Journées d’étude TLD (Théories Linguistiques en Dialogue) 8e édition « Le nom propre : définition et délimitation » Université Grenoble Alpes, 26-27 novembre 2020

APPEL A COMMUNICATIONS

 

Journées d’étude TLD (Théories Linguistiques en Dialogue) 8e édition

 

« Le nom propre : définition et délimitation »

 

Université Grenoble Alpes, 26-27 novembre 2020

 

Organisées par Laurence Vincent-Durroux, Laure Gardelle,

Evelyne Chabert et Jérôme Puckica
 

 

Cette huitième session de TLD se déroulera autant que possible dans la forme et aux dates prévues ; nous envisagerons, si nécessaire, diverses formules, allant d’une forme en partie distancielle à un report de quelques mois.

Objectifs généraux des journées TLD

Les journées d’étude Théories Linguistiques en Dialogue visent spécifiquement, comme leur nom l’indique, à faire échanger différentes approches théoriques autour non seulement d’un thème commun, mais aussi de données communes, pour contribuer à faire progresser la recherche. Si pendant longtemps les théories divergentes ont pu être considérées comme des adversaires, le but des journées TLD n’est pas de mettre en compétition les différentes idées, mais de les faire dialoguer pour percevoir les points de convergence et les complémentarités, avec écoute et respect.

L’édition 2020, centrée sur la définition et délimitation du nom propre, invite des communications centrées sur l’anglais et/ou le français. Les données communes consistent en deux extraits d’émissions sur le Brexit, une en anglais (Politics Live), une en français (C dans l’Air), avec leur transcription. Les organisateurs y ont signalé une dizaine d’occurrences à traiter impérativement, qu’elles contiennent des noms propres ou invitent simplement à une réflexion sur la question (ex. the House of Commons, no-deal Brexit, article 50 / l’affaire Dreyfus, un Jeremy Corbyn qui…, ce Brexit) ; le reste des documents peut être exploité librement. Ces extraits seront transmis sur demande aux collègues intéressé(e)s ; contacter pour cela Laurence Vincent-Durroux et Laure Gardelle (coordonnées infra)

Objectifs des journées 2020 sur « le nom propre : définition et délimitation »

Bien que de multiples travaux, de linguistique ou pluridisciplinaires, aient été consacrés au nom propre ces dernières décennies en France, qu’il s’agisse de numéros de revues, de thèses ou de monographies (ex. Kleiber 1981, Molino 1982, Siblot 1987, Gary-Prieur 1991, 1994, Noailly 1995, Schnedecker 1997, Vaxelaire 2001, Jonasson 2004, Leroy 2004, Manzano 2006, Markovits 2006, Lecolle et al. 2009, Cormier 2011, Reggiani 2017), la question de la définition et de la délimitation de la classe des noms propres ne semble toujours pas pleinement résolue aujourd’hui. Elle reste même souvent implicite dans les études consultées. Quant à l’anglais, malgré quelques travaux qui lui sont au moins en partie consacrés (ex. Coates 2006, Anderson 2007, Langendonck 2007, Hough 2016) et une thèse en cours (Philippe 2013-), l’étude du nom propre ne figure pas au premier plan des recherches actuelles. Par ailleurs, certaines publications anciennes s’inscrivent dans des cadres linguistiques théoriques qui ont pu évoluer depuis, tandis que d’autres cadres théoriques n’ont pas exploré la question du nom propre, domaine, longtemps, de l’onomastique et non de la sémantique, car vu comme dépourvu de signifié.

Nous souhaitons donc reprendre cette question de la définition du nom propre, en examinant plus particulièrement les problèmes soulevés par le français et l’anglais. On sait aujourd’hui que contrairement à ce que laissait entendre la définition simple de la tradition plus ancienne, le nom propre ne peut être repéré uniquement par la majuscule, par un fonctionnement auto-référentiel ou un article défini contraint, ou par leur intraduisibilité ; de même, d’un point de vue sémantique, l’idée de désignations rigides dénuées de sens est apparue trop étroite (cf. par exemple l’hypothèse du « sens de dénomination » de Kleiber 1996). De plus, comme souvent noté, de nombreux noms propres contiennent en eux un nom commun (ex. l’Océan Atlantique), et les antonomases de noms communs ou de noms propres sont fréquentes. Pour certains linguistes, nom propre et nom commun se situeraient en réalité sur un continuum (ex. Vaxelaire 2007). Mais comment cerner malgré tout au mieux cette classe des noms propres ; pourquoi, même dans l’hypothèse d’un continuum, trouve-t-on important de répartir les noms (ou expressions nominales) d’une langue en ces deux grands types, et s’ils sont les bons, pourquoi l’être humain a-t-il eu besoin de ce qu’on considère donc comme deux grandes manières de nommer ? Quelles conséquences aux choix effectués selon les cadres théoriques – par exemple, selon qu’on opte pour des considérations sur le système en langue ou, comme le prône par exemple Leguy (2012), pour une linguistique de discours, au plus près de l’énonciation et des complexités de l’organisation sociale ? Quelles distinctions entre noms et emplois des noms ; quels rôles à la modification, à la détermination ? Les noms propres sont-ils à comparer uniquement aux noms communs ou, comme le suggèrent Flaux & van de Velde (2000), tout autant aux pronoms déictiques ?

Pour contribuer à répondre à ces questions, la double approche français / anglais sera particulièrement fructueuse car les traditions des deux langues apportent chacune leurs préférences d’angle d’analyse. Ainsi, il est assez bien accepté aujourd’hui pour l’anglais une distinction entre les proper nouns (des noms exclusivement, ainsi Zealand) et les proper names (expressions qui permettent de dénoter le nom d’une entité particulière, ainsi New Zealand, the Hebrides ou, pour Huddleston & Pullum 2002 : 516, les jours de la semaine). Notons que Huddleston & Pullum (2002 : 517) proposent de plus de distinguer les proper names « forts » (absence d’article) de ceux qui sont « faibles » (utilisation de the, obligatoire ou optionnelle) ; pour ces derniers, ils considèrent the comme « redondant » parce que le terme est en lui-même défini – mais pourquoi y aurait-il redondance dans une langue ? Le français, lui, a notamment connu de nombreuses études sur les antonomases, du nom propre ou du nom commun.

Tous les cadres théoriques sont bienvenus. Les auteurs prendront bien soin d’expliciter les principes fondamentaux pertinents de leur cadre d’approche, les prismes d’approche, les spécificités, avant d’étudier les occurrences. S’ils le souhaitent, ils pourront également mettre en perspective les avantages du cadre théorique suivi (et les éventuels manques ou biais de sa tradition) par rapport à d’autres cadres existants, dans l’esprit de dialogue fructueux qui caractérise ces journées TLD.

Les archives des sessions précédentes sont consultables en ligne (https://lidilem.univ-grenoble-alpes.fr/evenements/colloques/cycle-tdl) ; les publications associées ont été faites par la revue CORELA (https://journals.openedition.org/corela/8505 ; https://journals.openedition.org/corela/4933 ).

Calendrier :

Date limite de soumission : 1er septembre 2020

Retour des avis du comité scientifique : 10 septembre 2020

Les propositions, d’environ 500 mots – bibliographie (5 références max.) non incluse –, sont à envoyer, aux formats .doc(x) et .pdf, à : Laurence.Durroux@univ-grenoble-alpes.fr et Laure.Gardelle@univ-grenoble-alpes.fr 

Langue des journées : français

Les articles issus de ces journées feront l’objet d’une publication dans une revue française, sous réserve d’acceptation par évaluation en double aveugle.


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