Colloque Traduction et Philosophie, Université de Liège, 4-6 mai 2017 (attention, changement de date)
Conférenciers invités : Barbara Cassin, Marc de Launay, Lisa Foran
Un site est désormais accessible : http://www.traduction2017.ulg.ac.be/index.html.
L’objectif de ce colloque, organisé par le Centre interdisciplinaire de recherches en traduction et en interprétation (CIRTI) et par le département de philosophie de l’Université de Liège, est de présenter les recherches les plus récentes sur les liens qui unissent philosophie et traduction. Deux axes seront privilégiés.
- Traduction de la philosophie
La traduction de textes philosophiques s’inscrit, en général, dans un cadre exégétique où l’exigence première est la traduction « adéquate » des concepts. Dans cette optique, les traductions ou retraductions proposées sont autant d’interprétations des théories et des concepts développés par le philosophe traduit. Comment des choix de traduction (liés à la nature de la langue ?) modifient-ils la perception d’une œuvre ? Des malentendus (voire des contre-sens) peuvent-ils stimuler une nouvelle interprétation de l’œuvre traduite dans la langue cible ? D’une façon plus générale, quels sont les effets des traductions et des retraductions de textes philosophiques sur le développement de la pensée tant philosophique que traductologique ? La démarche traductive d’un philosophe-traducteur est-elle différente de celle d’un traducteur sans formation philosophique ? Y a-t-il une réflexion traductologique propre à la traduction d’œuvres philosophiques ?
- Philosophie de la traduction
Le second axe de réflexion concerne les enjeux philosophiques soulevés par la traduction. En effet, selon Antoine Berman, « il existe une sorte d’‘affinité secrète’ entre le philosopher et le traduire à travers la diversité historique de leurs figures » (« L’essence platonicienne de la traduction »). Traduire est-il une forme de violence, un acte de cannibalisme ou permet-il précisément de dépasser la violence ? La traduction est-elle aussi un concept heuristique offrant une cartographie conceptuelle des mises en relations et en réseaux propres à une époque donnée ? Est-elle, tout autant, un outil épistémologique permettant de faire émerger de nouveaux problèmes et enjeux dans des champs situés à l’intersection de domaines tels que la philosophie du langage, la sociologie ou même l’écologie ?
Dans ce cadre, quelle place donner à l’intraduisibilité ? Fait-elle obstacle à la volonté universalisante de la traduction ou bien en est-elle sa condition de possibilité ? Figure-t-elle le lieu de tension où se manifeste l’instabilité fondamentale de la signification ? La traduction, par la reconnaissance de sa relation indéfectible à la langue, au langage et à l’altérité, offre-t-elle la possibilité d’un renouvellement des réflexions à leur égard ? L’émergence d’une « écologie de la traduction » (Michael Cronin, Translation and Globalization) permet-elle de redéfinir et de renégocier le lien qui unit l’humanité à sa propre diversité et, par extension, à son environnement et au monde ?
Ne sont présentées ici que quelques pistes de questionnement concernant les affinités entre traduction et philosophie.
Les communications, en anglais ou en français, ne pourront dépasser 20 minutes.
Une courte présentation du projet de communication (pas plus de 500 mots) sera envoyée à Valérie Bada vbada@ulg.ac.be et Bernard Smette b.smette@ulg.ac.be pour le 20 juillet 2016.