souvenir ébloui.
J’ai pour le Professeur Robert Ellrodt la plus vive gratitude
Pr. Hélène Catsiapis

C’est une bien triste nouvelle. En effet, Robert Ellrodt était respecté de tous.
Jacqueline Guéron

Au nom de l’université Sorbonne Nouvelle Paris-3, dont il fut le Président de 1986 à 1991, et de l’ensemble des collègues et étudiants de l’Institut du Monde Anglophone, où il fut professeur de littérature anglaise des XVIe et XVIIe siècles de 1975 jusqu’à sa retraite, je tiens à m’associer à l’hommage rendu par la SAES à la mémoire de Robert Ellrodt.
Robert Ellrodt aura reçu de nombreux prix et distinctions tout au long de sa très riche carrière. J’en retiendrai deux : l’attribution du Grand Prix d’Honneur de la SAES (dont il fut le premier récipiendaire en 2004), et son élévation à la dignité de Commandeur de l’Ordre de l’Empire Britannique, un honneur rare.
Le premier venait récompenser une oeuvre immense, passionnante et multiple, mais aussi un engagement sans faille au service de ses collègues tout comme des chercheurs et étudiants qu’il a formés et accompagnés, et plus généralement de l’institution universitaire tout entière. Président de l’agrégation externe d’anglais, Président d’honneur de la SAES, il fut également Directeur du collège franco-britannique à la Cité Universitaire Internationale de Paris, et siégea pendant de nombreuses années au CNESER, ainsi qu’au CNU de la 11ème section.
La seconde couronnait son dévouement à la cause de l’amitié franco-britannique. Par-delà ses très nombreux ouvrages, articles et traductions, son dernier livre : Montaigne et Shakespeare : l’émergence de la conscience moderne (2011), récemment traduit en anglais, témoigne ainsi des liens qu’il a toujours su tisser entre la littérature anglaise et la littérature française, et du prix qu’il accordait à cette notion de conscience, au coeur de plusieurs de ses écrits.
Je garderai de lui l’image d’un chercheur et d’un enseignant d’une stature exceptionnelle, mais aussi d’un homme tout à la fois attentif aux autres et exigeant, d’une courtoisie véritablement exemplaire.
Carle BONAFOUS-MURAT
Président Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3


Comme toutes celles et tous ceux de ma génération, j’ai appris la disparition de Robert Ellrodt avec une grande émotion. Je n’avais pas eu le privilège, il est vrai, ayant passé l’Agrégation avant son arrivée à la Sorbonne, d’assister à ses cours. Mais jeune assistant, par la suite, à l’Institut d’Anglais et chargé d’un cours de T.D. en littérature de Licence, je fus à même de suivre en radio-diffusion le cours magistral de Robert Ellrodt sur les Confessions de Thomas De Quincey et fus impressionné, à l’écoute, par la luminosité et l’élégance du cours qu’un spécialiste des poètes métaphysiques dispensait sur une œuvre romantique.
Voir Robert Ellrodt comme un dix-septièmiste, si éminent fût-il, serait réducteur. Il me fit l’honneur, quelques années plus tard, de siéger au jury de (ce qu’on appelait alors) mon Doctorat d’État ; et je fus à nouveau émerveillé par sa connaissance de la poésie romantique, et notamment du Prometheus Unbound. Je garde un vif souvenir de nos échanges – et par moments de nos désaccords – lors de la soutenance, sur l’interprétation de ce texte entre tous difficile …
L’œuvre critique de Robert Ellrodt est, on le sait, considérable. Mais son œuvre de traducteur est peut-être, du moins dans ma mémoire, ce qui a le plus de présence. Je songe notamment à ses admirables traductions des poèmes de Shakespeare publiées dans la Collection “Bouquins” : lorsque mon travail — ou ma fantaisie — m’oriente vers l’un des Sonnets, c’est toujours avec la même émotion que je lis, sur la page de droite, en quelque sorte le sonnet de Robert Ellrodt, comme un poème en soi.(Ce que m’apprend le message d’Adolphe Haberer sur l’écriture poétique confidentielle de Robert Ellrodt et sur sa relation à T.S.Eliot, qui partageait avec lui son amour des poètes métaphysiques, ne me surprend donc pas.)
Et je voudrais surtout, en tant que romanticiste, rendre hommage au John Keats . Poèmes,. publié en 2000 aux Éditions de l’Imprimerie Nationale. Je me suis personnellement référé, en travaillant à mon livre sur Keats, à ces traductions de Robert Ellrodt qui transposent étonnamment la musique de la strophe keatsienne, y compris ses silences… Ces traductions, qui se donnent à lire, aussi bien, comme des textes, ne cessent de nous parler.
Christian La Cassagnère

