« La traduction étendue II : traduction intersémiotique entre texte et image »
« Poetry in Expanded Translation II: Text and Visual Transposition »
Colloque international et multidisciplinaire sur les modes de traduction entre texte et image (techniques, théories et réception) en littérature (poésie et textes hybrides) et arts visuels
8-10 novembre 2017, Université de Haute-Alsace, Mulhouse, France
Comité scientifique UHA : Jennifer K. Dick (porteuse du projet ; UHA/ILLE), Maxime Leroy (co-organisateur ; UHA/ILLE), Enrico Monti (UHA/ILLE), Martina Della Casa (UHA/ILLE) et doctorants : Zahra Kandeh Kar (UHA/Iran), Alexandra Kraeva (UHA/Russie), Charlaine Ostmann (UHA/France). Comité organisationnel AHRC : Zoe Skoulding (Porteuse du projet ; Université de Bangor, Pays de Galles), Jennifer K. Dick (UHA/Mulhouse, France), Jeff Hilson (U Roehampton, Londres, UK), Chris McCabe (National Poetry Library, Southbank Centre, Londres, UK)
Ce colloque s’inscrit dans le cadre du projet de coopération internationale (Royaume-Uni-France) « Poetry in Expanded Translation » qui bénéficie d’une bourse du Arts and Humanites Research Council du Royaume-Uni (janvier 2017-juillet 2018). Cette bourse soutient plusieurs projets de traductions, de publications et de colloques. Le premier colloque, consacré à la traduction comme réécriture, a eu lieu à Londres en avril 2017. Le deuxième aura lieu à Mulhouse en novembre 2017, et le troisième au Pays de Galles en avril 2018. Notre but est de promouvoir des échanges sur la théorie et la pratique de la traduction. Le colloque bénéficie du soutien de la région Grand Est. Les échanges transfrontaliers entre l’Université de Haute-Alsace et ses voisins et partenaires en Allemagne (Freiburg) et en Suisse (Bâle) serviront à enrichir nos dialogues.
Axes de réflexion : Lors du colloque Lex-Icone : traiter l’image comme un texte, traiter le texte comme une image (UHA, 2012), nous nous sommes demandé si l’attention emphatique à la substance physique de la langue (la matière des mots) reliait les pratiques d’artistes et d’auteurs d’aujourd’hui, ou s’ils existaient des modes très différents qui bouleversent la création et la réception des œuvres verbo-visuelles. On s’est également demandé s’il fallait une langue pour penser, écrire ou décrire le monde. Ensuite, lors du colloque Expanded Translation I, en avril 2017 à Londres, nous avons exploré la façon dont la réécriture peut être comprise comme une forme de traduction.
Combinant ces deux bases de réflexion, Expanded Translation II examinera les relations interculturelles et intersémiotiques entre la poésie (ou textes hybrides, textes visuels) et ses traductions, et les arts visuels qui intègrent des éléments de langage ou qui sont des traductions d’œuvres littéraires. On explorera la place de la langue comme discours poétique dans des œuvres visuelles ainsi que le rôle de médiation et de réception de la poésie fourni par des œuvres plastiques qui se présentent comme des traductions sous forme visuelle de poèmes (par exemple, dans le travail de Marcel Broodthaers sur Mallarmé, ou celui de Jorge Menendez Blake, qui a exposé des œuvres construites à partir des textes d’Octavio Paz, d’Emily Dickinson ou de Kafka, à la biennale de Venise puis à La Kunsthalle Mulhouse en juin 2016). Notre but est d’explorer les limites de la traduction intersémiotique (ce que le groupe radical de poètes-traducteurs international OUTRANSPO appelle « l’intersemiotraduction ») et de la traduction intermodale afin de tenter de fournir de nouvelles pistes de théorisation et de pratique pour les traducteurs, auteurs et chercheurs de plusieurs disciplines qui explorent cette zone limitrophe entre langue littéraire et image ou signe visuel. Les frontières linguistiques et visuelles seront abordées dans les œuvres qui contiennent des collages, des images ou des langues visuelles inventées, et la transposition sera explorée, aux côtés de la traduction, pour parler des frontières inter-langues et intersémiotiques. Notre colloque propose donc un nouvel angle de recherche : les phénomènes de traduction entre la littérature et les arts, surtout dans les textes poétiques hybrides (contenant des collages ou d’autres éléments visuels) et dans des œuvres d’art qui mettent en scène la « traduction » des œuvres littéraires.
