Diversité des discours spécialisés, des contextes d’enseignement et de recherche
Journée d’Etude de l’équipe Etudes Anglophones/Langues et Cultures (EA/LC), du Laboratoire Cultures – Éducation – Sociétés (LACES EA 7437), Université de Bordeaux.
6 octobre 2017
Appel à communications
1) Diversité des discours spécialisés
En tant que discipline, l’anglais de spécialité s’assigne pour objectif de caractériser les comportements langagiers collectifs tels qu’ils se manifestent dans le périmètre d’un domaine spécialisé bien identifié. Un de ses postulats consiste donc à poser qu’il existe une certaine unicité de ces comportements dans le périmètre d’étude considéré, sous l’effet de forces centripètes qui tendent à rapprocher tous les acteurs du domaine de certains prototypes d’expression. Pour autant, n’existe-t-il pas une certaine tension entre unité et diversité au sein de ces domaines ? La puissance de régulation exercée par les modèles dominants ne peut-elle être battue en brèche par des contre-modèles ou des choix atypiques réalisés ou revendiqués par certains acteurs ?
Par ailleurs, les forces de régulation à l’œuvre dans les domaines spécialisés se cristallisent souvent par le biais de règles explicites ou implicites gouvernant les genres discursifs qui médiatisent la parole des acteurs. Ces règles sont-elles univoques et impérieuses, ou existe-t-il une diversité parmi elles ?
En somme, les points d’ancrage qu’offre l’appartenance à un domaine spécialisé excluent-ils la manifestation d’une certaine diversité discursive au sein de ses membres ? Cette interrogation, objet général du présent appel à communications, pourra être déclinée par les intervenants au moyen des questions suivantes :
– Quel est le degré d’uniformité ou de diversité des règles discursives auxquelles adhèrent les acteurs des domaines spécialisés en contexte anglophone ?
– Au sein d’un même domaine spécialisé, observe-t-on une diversité ou une unité des différents genres discursifs habituellement utilisés par les acteurs ?
– L’économie interne d’un genre discursif spécialisé peut-elle faire l’objet d’une grande diversité ? En d’autres termes, peut-il exister des variations importantes des caractéristiques d’un genre discursif cependant ancré autour d’un prototype de référence ?
2) Diversité des contextes d’enseignement et de recherche
La diversité concerne non seulement les discours spécialisés, mais également les contextes dans lesquels ils sont enseignés et appris. Se pose alors la question de la nature et de l’origine de cette diversité. Comment s’exprime-t-elle? Qu’en est-elle selon
– La formation des enseignants de langue dans le supérieur ?
– Les curricula intégrant ou non langues et contenus selon les langues et les filières ?
– Les enseignants de langues et de disciplines dans leurs fonctions respectives ?
– Les apprenants de langues au sein d’une discipline, des disciplines ?
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La diversité des terrains et des contextes est dès lors à analyser, et des comparaisons nationales ou internationales sont alors bienvenues pour tenter de la saisir et d’en rendre compte.
L’enseignement-apprentissage des langues secondes, qu’il soit lié ou non à un domaine de spécialité, constitue également un objet de recherche largement étudié. On pourra alors s’interroger sur la diversité des regards méthodologiques sur ce même objet de recherche et sur les convergences ou divergences des résultats de recherche en fonction des différentes méthodologies et cadres théoriques invoqués. On pourra également s’interroger sur la circulation internationale des notions concernant ces objets de recherche, entre langue de spécialité et LSP (Language for Specific Purposes, langue sur objectifs universitaires et LAP (Language for Academic Purposes), ou l’enseignement LANSAD en France qui expriment la diversité des constructions du champ scientifique selon les langues et les cultures scientifiques.
Bibliographie indicative :
Basturkmen H. 2012. “A genre-based investigation of discussion sections of research articles in Dentistry and disciplinary variation”. Journal of English for Academic Purposes, vol. 11, n° 2, 134–144.
Causa, M., Derivry-Plard, M., Pezant-Lutrand, B., Narcy-Combes, J.-P. 2012. Les langues dans l’enseignement supérieur, quels contenus pour les filières non linguistiques ?, Paris, Riveneuve.
Clément, G. et Thomas, G. 2016. « Langue de spécialité et contenu disciplinaire dans les cours d’anglais en faculté de droit : quelques réflexions sur nos pratiques », Recherche et pratiques pédagogiques en langues de spécialité, vol. 35, n°spécial 2016, <http://apliut.revues.org/5531>
Derivry-Plard, M., Faure, P., Brudermann, C. 2013. Apprendre les langues à l’université au 21è siècle, , Paris : Riveneuve.
Hyland, K. 2008. “As can be seen: Lexical bundles and disciplinary variation”. English for Specific Purposes, vol. 27, n° 1, 4–21.
Swales, John, 1998, Other Floors, Other Voices: A Textography of A Small University Building, NJ, Erlbaum.Zarate, G., Liddicoat A. (2009). La circulation internationale des idées en didactique des langues, Le français dans le monde, R & A, n°46.
Les langues de travail seront l’anglais et le français.
Nous vous invitons à envoyer des propositions de 500 mots (hors bibliographie) avec une courte note biographique à lesley.graham@u-bordeaux.fr et à susan.becaas@u-bordeaux.fr avant le 26 mai 2017.