Oui c’est un grand esprit angliciste qui vient de nous quitter : merci à mes collègues de Lyon III, Adolf Haberer, pour avoir apporté ces témoignages de l’excellence de la connaissance de la langue anglaise soulignée par T.S. Eliot, et à Christian Lacassagnère pour son témoignage « vécu » de discussions avec celui que nous appellions affectueusement « Robert Le Pieux ».
Je suppose que d’autres collègues et amis qui l’ont rencontré à la Maison Française d’Oxford au fil des étés de recherche en bibliothèque apporteront des souvenirs et anecdotes sur ce savant exceptionnel, comme cette image qu’a gardée Luc Borot de ce Maître toujours cravaté en ville, mais en sandales et chapeau de paille sur Banbury Road…
R.I.P. comme disent maintenant les collègues américains.
Evelyne Dauzac

Je désire m’associer ici à ce premier hommage rendu à Robert Ellrodt. Je le connais depuis 1961, je crois, alors qu’il était Professeur à la Sorbonne, avant son départ pour Nice. Il exerçait en même temps les fonctions de Directeur du Collège Franco-Britannique. Il avait bien voulu accepter de diriger la thèse de doctorat sur Milton que je préparais. Bien plus tard, sur sa suggestion, j’ai représenté l’AUPEL au CNESER pendant quelques années. Notre collaboration sous diverses formes s’est étendue à plusieurs projets. Avec le temps nos relations professionnelles sont devenues plus personnelles.
J’en retire le sentiment que Robert Ellrodt, grand angliciste, à certains égards notre maître à tous, était une personnalité hors pair qui parvenait à allier rigueur intellectuelle et passion à fleur de peau paradoxalement toujours maîtrisée, un mélange inimitable de distance et d’amitié. Il restera présent.
Armand Himy Professeur émérite, Paris X

J’ai eu l’occasion de rencontrer Robert Ellrodt alors qu’il était en mission à l’Université de La Réunion. Il est, par la suite, devenu un ami, auquel je souhaite aujourd’hui rendre hommage.
Personnage aux facettes multiples, impressionnant, intimidant même, par son exemplarité en tant de domaines, Robert Ellrodt avait le regard timide, aux aguets, et l’ « allure », à tous les sens du terme français enrichis d’une acception proprement anglaise, d’un faon égaré. Je le lui avais dit, with all due respect, sur un sentier de l’île de La Réunion. Il avait souri. Son « allure poétique », pour parler comme Montaigne, il l’a définie lui-même dans son poème « Peace » : « alert and free to roam ». Poète, toujours en éveil, il revendiquait le droit au vagabondage, à rebours de la rigueur rectiligne de ses analyses littéraires et de ses propos, ou plutôt propositions, car souvent « [il] inclin[ait] à penser » plutôt qu’il n’affirmait. Tour à tour austère, romantique mais sans excès, facétieux (v. son « Shakespeare in Purgatory »), Robert Ellrodt avait une prédilection pour les intervalles bien tempérés, une aspiration constante à la sérénité et l’harmonie. Ses poèmes, pour la plupart, progressent vers un spianato, une cadence apaisée, un sourire. Un sourire échangé tout au long de sa vie avec celui de Suzanne, son épouse, comme le disent les strophes du poème à elle adressé « On your smile », et notamment ce sommet de tendresse : Keep that smile when bending low
To close my eyes with a last kiss,
Tempering each other’s grief […].

Jaqueline Pelorson
Maître de conférences retraitée (Université de Poitiers)

La Société de Stylistique Anglaise (SSA) s’associe aux hommages rendus à travers la liste à notre collègue Robert Ellrodt. Elle a la tristesse de perdre aujourd’hui celui qui fut son tout premier Président d’honneur. Nous tenions à saluer l’enthousiasme et l’esprit créatif de l’éminent chercheur qu’il a été.
Sandrine Sorlin Présidente de la SSA

