- 1 février 2017 : message de M. A.Mioche, président du jury de l'agrégation externe spéciale concernant l'épreuve écrite
- 16 sept 2016 (journées de septembre SAES) : intervention de M. Antoine Mioche, Inspecteur Général de l’Education Nationale, au sujet de l'agrégation externe spéciale pour docteurs
- Extraits du décret et de l'arrêté concernant l'agrégation externe spéciale
1 février 2017 : message de M. A.Mioche, président du jury de l’agrégation externe spéciale concernant l’épreuve écrite
Voici le message de Monsieur le Président du jury:
Je vous remercie d’avoir porté à mon attention le courrier d’un des membres de la SAES, récemment diffusé sur la messagerie de la société. Son auteur s’y interroge, et de fait interroge les adhérents de la SAES, sur l’épreuve écrite du concours spécial de l’agrégation externe. Votre prise de contact me donne une occasion de lui répondre, ce que la communauté universitaire dans son ensemble, et moins encore les membres du jury, tenus par une obligation de réserve, ne sauraient faire.L’interrogation porte sur la difficulté supposée des exercices demandés au regard du concours externe classique. Elle invite plusieurs éléments de réponse :
– dans la mesure où le concours spécial est bien, lui aussi, un concours d’agrégation externe, et dans la mesure où sa création répond à un voeu du ministère de rendre le concours de l’agrégation plus attrayant pour les titulaires d’un doctorat dont il s’agit de valoriser les acquis de la formation à et par la recherche, il semble cohérent qu’il y ait une parenté de nature entre les épreuves des deux concours — quand bien même leur nombre est réduit — et que s’y manifeste un même niveau élevé d’exigence ;
– s’agissant de la linguistique, il est très excessif de parler de “dissertation” ; il s’agit bien de mener une réflexion générale, mais néanmoins circonscrite et contextualisée ; on peut penser que cette capacité de réflexion relève des compétences utiles pour un futur professeur de l’enseignement secondaire ou des classes de l’enseignement supérieur des lycées ;
– il va de soi, comme pour tout concours, que le jury a prévu de se doter des instruments d’évaluation répondant à la définition, y compris en termes de durée, de chacune de ses épreuves ; le directoire du jury aura naturellement à coeur d’appuyer ses travaux, c’est-à-dire en pratique d’animer une libre réflexion ; en revanche, le concept de directive est étranger au fonctionnement d’un jury souverain ;
– comme tout jury de ce type, le jury de l’agrégation externe spéciale veillera avec rigueur et bienveillance à l’égalité de traitement des candidats, selon des critères identiques, objectivés et partagés pour un exercice ou une épreuve donné(e), en vue de leur classement.
J’ajouterai à ces quelques observations qu’il importe de percevoir que le concours spécial de l’agrégation externe d’anglais vise non seulement à valoriser les études doctorales comme une voie d’entrée dans l’enseignement, mais aussi à s’assurer que les candidats possèdent, au-delà de leur domaine de spécialité, une maîtrise scientifique et méthodologique générale de la discipline. C’est la quête de cet équilibre entre la valorisation des études doctorales dans un domaine de spécialité et la valorisation, comme dans le concours externe classique, de compétences plus larges, qui s’exprime dans la définition des épreuves du concours spécial.
16 sept 2016 (journées de septembre SAES) : intervention de M. Antoine Mioche, Inspecteur Général de l’Education Nationale, au sujet de l’agrégation externe spéciale pour docteurs
L’agrégation externe spéciale est instituée par un décret du 20 mai 2016. Ses épreuves sont définies par un arrêté du 28 juin 2016 pour cinq sections : lettres modernes, langues vivantes étrangères (anglais), mathématiques, physique-chimie (option physique) et biochimie-génie bilologique.
La création de ce nouveau concours répond à l’obligation faite au ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche de mettre en œuvre l’article 78 de la loi du 22 juillet 2013 concernant la valorisation du doctorat dans la fonction publique. Il est permis de penser que le choix de l’agrégation externe pour assurer « la reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle résultant de la formation à la recherche et par la recherche lorsqu’elle a été sanctionnée par la délivrance du doctorat », est un signe de la valeur accordée à ce concours.
L’objectif poursuivi par le ministère en ouvrant cette seconde voie est identique celui du concours externe existant, à savoir apprécier la capacité des candidats à assurer un enseignement destiné à un public d’élèves du second degré ainsi que dans les classes post-baccalauréat.
Selon le décret du 20 mai 2016, « le nombre de places offertes au concours externe spécial ne peut être supérieur à 15% du nombre total des places mises aux deux concours externes ». D’autre part, afin d’aligner les modalités de classement des docteurs nommés dans le corps des professeurs agrégés sur celles du décret du 23 avril 2009 relatif aux règles de classement des personnes nommées dans le corps des enseignants-chercheurs des établissements publics d’enseignement supérieur et de recherche relevant du ministre chargé de l’enseignement supérieur, une reprise d’ancienneté est prévue : « les candidats qui ont été admis au concours externe spécial (…) bénéficient d’une bonification d’ancienneté de deux ans au titre de la période de préparation du doctorat ».
