Le colloque « Sur la route, quand le cinéma franchit les frontières »
se déroulera à l’Université de Bourgogne les mardi 15 et mercredi 16 novembre 2016,
avec une projection le mardi dans le cadre du Festival Fenêtre sur courts de Dijon.
Vous pouvez retrouver l’appel à communications ci-dessous.
Les propositions de communication (d’une longueur de 300 mots maximum suivis d’une courte biographie)
Les propositions de communication (d’une longueur de 300 mots maximum suivis d’une courte biographie)
sont à envoyer avant le 15 avril 2016 à Isabelle Schmitt (Isabelle.Schmitt@u-bourgogne.fr)
ou Bénédicte Brémard (Benedicte.Bremard@u-bourgogne.fr).
La route est pure. La route rattache l’homme des villes aux grandes forces de la nature (…).
Sur la route, dans les restaurants qui la bordent, les postes à essence,
les faubourgs des villes qu’elle traverse,
les amitiés et les amours de passages se nouent.
La route, c’est la vie.
Les mots de Kerouac ont figé un paradoxe : comme le cinéma, la route est à la fois l’essence de la civilisation, le reflet du progrès de la technique et de la communication et un accès ouvert sur la nature, le rêve, la liberté, l’ailleurs, l’inconnu – ou parfois le plus court chemin pour partir à la rencontre de soi-même à travers l’autre, quand altérité et identité se rejoignent à travers l’empathie ou le partage.
Du western au road movie, le voyage au cinéma symbolise tout d’abord l’espace à conquérir, à maîtriser, l’ascension sociale (héritage du genre picaresque) avant que la route ne devienne une fin en soi, sans prétention d’arriver nulle part (On the road et ses avatars). La route peut être le sentier de la gloire (Bus stop) ou au contraire une échappatoire au pseudo-progrès (Modern Times). Voyage subi (Grapes of Wrath, exils, migrations et diasporas présentes dans les filmographies de Mira Nair ou Atom Egoyan) ou choisi (The Gold Rush) il peut aussi être les deux (comme chez Michael Winterbottom) et comporter des dangers (fugues d’adolescents comme Antoine Doinel ou évasions d’adultes, coupables ou innocents : de The Fugitive et Psycho à Thelma and Louise ou O’Brother, odyssées spatiales aléatoires, de 2001 à Gravity), ou représenter un chemin initiatique (réel – Diarios de motocicleta – ou rêvé, d’Alice à The Wizard of Oz), un itinéraire spirituel (La Voie lactée buñuelienne, les errances de Wenders), une rédemption, y compris lors de mortelles randonnées (La Strada).
La route représente aussi la rencontre et le choc des cultures (valeur documentaire présente dans les fictions, nomadisme filmé par Tony Gatlif ou Kusturica), que le voyage se fasse seul ou accompagné (la route peut rassembler – Two for the road, Little Miss Sunshine – comme elle peut séparer – Familia rodante –) et ce, même lorsque le voyage est impossible (Lista de espera) ou empêché (Babel). D’un point de vue esthétique, la route commence parfois dès la rue, dès que le cinéma sort des studios pour goûter à une supposée liberté (du Néoréalisme puis la Nouvelle Vague jusqu’à la Vespa de Moretti), ou que la caméra « prend la route » (des travellings – « une affaire de morale » selon Godard – aux effets de caméra à l’épaule).
La télévision n’est pas en reste, toutes aires géographiques confondues, et pourra constituer un axe de réflexion parallèle, qu’il s’agisse ou non de fiction : des programmes comme J’irai dormir chez vous, Nus et culottés, Españoles en el mundo ou Un país para comérselo (road series gastronomique marchant sur les pas de The Trip ?) ont remis à la mode la figure du « routard ».
Comité d’organisation :
Bénédicte Brémard (PR en espagnol, Université de Bourgogne/Centre Texte-Image-Langage)
Maria Fortin (Doctorante en Espagnol, ULCO-HLLI),
Julie Michot (MCF en Anglais, ULCO-HLLI),
Isabelle Schmitt (MCF en anglais, uB / TIL)
Carl Vetters (PR en Sciences du langage, ULCO-HLLI).