On élargit ainsi le concept de la traduction et peut-être même de « langue » en posant la question : que faut-il pour traduire, pour penser, pour lire, pour voir une œuvre de nos jours ? Il s’agira de confronter et comparer des pratiques et des théories de la traduction intermodale et intersémiotique, surtout chez des artistes et des auteurs de la fin du XIXe jusqu’à nos jours. On abordera également la réception de pratiques aussi variées que les performances, les livres et les expositions dans les musées et galeries. Ainsi, on tentera de mieux cerner les différents concepts, techniques, pratiques, théories et modèles de la traduction ayant émergé dans, ou plutôt entre, les domaines que sont la littérature, l’histoire de l’art et la traductologie contemporaine ou expérimentale (par exemple à partir des travaux du groupe OUTRANSPO, prolongements de certaines pratiques de l’OULIPO). Notre axe de recherche s’inscrit donc dans le sillage de colloques et travaux précédents, mais sa spécificité historique et son ouverture au monde des arts sur le plan international en font la nouveauté. Toutes les approches critiques et théoriques sont les bienvenues.
Les communications pourront porter notamment, mais pas exclusivement, sur les questions suivantes :
- Les représentations artistiques et/ou littéraires de la traduction intersémiotique
- La traduction des protocoles visuels (jeux typographiques, gribouillages, collages, dessins, etc.) dans la littérature ultracontemporaine
- Comment réflechit-on aujourd’hui à la question de traduction en tenant compte de l’hybridité et de l’hypertextualité ?
- La multimédialité de la page comme espace à redéfinir
- La traduction sémiotique, intersémiotique vs. post-sémiotique (Nichols)
- Les traductions, les enjeux et les modalités d’une rhétorique de l’image dans le contexte des cultures émergentes de l’écran
- L’intraduisibilité (ou pas) : les processus textuels qui mènent à des lectures, et donc à des traductions, « impossibles »
- Les modes émergents de lecture et leurs effets sur les traductions d’œuvres verbo-visuelles
- La poésie concrète et la question pour les traducteurs des phénomènes de « simplification » dans la pensée complexe appliquée à la création dans les traductions lexiconographiques
- L’identité du traducteur-auteur et ses enjeux
- La question de la sérialité dans les traductions de BD-poésies
- La traduction sous forme visuelle d’ouvrages littéraires, et leur réception par le public
- La complexification des notions de son, d’image et de sens dans les traductions intersémiotiques
Participants déjà confirmés: séance plénière et auteurs invités : Sandrine Wymann (Directrice de la Kunsthalle-Mulhouse Centre d’Art Contemporain), Cole Swensen (auteure et traductrice américaine), Christophe Manon (poète et performeur français), le duo de performeurs français « Montaigne Froide » (invité par le SUAC-UHA) et Mathilde Sauzet Mattei (artiste belge, qui fera une performance avec une présentation de son opéra bilingue expérimental “Disoriented Cabaret”, accompagnée par une cantatrice de Strasbourg). Participants du réseau “AHRC” (Arts and Humanities Research Council, UK) : Zoë Skoulding, Jeff Hilson, Jennifer K. Dick, Chris McCabe, Nia Davies, Alys Conran, Tim Atkins, Philip Terry, Lily Robert-Foley, Vincent Broqua, Simon Smith, Carole Birkan-Berz et Vahni Capildeo.
Les propositions de communications (250-300 mots environ) en français ou en anglais devront être envoyées au plus tard le 25 août 2017. Elles sont à adresser à Jennifer K. Dick poextrans@gmail.com et à Maxime Leroy maxime.leroy@uha.fr avec “Expanded Translation” comme objet. Les réponses du comité scientifique seront communiquées avant le 10 septembre 2017.
L’ensemble des informations concernant le projet AHRC est accessible en anglais à l’adresse : http://expanded-translation.bangor.ac.uk/
L’ensemble des informations concernant notre colloque est accessible sur notre blog : http://expandedtranslation.blogspot.fr/
« Poetry in Expanded Translation II: Intersemiotic Translation—between Text & Image »
International interdisciplinary conference
8-10 November 2017, Université de Haute-Alsace, Mulhouse, France.