J’avais « rencontré » les poètes métaphysiques anglais à la fin des années cinquante, à la faveur d’un programme de classe préparatoire au concours d’entrée à l ENS de Saint-Cloud.J’ai lu et relu ces poètes depuis la publication de la monumentale thèse de Robert Ellrodt chez José Corti.Ce fut le début d’un chemin jamais interrompu.
Depuis mon premier congrès de la SAES à Aix-en-Provence, le congrès de la SAES à Saint-Etienne en 1975, jusqu’au colloque de 2003 sur  » Le char ailé du temps » ,qu’il a accepté de présider ( sans oublier la soutenance de mes travaux de thèse à Lyon II), Robert Ellrodt m’a accompagné, conseillé, soutenu. Outre ce compagnonnage professionnel d’autres liens personnels et discrets se sont tissés.
Avec tous ceux qui témoignent ,je souhaite dire le respect, l’admiration, l’estime et ma gratitude au collègue, au poète, au traducteur.
Louis Roux

Saint-Etienne, 21 October 15 Dear Colleagues,
In the middle of the night methought I heard mysterious words.
I heard a powerful and yet soft voice say simply : ‘Welcome, Robert !’
Then the voice said : ‘Behold, an AngloFrenchman indeed, in whom there is no guile.’
The voice spake again : ‘Well, thou good servant : because thou hast been faithful in little, have thou authority over ten universities.’
I heard some shuffling of feet.
Then the voice spake again : ‘Do not thou worry. Here, it is easier than having authority over a single university where you come from.’
I felt as if somebody took a step forward.
And I heard no more.
Could any colleague explain those mysterious words for me ?
Yours sincerely,
Henri Durel
Professeur émérite, Toulouse Jean Jaurès,
Doctor per gratiam R.E. (A.D. 2001)

Lettre-poème à Robert Ellrodt, écrite le soir de sa mort. Gisèle Venet. La SERA tient à s’associer à l’hommage unanimement rendu à Robert Ellrodt, assurément l’un des plus grands anglicistes que l’Université française ait connus. Robert Ellrodt n’était pas seulement le spécialiste éminent de John Donne et de la poésie métaphysique, l’auteur d’un magnum opus en trois volumes qu’il faudra toujours lire et relire, tant est grande la leçon de critique humaniste qui y est donnée. Sa connaissance de Shakespeare était profonde, de même celle qu’il avait de Milton, et l’introduction à la traduction de Chateaubriand du Paradis perdu reste un modèle de finesse et de pénétration. C’est par ses traductions de Keats et de Shelley (avec sa modestie coutumière il les appelait de « simples incursions ») que Robert Ellrodt a laissé durablement son empreinte sur la communauté des romanticistes français : il fallait être poète autant que grand angliciste pour rendre au plus près les riches modulations (pourtant si différentes) de ces deux monuments du romantisme anglais. Les deux traductions impressionnent par leur beauté et leur fidélité ; les introductions qui les accompagnent touchent juste à chaque phrase, témoignant de la subtilité de la lecture, et de l’esprit de synthèse du grand critique, car toujours Robert Ellrodt aura fait honneur à la poésie, mais aussi à la pensée droite et lucide.

Denis Bonnecase, Vice-président de la SERA.

Cher Robert Ellrodt, l’an dernier Shakespeare répondait aux lettres à lui adressées pour son anniversaire en nous donnant sous votre plume sa vision du monde depuis l’au-delà, un poème philosophique profond, sensible, teinté de cet humour qui éclairait votre rigueur. Vous étiez attendu, vous l’avez rejoint, et nous ses lecteurs, vos étudiants et amis en Shakespeare, nous nous sentons un peu seuls.
Avec toute ma gratitude, et ma vive sympathie à Madame Ellrodt,
Dominique Goy-Blanquet

Que dire après tous les hommages qui lui ont été rendus déjà sur notre messagerie ?
L’enseignant brillant, le chercheur exceptionnel, l’universitaire intègre, ayant au plus haut point le sens du service public, sachant toujours faire entendre la voix de la raison, de la modération, j’en parlerai dans un autre cadre.
Je voudrais ici remercier celui qui a joué un si grand rôle dans mon parcours universitaire : c’est lui qui m’a encouragé à accepter la présidence de notre université, à la fin de son mandat : me mettre dans ses pas, m’inspirer de son mode de gestion, lui demander conseil de temps à autre, ont fait de mon propre mandat une des expériences les plus enrichissantes, les plus passionnantes de ma carrière.
C’est lui encore qui m’a conduite vers la présidence de notre Société d’Etudes Anglo-Américaines des XVII° et XVIII° siècles ; j’y ai beaucoup appris ; j’y ai apprécié le travail en équipe et j’ai aujourd’hui la joie de voir notre Société prospérer et se développer.
Cher Robert, merci pour la chance qui m’a été donnée, grâce à vous, d’ajouter à mes joies d’enseignante et de chercheur, des expériences inoubliables.
Suzy (Halimi)


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