In 2020, Amiens will be the European Youth Capital (Amiens for Youth). On that occasion and for the year of Comics, the University of Picardy is organizing, in association with the universities of Artois, Lille and Brighton, and with the association “On a marché sur la bulle” a three-day interdisciplinary conference on “Comics and Youth” on 3rd, 4th and 5th June 2020.
The research group CORPUS (Conflict, Representation and Dialogue in the English-speaking World, EA 4295) of the University of Picardy is planning an international study day on the representation of disability in comics about and/or for young people in Amiens on Friday 5th 2020.
Comics and graphic novels have recently become privileged media to express the experience of living with a physical or learning disability, and to increase the readers’ awareness of physical or mental a-typicality. With their focus on action and communication, comic books engage with mobility and physical impairment, relational disorders, mood disorders and isolation. Because of the sequential nature of the comic structure, they lend themselves to life writing, with its phases of initiation and the problems associated to the construction of identity. Pictures allow an approach to disability that is immediate and accessible, while preserving the appropriate distance. Chris Ware’s Building Stories broke new ground in 2012 as the heroine’s disability, which is hardly ever mentioned in the text and remains visually discreet, plays a major role in the construction of the stories.
Whether it be in the ever-renewed form of the graphic novel or the album format, comics possess creative possibilities that help address the challenge of representing disability while defying stereotypes, even in the case of visual impairment (Helen Keller et Annie Sullivan, 2013). According to Rosemarie Garland-Thomson, comics “explore the generative elasticity of human embodied experience” in a pleasurable way (Foss, ed., xiii). The stylization of comic characters creates difference and singularity, but it also facilitates the identification of the reader, thus allowing the experience of impairment to become universal. While Cece Bell’s El Deafo (2014) is set in a naively-drawn bunny world, the graphic novel is suited to both children and adults: the rabbits’ ears foreground Cece’s focus on her hearing impairment and hearing aids, yet they also facilitate the reader’s engagement with her interrogations about true friendship and her quest for a true friend.
The history of comics does not make it a likely showcase for limitations, disappointments and failure; comics are frequently associated with ability, even super-powers. However, some previous comic heroes, such as Daredevil, Oracle and Professor X, have overcome their disabilities, and many superheroes rely on technical aids. Today’s comics are revisiting their superheroic past to create male and female heroes whose impairments are integrated into positive self-images and successful lives, or who turn their disabilities into an advantage (Blue Ear, Department of Ability). By renewing didactic forms, comic books have confirmed that they need to be made available to everyone.
Internet has probably helped in the creation, publishing and advertisement of these texts by making it easier for people to relate to one another, to build communities and networks, as well as through the creation of online publishing tools and crowdfunding (Les Dessins du silence, 2018). These are trends in which young people have been particularly involved.
We welcome papers in English or French on comics and graphic novels in English or French. Possible topics include but are not limited to:
– Authors with a disability
– Disability and life-writing
– Disability awareness, disability confidence, commitment to disability inclusion
– Rewritings and revision
– Comics in the classroom
Please send proposals (300 words) for 20-minute papers and a biographical notice to N. Saudo-Welby (nathalie.saudo [at] u-picardie.fr) by January 5th 2020.
Appel à communications
« Mieux vivre le handicap dans la BD sur/pour la jeunesse :
Dans et par-delà les cases »
Amiens, 5 juin 2020
En 2020, Amiens sera Capitale européenne de la jeunesse (Amiens for Youth) et ce sera l’année de la Bande Dessinée en France. À cette occasion, l’Université de Picardie organise, en association avec les Universités d’Artois, de Lille, de Brighton et l’association « On a marché sur la bulle », un colloque interdisciplinaire sur le thème « La BD et la jeunesse » à Amiens les 3, 4 et 5 juin 2020.
C’est dans ce cadre que l’équipe d’accueil CORPUS (Conflits, Représentations et Dialogues dans l’Univers anglo-saxon, EA 4295) de l’Université de Picardie organise le vendredi 5 juin 2020 une journée internationale consacrée à la représentation du handicap dans la bande dessinée chez les jeunes et/ou pour la jeunesse.
La bande dessinée et le roman graphique sont récemment devenus des supports privilégiés pour exprimer l’expérience du handicap et sensibiliser aux situations de handicap. Centrée sur l’action et la communication, la bande dessinée se devait d’interroger les enjeux de la gêne motrice, sensorielle ou relationnelle, du trouble, de l’isolement. Art narratif, elle se prête au récit de la vie personnelle, de ses phases d’initiation et des problèmes liés à la construction identitaire. L’image permet une approche immédiate, accessible, et généralement pudique du handicap. Building Stories de Chris Ware fait ici figure d’œuvre phare dans la mesure où le handicap de l’héroïne, très rarement mentionné dans le texte, reste discret dans l’image, mais habite et gouverne la lecture de cette œuvre à construire.