Par le nombre des épreuves et par la définition des programmes (repris de l’agrégation externe) auxquelles elles sont adossées, la maquette du nouveau concours de l’agrégation externe spéciale d’anglais entend répondre à un double objectif de différenciation des deux voies et de relatif allègement propre à rendre le concours spécial attrayant à des candidats justifiant déjà d’un diplôme de niveau Bac+8. Dans le même temps, elle permet de s’assurer, à l’écrit comme à l’oral, en anglais et en français, de la maîtrise par les candidats d’un solide bagage disciplinaire et méthodologique, à la fois hors programme et dans le cadre de l’option choisie.
L’épreuve de mise en perspective didactique d’un dossier scientifique est conçue d’une manière qui ne doit pas laisser de doute sur sa finalité. Dans la présentation par écrit de « son parcours, [de] ses travaux de recherche et, le cas échéant, [de] ses activités d’enseignement et de valorisation de la recherche », puis dans son traitement de la question proposée en préparation, et enfin dans l’entretien, le candidat n’est nullement soumis à une forme abrégée de soutenance de thèse. L’épreuve a vocation en effet à « permettre au jury d’apprécier l’aptitude du candidat à :
– rendre ses travaux accessibles à un public de non-spécialistes ;
– dégager ce qui dans les acquis de sa formation à et par la recherche peut être mobilisé dans le cadre des enseignements qu’il serait appelé à dispenser dans la discipline du concours ;
– appréhender de façon pertinente les missions confiées à un professeur agrégé. »
Il n’est pas prévu à ce stade de publier des sujets zéro d’écrit, la DGRH du ministère n’en ayant pas fait la demande, sans doute en raison de délais très courts (la définition des épreuves est parue le 28 juillet 2016), mais aussi parce que les exercices prévus sont de conception parfaitement classique. Il est toutefois possible d’apporter quelques précisions en réponse à des interrogations communiquées par le Bureau de la SAES :
– les documents supports de la première partie de l’épreuve écrite devraient avoir une longueur comprise entre 1000 et 1200 mots environ, en littérature comme en civilisation ;
– la longueur totale du dossier, quant à elle, ne devrait pas excéder environ 1800-2000 mots hors consigne et sources ;
– dans le cas où une traduction serait demandée, le passage sur lequel elle porterait devrait être d’environ 20 à 25 lignes ;
– s’agissant d’un support appelant un traitement civilisationnel, aucun cadrage historique n’est imposé ; on peut néanmoins faire l’hypothèse que les documents retenus s’inscriront dans un intervalle allant du XVIIe au XXIe s. ;
– la durée du document audio ou vidéo du dossier d’EHP n’a pas été fixée de manière rigide par le jury ; il est probable qu’elle soit comprise entre 2 min. 30 s. et 5 min. environ ; pour toutes ces questions de longueur, cadrage et durée, les textes officiels laissent au jury souverain pleine latitude, aussi les propositions de sujets de ses membres, ainsi que les constats réalisés au fil des premières sessions du concours, seront-ils déterminants pour dégager graduellement une pratique ;
– le document audio ou vidéo faisant partie intégrante du dossier d’EHP et justifiant d’un traitement au même titre que les autres pièces du dossier, le candidat en disposera à sa guise, sur une tablette, pendant son temps de préparation ;
– comme déjà l’agrégation externe ou le CAPES, par exemple, l’agrégation externe spéciale sera ouverte à tous les ressortissants de l’Union européenne ;
– il n’existe aucune condition de discipline pour le diplôme de doctorat détenu par les candidats ; en revanche, la nature des épreuves suppose qu’ils soient en mesure de démontrer leur valeur dans le domaine des études anglaises et de donner à voir ce que leur formation à et par la recherche, fût-elle dans un autre domaine, leur a apporté comme atouts pour l’exercice de fonctions d’enseignement en anglais.
L’écrit de l’agrégation externe spéciale aura lieu le 7 mars 2017, en même temps que la première épreuve de l’agrégation externe. Il ne sera donc pas possible à un candidat de se présenter aux deux concours. Les inscriptionsseront closes le 13 octobre au soir. Les conditions d’inscription sont consultables en ligne.
Extraits du décret et de l’arrêté concernant l’agrégation externe spéciale
Quelques extraits du décret du 20 mai 2016. :
« Art. 5-2. (….)
« Le nombre des places offertes au concours externe spécial ne peut être supérieur à 15 % du nombre total des places mises aux deux concours externes.
« Toutefois les places qui ne sont pas pourvues par la nomination des candidats à l’un des trois concours peuvent être attribuées aux candidats des autres concours dans la limite de 20 % des emplois à pourvoir. » ;
5° Après le premier alinéa de l’article 5-III qui devient l’article 5-3, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Peuvent se présenter au concours externe spécial, les candidats justifiant de la détention d’un doctorat. » ;
(…)
7° Le premier alinéa du I de l’article 6 est remplacé par les dispositions suivantes :
« I. – Les candidats qui ont été admis aux concours externe ou interne sont nommés professeurs agrégés stagiaires à la rentrée scolaire de l’année au titre de laquelle est organisé le recrutement et classés, dès leur nomination, selon les dispositions du décret du 5 décembre 1951 susvisé.
