La loi de Programmation de la Recherche (LPR) sera très prochainement examinée en procédure accélérée à l’Assemblée Nationale, la semaine du 14 septembre en commission et la semaine suivante en séance plénière.
La recherche scientifique française publique souffre depuis plusieurs décennies d’un déficit d’investissement et de reconnaissance qui détourne les jeunes des carrières scientifiques et conduit à un recul scientifique de la France sur la scène internationale. Or, pour répondre aux crises climatiques, sanitaires ou de la biodiversité, pour se saisir des défis du numérique ou de l’intelligence artificielle, ou pour garantir l’indépendance nationale dans les technologies associées, notre pays doit rester à la pointe des recherches scientifiques. Il doit aussi s’assurer que ces recherches sont accessibles aux citoyennes et aux citoyens et prises en compte par les responsables politiques. La pandémie Covid-19 illustre à la fois l’importance des sciences en temps de crise, les dérives de certaines pratiques et la nécessité de construire une relation de confiance entre les citoyen.ne.s et les scientifiques.
Le texte de la LPR était à la fois très attendu et redouté par la communauté scientifique, tant la défiance s’est installée ces dernières décennies entre le monde de la recherche et les gouvernements successifs. Malgré un investissement de 26 milliards d’euros sur 10 ans, qui peut paraître important mais ne suffira pas à atteindre l’objectif du sommet de Lisbonne de 1% du PIB dédié à la recherche publique, et certaines mesures globalement saluées, le texte a été critiqué par de nombreux acteurs du secteur pour son manque d’ambition budgétaire et politique et pour le flou du texte et de l’étude d’impact sur de nombreux points.
40 sociétés savantes, couvrant la très grande majorité des domaines de la recherche publique, s’associent à ces critiques et publient une analyse du projet de loi assortie de 24 pistes d’amendements couvrant ses 5 titres (trajectoire budgétaire, emploi scientifique, organisation de la recherche, relations sciences et société, mesure diverses). Ce document peut être téléchargé sur le site web des sociétés savantes.
Afin de sensibiliser les député.e.s à l’importance de ce projet de loi de programmation, les sociétés savantes encouragent leurs sociétaires à interpeller individuellement les parlementaires de leurs circonscription, afin de leur faire part de leur expérience personnelle et des enjeux de la LPR.