Sur la route, dans les restaurants qui la bordent, les postes à essence,
les faubourgs des villes qu’elle traverse,
les amitiés et les amours de passages se nouent.
La route, c’est la vie.
Les mots de Kerouac ont figé un paradoxe : comme le cinéma, la route est à la fois l’essence de la civilisation, le reflet du progrès de la technique et de la communication et un accès ouvert sur la nature, le rêve, la liberté, l’ailleurs, l’inconnu – ou parfois le plus court chemin pour partir à la rencontre de soi-même à travers l’autre, quand altérité et identité se rejoignent à travers l’empathie ou le partage.
Du western au road movie, le voyage au cinéma symbolise tout d’abord l’espace à conquérir, à maîtriser, l’ascension sociale (héritage du genre picaresque) avant que la route ne devienne une fin en soi, sans prétention d’arriver nulle part (On the road et ses avatars). La route peut être le sentier de la gloire (Bus stop) ou au contraire une échappatoire au pseudo-progrès (Modern Times). Voyage subi (Grapes of Wrath, exils, migrations et diasporas présentes dans les filmographies de Mira Nair ou Atom Egoyan) ou choisi (The Gold Rush) il peut aussi être les deux (comme chez Michael Winterbottom) et comporter des dangers (fugues d’adolescents comme Antoine Doinel ou évasions d’adultes, coupables ou innocents : de The Fugitive et Psycho à Thelma and Louise ou O’Brother, odyssées spatiales aléatoires, de 2001 à Gravity), ou représenter un chemin initiatique (réel – Diarios de motocicleta – ou rêvé, d’Alice à The Wizard of Oz), un itinéraire spirituel (La Voie lactée buñuelienne, les errances de Wenders), une rédemption, y compris lors de mortelles randonnées (La Strada).
La route représente aussi la rencontre et le choc des cultures (valeur documentaire présente dans les fictions, nomadisme filmé par Tony Gatlif ou Kusturica), que le voyage se fasse seul ou accompagné (la route peut rassembler – Two for the road, Little Miss Sunshine – comme elle peut séparer – Familia rodante –) et ce, même lorsque le voyage est impossible (Lista de espera) ou empêché (Babel). D’un point de vue esthétique, la route commence parfois dès la rue, dès que le cinéma sort des studios pour goûter à une supposée liberté (du Néoréalisme puis la Nouvelle Vague jusqu’à la Vespa de Moretti), ou que la caméra « prend la route » (des travellings – « une affaire de morale » selon Godard – aux effets de caméra à l’épaule).
La télévision n’est pas en reste, toutes aires géographiques confondues, et pourra constituer un axe de réflexion parallèle, qu’il s’agisse ou non de fiction : des programmes comme J’irai dormir chez vous, Nus et culottés, Españoles en el mundo ou Un país para comérselo (road series gastronomique marchant sur les pas de The Trip ?) ont remis à la mode la figure du « routard ».
Comité d’organisation :
Bénédicte Brémard (PR en espagnol, Université de Bourgogne/Centre Texte-Image-Langage)
Maria Fortin (Doctorante en Espagnol, ULCO-HLLI),
Julie Michot (MCF en Anglais, ULCO-HLLI),
Isabelle Schmitt (MCF en anglais, uB / TIL)
Carl Vetters (PR en Sciences du langage, ULCO-HLLI).
Comité Scientifique :
Jean-François Baillon (PR en Anglais, Université Michel de Montaigne Bordeaux III),
Françoise Heitz (PR en Espagnol, Université de Reims-Champagne Ardenne),
Patrick Louguet (PR en Esthétique et histoire du cinéma, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis),
Anne Paupe (MCF en Anglais, Université Paris 13),
David Roche (PR d’Études Filmiques, Université Toulouse 2 Jean Jaurès),
José Luis Sánchez Noriega (PR en Histoire du Cinéma, Universidad Complutense de Madrid),
Christian Viviani (PR en Cinéma, Université de Caen Basse Normandie).