« Les candidats qui ont été admis au concours externe spécial sont classés selon les dispositions du décret du 5 décembre 1951. Toutefois, ils bénéficient d’une bonification d’ancienneté de deux ans au titre de la période de préparation du doctorat. Lorsque la période de préparation du doctorat a été accomplie sous contrat de travail, les services accomplis dans ce cadre sont pris en compte, selon les modalités prévues à l’article 11-5 du même décret pour la part de leur durée excédant deux ans. Une même période ne peut être prise en compte qu’une seule fois.
Quelques extraits de l’arrêté du 28 juin 2016, concernant les épreuves du nouveau concours externe spécial de l’agrégation.:
Epreuve d’admissibilité
Composition en anglais suivie, au choix du jury, d’une traduction ou d’un ou plusieurs exercices linguistiques (durée : sept heures ; coefficient 1).
L’épreuve comporte deux parties : La première partie de l’épreuve consiste en une composition en anglais à partir d’un texte hors programme en anglais. Le candidat a le choix entre deux textes, dont l’un appelle un traitement littéraire, l’autre une approche civilisationnelle. Ces textes peuvent être accompagnés de documents annexes destinés à en faciliter la mise en perspective.
La seconde partie consiste, au choix du jury : – soit en une traduction en français d’une partie du texte retenu par le candidat pour la première partie de l’épreuve ; – soit en un ou plusieurs exercices linguistiques en français prenant appui sur ce même texte.
Les candidats rendent deux copies séparées pour chacune des deux parties de l’épreuve. La première partie compte pour deux tiers de la note finale, la seconde pour un tiers.
B. Epreuves d’admission
1. Leçon en anglais suivie d’un entretien en français avec le jury.
L’épreuve porte sur l’une des trois options suivantes, choisie par le candidat au moment de l’inscription : – option A : littérature ; – option B : civilisation ; – option C : linguistique.
Durée de la préparation : cinq heures ; durée de l’épreuve : quarante-cinq minutes maximum (leçon : trente minutes maximum ; entretien : quinze minutes maximum) ; coefficient 1. Le programme des options A et B est constitué par le programme des épreuves d’admissibilité du concours externe de l’agrégation. Le programme de l’option C est celui des épreuves d’admission du même concours. Le programme du concours est publié sur le site internet du ministère chargé de l’éducation nationale.
2. Epreuve hors programme en anglais. L’épreuve est constituée d’un exposé oral en anglais à partir de documents, suivi d’un entretien en anglais avec le jury. Le candidat reçoit au moins trois documents qui peuvent être de natures diverses et qui permettent de dégager une problématique commune (notamment d’ordre thématique et/ou historique et/ou formel). L’un de ces documents est obligatoirement un enregistrement audio ou vidéo. Il dispose, pendant le temps qui lui est imparti pour la préparation, d’un certain nombre d’ouvrages de natures diverses (notamment dictionnaires et encyclopédies), dont la liste est rendue publique à l’avance. Dans son exposé en anglais, le candidat propose une lecture et une interprétation des documents qui lui ont été remis, mettant en évidence ce qui les relie et les éclaire mutuellement. L’exposé ainsi que l’entretien en anglais qui lui fait suite permettent d’évaluer les qualités d’analyse, de synthèse, d’argumentation et d’expression du candidat ainsi que sa maîtrise d’outils méthodologiques adaptés à la nature de chaque document.
Durée de la préparation : cinq heures ; durée de l’épreuve : une heure maximum (exposé : vingt minutes maximum ; entretien : quarante minutes maximum); coefficient 1.
3. Mise en perspective didactique d’un dossier de recherche. Durée de préparation : une heure ; durée de l’épreuve : une heure maximum (exposé : trente minutes maximum ; entretien : trente minutes maximum) ; coefficient 1. Le candidat adresse au jury, par voie électronique (format PDF) au moins dix jours avant le début des épreuves d’admission, un dossier scientifique présentant son parcours, ses travaux de recherche et, le cas échéant, ses activités d’enseignement et de valorisation de la recherche. Le dossier, rédigé en français, ne doit pas excéder douze pages, annexes comprises. Lors de la première partie de l’épreuve, le candidat présente au jury la nature, les enjeux et les résultats de son travail de recherche et en propose une mise en perspective didactique, orientée par une question qui lui est communiquée par le jury au début de l’heure de préparation. Cet exposé est suivi d’un entretien avec le jury prenant appui sur le dossier et l’exposé du candidat. L’exposé et l’entretien se déroulent en français. L’épreuve doit permettre au jury d’apprécier l’aptitude du candidat à : – rendre ses travaux accessibles à un public de non-spécialistes ; – dégager ce qui dans les acquis de sa formation à et par la recherche peut être mobilisé dans le cadre des enseignements qu’il serait appelé à dispenser dans la discipline du concours ; – appréhender de façon pertinente les missions confiées à un professeur agrégé.
4. Une note globale d’expression orale en anglais est attribuée pour les épreuves 1 et 2 d’admission (coefficient 1).