Que ce soit dans les formes variées du roman graphique ou sous le format d’un album, la bande dessinée offre des possibilités créatives qui relèvent de façons très variées le défi de représenter la déficience, même visuelle (Helen Keller et Annie Sullivan). Selon Rosemarie Garland-Thomson, la bande dessinée « explore l’élasticité créative de l’expérience humaine incarnée » pour le plaisir du lecteur (Foss, ed., xiii). La stylisation à l’œuvre dans la représentation des personnages de bande dessinée crée de la différence et de la singularité mais, en facilitant l’identification par les lecteurs et lectrices, elle contribue aussi à rendre universalisable l’expérience racontée. Dans Supersourde, roman graphique pour les enfants et les adultes, nous pénétrons dans un univers de petits lapins naïvement dessinés, dont les oreilles mettent le handicap et l’appareillage de Cece au premier plan, mais ces lapins sollicitent aussi notre propre participation à ses interrogations sur ce qu’est une amitié véritable.
L’histoire des comics ne les prédisposait pas à mettre les limites, les déceptions et les échecs au centre de ses intérêts. Pourtant, Daredevil, Oracle et Professor X font partie des héros qui ont surmonté leur handicap. D’ailleurs, nombreux sont les superhéros s’appuient sur des aides techniques. Aujourd’hui, de nombreux ouvrages revisitent le passé superhéroïque de la bande dessinée pour créer des héros et héroïnes qui intègrent leur déficience à une construction positive de soi ou tournent leur handicap à leur avantage (Blue Ear, Department of Ability). Les bandes dessinées renouvellent ainsi les formes du didactisme, et prennent résolument place parmi les livres à mettre absolument entre toutes les mains.
Il est probable qu’Internet a joué un rôle non négligeable dans la création, la publication et la publicité de ces textes en facilitant la mise en relation des individus, la naissance de réseaux et de communautés d’internautes, ainsi que de moyens d’éditions en ligne et de financement participatif. Dans ce domaine, la jeunesse se trouve particulièrement impliquée.
Les communications, d’une durée de 20 minutes, seront en anglais ou en français. Nous accueillons les contributions portant sur des bandes dessinées ou des romans graphiques en langue anglaise ou française, sur les sujets suivants :
– Auteur/es en situation de handicap
– Récits de vie relatifs au handicap
– Sensibilisation au handicap, engagement pour la prise en compte du handicap, engagement contre la discrimination envers le handicap
– Réécriture et révision
– Utilisation de la bande dessinée dans le cadre éducatif
Les propositions de 300 mots sont à envoyer à N. Saudo-Welby (nathalie.saudo[at]u-picardie.fr) avant le 5 janvier 2020, avec une brève notice bio-bibliographique.
Bibliographie sélective/Selective Bibliography :
Alaniz, José, Death, Disability, and the Super-Hero: The Silver Age and Beyond. UP of Mississipi, 2015.
Bell, Cece, El Deafo, Amulet, Abrams, New-York, 2014. Traduction française: Super-Sourde, Les Arènes, 2015.
El Refaie, Elisabeth, Visual Metaphor and Embodiment in Graphic Illness Narratives. Oxford: OUP, 2019.
Foss, Chris, Jonathan W. Gray and Zach Whalen, ed. Disability in Comic Books and Graphic Narratives. London: Palgrave Macmillan, Literary Disability Studies Series, 2016.
Garland-Thomson, Rosemarie, Extraordinary Bodies: Figuring Physical Disability in American Culture and Literature. Twentieth Anniversary Edition, with a new foreword by the author. Columbia University Press. 2017
Grard, George et Jacques Lemonnier, La Bande à Ed. Grrr… art Eds, 5 tomes, 2007-2018.
Irwin, Marilyn and Robin Moeller, “Seeing Different: Portrayals of Disability in Young Adult Graphic Novels”, School Library Research 2010/13. http://www.ala.org/aasl/sites/ala.org.aasl/files/content/aaslpubsandjournals/slr/vol13/SLR_SeeingDifferent.pdf
Korff-Sausse, Simone, « Des gender studies aux disability studies : repenser les catégories », Champ psy 2010/2 (n° 58), p. 37-52.
Lambert, Joseph, Helen Keller et Annie Sullivan. Babelio, 2013.
Levitre Audrey et Grégory Mahieux, Tombé dans l’oreille d’un sourd. Steinkis, 2017.
Lubie, Lou, Goupil ou Face. Vraoum, 2016.
Scott McCloud, Understanding Comics: The Invisible Art. Northampton, MA: Kitchen Sink Press, 1993. Traduction française: L’Art invisible. Ligugé: Delcourt, 2007.
McGrail, Ewa and Alicja Rieger, “Increasing Disability Awareness through Comics Literature”, Electronic Journal for Inclusive Education 3/1, Winter 2013. https://corescholar.libraries.wright.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1157&context=ejie
Roy, Yvon, Les petites Victoires. Rue de Sèvres, 2017.
Silence, Adrien (du), Les Dessins du silence. Laïus, 2018.
Small, David, Stitches: A Memoir, Norton, 2009. Traduction française: Sutures, Delcourt, 2010.
Toulmé, Fabien. Ce n’est pas toi que j’attendais. Delcourt, 2014.
Ware, Chris, Building Stories. Jonathan Cape, 2012. Traduction française : Delcourt, 2014.
White, Dan, Department of Ability. Strongbones Charity, Ability Brands Ltd, 2016.
World Report on Disability 2011. World Health Organisation, The World Bank. https://www.who.int/disabilities/world_report/2011/en/