Comité d’organisation UHA : Jennifer K Dick (UHA/ILLE), Maxime Leroy (UHA/ILLE), Enrico Monti (UHA/ILLE), Martina Della Casa (UHA/ILLE). AHRC Organizational Committee: Zoe Skoulding (U Bangor), Jennifer K Dick (UHA), Jeff Hilson (U Roehampton, London), Chris McCabe (National Poetry Library, Southbank Centre, London) Multilingual Doctoral Support Commitee : Zahra Kandeh Kar (UHA/ Iran), Alexandra Kraeva (UHA/Russia), Charlaine Ostmann (UHA/France)
CFP: Multidisciplinary conference on modes of text and image translation, use and reception in or in-between literature and visual art. During the conference Lex-Icon: Treating the image as text, treating the text as image held at UHA in 2012, we asked whether it was emphatic attention to the physical substance of language (the plasticity of words) that draws the practices of authors and visual artists together today, or whether there are very different modes of representation, creation and reception engendering cultural upheavals in artistic and literary practice in verbo-visual works. We also asked whether one needs language to produce thought, to write or to describe the world. Following on from this, at the first Poetry in Expanded Translation conference held in London in April 2017 we explored in what ways rewritings texts are in and of themselves translations.
Building on the body of reflections from these two preceding encounters, Poetry in Expanded Translation 2 will investigate the role of the visual in poetry as intercultural dialogue. It will consider the relationship between poetry and visual texts (including hybrid and hypertext works) as a form of translation, but will also explore the place of language within visual works as poetic discourse and investigate its role in mediating reception of poetry and visual art across linguistic boundaries. Transposition will therefore be examined alongside translation as a means of exploring interlingual and intersemiotic crossovers. Sound poetry into written score, concrete or visual poetry across languages, literary work transformed into visual art works (as in Marcel Broodthaers’ Mallarmé-based works or the literature-based practices of Mexican visual artist Jorge Menendez Blake, who showed Octavio Paz, Emily Dickinson and Kafka-based work in Europe at the Biennale of Venice and in June 2016 at the Kunsthalle-Mulhouse). Reception of verbo-visual translation in out of book formats will be a central focus. This conference will explore the overall limits of intersemiotic translation (what the OUTRANSPO group of international poet-translators calls “intersemiotranslation”: translating “between sign systems, such as between language and dance.”) and intermodal translation practices in order for researchers, translators, and creative practitioners from varied disciplines, languages and cultures to begin formulating a new criticism for these radical, exploratory forms of translation. We hope also to provide tools for those seeking methods for applying techniques of translation to authors and visual artists exploring this liminal zone between literary language and sign/visual image. Linguistic and visual frontiers will be contemplated as works containing collage, invented visual sign languages, images meant to be “read” as part of the text or text meant to be seen as part of the art and transposition of language and other codes are examined side by side with interlingual translation issues.
The goal is to contribute to the development of theoretical reflection, but also to creative practice in translation. For reflection: In Tim Atkins’ categorization of “7 types of translation”, intersemiotic is defined as “an interpretation of one sign system by means of another” including the methodological subcategories of rewriting pictographs or ideograms as text, transcriptions of vocal nonvisual signs, linguistic sign transposed into visual sign (e.g. Christian Bök’s translation using Rimbaud’s system of colors for vowels to translated a poem into color), re-representing texts in cartoon, sketch or ideograph format, and expanding page into play. One of the key issues which will be addressed is therefore what translation can mean if we think of it in Atkins’ terms, as going from one semiotic code to another, not just one language to another? How does this overlap with adaptation, as one boundary? When does it stop being translation, or when does the word “translation” become only a metaphor for a kind of artistic or inter-artistic practice or dialogue? We therefore welcome papers on intra and interlingual translations as well as inter-media, intermodal translations and translations from digital to print to performance or mise-en-espace. We are keen on including papers treating typologies of intersemiotic translation, theory, and history as well as on single works and the issues of translation for specific authors or visual artists, including those from historically text-image dominant movements (dada, concrete poetry, Russian and Italian futurism, etc.).
Especially welcome are papers addressing the history and the historiography of intersemiotic translation, providing an overview of intersemiotic dialogue in the field. All critical, theoretical and disciplinary approaches are encouraged. Potential presentation topics include, but are not limited to :
- Does one need language to translate? As in, at what level are certain intersemiotic translations not verbal-verbal translations, but intermodal exchanges of sign and sign types? –
- Semiotic, intersemiotic vs. Post-semiotic translation (bp Nichols)
- What are the issues of translating polysemic elements in verbo-visual texts?
- What skills or techniques need to be applied or can be applied in these cases?
- How do we formulate the issue of translation today with the kind of hybridity and hypertextuality available to us?
- The translation of visual protocols (typographic plays, scribbling, collages, importation of images, etc.) in ultra-contemporary literature.
- The multimediality of the page / screen as a space for redefinition: form and translation.
- The stakes for translations and the modality of an image-rhetoric in the context of emerging screen cultures for video-poems, hypertext works or on-screen translations of poetry.
- Untranslatability? : Textual processes which lead to “unreadable” readings, to illegible texts, thus to “impossible” translations. In parallel: untranslatability in general, as in plays on words and images that are so global/telling they do not need to be translated. Potentially: theoretical reconsiderations in verbal-visual transpositions of poems based on Coleridge’s and Beckett’s issues about what is in a poem as not being able to be re-said in any other way, be formed in any other way—raising the question in our context of « but can it be seen », as certain visual works echoing literary works may imply.
- Emergent modes for readers and spectators of lexiconographic translations.
- The phenomena of simplification of complex thought or of complexification of reading image and text as applied to the translation of lexiconographic works. In the case of concrete poetry or modes of poetry verging on asemic writing: what is to/not to translate?
- Translating a visual feature into a sound, or translating a literary work into a visual objet or image (abovementioned Broodthaers, Menendez Blake, Bök, or Picasso and Don Quixote: how do we differentiate between illustration, transference of a code or concept, and translation?)
- Silence and its translation onto and through the page—can silence be turned into a blank or an image? In the case of what is often read as silence on a page, how does one gauge what one does with that in translation? In oral readings of texts which are highly fragmented or visual, is it “translation” to fill or to not fill in the blank (Sowako Nakayasu, Myung Mi Kim, Fyodor Tyutchev, Claude Royet-Journaud, Susan Howe). In such a case, one may also address the issue of at what point an image is sound.
- Performance and transcription of sound poetry performances onto the page as kinds of translation (Julien Blaine, Bernard Heidsieck, Jacques Sivan) Also, translations that render movement, voice or breath into text. How do these differentiate themselves from musical scores or notes for choreography? In what ways are they legible and thus part of the practice of literary translation?
- New and created languages of signs and how they are translated using verbo-visual cues—or what Pierre Joris calls “inter-languish” translations in “Toward a Nomadic Concept of Translation”. In visual art: Parviz Tanavoli, Iranian poet artist’s work on the word « Nothing » or « Heech ».
- Translation into visual sign as a method of reading or understanding a work, i.e. Nabokov’s reasoning for his images of Kafka’s novels—as not illustration. Picturing the novel vs. illustration—can we see this as not illustration because of its purpose, according to the author? – What is not translated in visual poetry? For example, in Apollinaire translations of the meaning vs the form of a poem and how this alters a Calligramme. (i.e. the Russian translator who only translated the language of Calligrammes).
- Exploring parallel disciplines or historical precedents, we also welcome proposals which may address issues having to do with translating and forms of illustration. Illustration is evidently not the same as translation, and yet in what ways are these modes kinds of translations? And, in the tradition of text-image translation, where do we place work like emblems on the scale of translation to illustration? In a similar vein, how might we see books of hours and the potential forms of translation of these kinds of works come into play in contemporary dialogues about translation?
- How can we establish new critical methods to analyze and pick apart these kinds of exchanges between text and image, between form and content? Must we propose new terminology to understand, interpret, circumscribe even apply technically these kinds of translations?
- Identity (and the interrogation of identity) of the translator-author-artist by these verbo-visual creative translation practices.
In our contemporary era where boundaries between once rigidly defined disciplines of art and literature, translation and writing have become fluid and permeable, a need to reconsider practices of translation, transcription and communication via visual and textual forms is in order. We hope this conference and its resulting publications may open a larger dialogue about translation that will be continued in April 2018 in Bangor, Wales at Poetry in Expanded Translation 3.
Confirmed participants: keynote speakers and invited authors: Sandrine Wymann (Director of the Kunsthalle-Mulhouse), Cole Swensen (American author and translator), Christophe Manon (French poet and performer), the performance duo Montaigne Froide (France, thanks to the generous contribution of the SUAC-UHA) and Mathilde Sauzet Mattei (Belgian performer, presenting a version of her bilingual experimental opera “Disoriented Cabaret” with the support of an opera singer from Strasbourg). Participants from the AHRC (Arts and Humanities Research Council, UK) Network: Zoë Skoulding, Jeff Hilson, Jennifer K. Dick, Chris McCabe, Nia Davies, Alys Conran, Tim Atkins, Philip Terry, Lily Robert-Foley, Vincent Broqua, Simon Smith, Carole Birkan-Berz and Vahni Capildeo.
Paper proposals (250-300 words) in French or English should be emailed before the 25th of Aug 2017. They should be sent to both Jennifer K Dick at poextrans@gmail.com and to Maxime Leroy at maxime.leroy@uha.fr. Please include: “Expanded Translation” in the subject line. The organizers will confirm the final programme by the 10th of Sept 2017.
Information concerning this conference will be posted on our website at: http://expanded-translation.bangor.ac.uk/
Other materials may be found on our blog at: http://expandedtranslation.blogspot.fr/