4-5 mars 2021 NOMMER LE CORPS / NOMMER LA MALADIE : MODÈLES DE (RE)PRÉSENTATION Centre Interlangues Texte Image Langage (EA 4182, Université Bourgogne Franche-Comté)

 

 

 

Le colloque propose d’engager une réflexion sur les modèles de désignation, de présentation et de représentation, normés ou non, du corps et de la maladie dans une perspective qui ne sera pas exclusivement synchronique puisque l’empan diachronique pourra remonter jusqu’à la période gréco-romaine. Dans cette optique, il sera sans doute intéressant de s’attacher à l’évolution des représentations de la maladie et de sa définition selon les aires linguistiques et culturelles. L’objectif est de favoriser les échanges entre spécialistes de différents domaines en encourageant les rencontres entre enseignants-chercheurs de différentes disciplines et professionnels de santé, et à ouvrir des pistes de réflexions nouvelles et originales.

Dans une perspective diachronique, la portée historique et culturelle de la terminologie médicale pourrait faire l’objet d’une attention toute particulière. Nous pourrons aussi étudier l’évolution des concepts liés au corps et à la maladie, les glissements de sens du physiologique au psychique, voire l’extension du sens des termes au fil du temps vers un sens culturel plus large. Les normes et les stratégies de distanciation pourront être étudiées. On pourra également se poser, dans le domaine de la santé, la question des nouvelles normes introduites par l’OMS et leur effet sur la nomenclature de la terminologie médicale ainsi que l’évolution des modèles nutritionnels ayant trait à l’alimentation. Il conviendra également de s’interroger sur l’impact que la terminologie utilisée exerce sur le patient : par exemple, comment parler de souffrance psychique et non de maladie mentale chez certains psychiatres. 

 

En outre, l’étude de corpus ciblés devrait permettre d’aborder les problèmes terminologiques liés à la traduction des mots/termes désignant le corps et la maladie. Elle peut porter sur l’utilisation des médias traditionnels et nouvelles technologies (réseaux sociaux, smartphones, jeux vidéo, robotique…) pour traiter les problèmes cognitifs et corporels causés par le corps déficient.  Dans le cadre du discours médiatique, une analyse de corpus centrée sur la presse écrite (notamment spécialisée et/ou professionnelle) permettrait d’étudier des procédés de vulgarisation médicale mais aussi diverses stratégies d’exploitation du corps et de la maladie à des fins argumentatives. 

 

De la même manière, et par-delà l’analyse conversationnelle, il serait intéressant de porter un regard croisé, à la fois médical, psychologique, sociologique et philosophique, sur l’interaction entre le médecin, le patient et ses proches (remise en cause du schéma classique d’une relation sujet-objet), sur les problèmes d’autoreprésentation et d’acceptation sociale du corps.

Les discours étudiés pourront relever du domaine médical et de sa vulgarisation mais aussi d’œuvres artistiques (poésie, théâtre, cinéma, romans, y compris œuvres de fiction à substrat professionnel), qui thématisent le corps et la maladie. Nombreux sont les exemples : La maladie de Sachs de Martin Winckler, Journal d’un corps de Daniel Pennac, L’ablation de Tahar ben Jelloun, Ludwig doit mourir de Thomas Hettche, Les mutations de Jorge Comensal, un éventail de romans anglophones allant de Tobias Smollett à Don DeLillo en passant par Emily Brontë, les films de Hayao Miyazaki. On pourra étudier les procédés de langue (métaphores, images, comparaisons,…), les traces de l’implication émotionnelle dans le récit ou l’effort de distanciation. On peut également penser à la musique ou au jeu vidéo :  Grand corps malade, Trauma Center…

 

 

Les thèmes abordés pourront concerner (sans se limiter forcément à cette liste qui demeure non exhaustive) :

 

  • l’autoreprésentation du corps malade (aussi bien dans la fiction que dans le discours des patients),
  • les comportements alimentaires et la maladie,
  • la place des nouvelles technologies dans le domaine de la santé (ex : Dr Google, transhumanisme, nouveau jargon, nouvelles pratiques médicales…),
  • l’empreinte de la mythologie ou des religions dans le lexique médical actuel,
  • la représentation de la maladie dans les médias (usage du discours médical comme métaphore pour parler de politique ou d’économie dans la presse papier et en ligne, champs lexicaux et métaphoriques pour parler des enjeux médicaux…),
  • la représentation, voire la transformation de la maladie dans la fiction (ex : littérature mystique où la maladie apparaît comme privilège et possibilité de purification pour le salut de l’âme),
  • la représentation de la maladie selon les régimes politiques,
  • corps, humeurs et humour : de la physiologie à la psychologie ; intervention à visée thérapeutique des clowns en milieu hospitalier, et plus largement le recours au rire.

 

La date limite pour la soumission des résumés (300 mots maximum, accompagné des noms, université d’affiliation et courriels des auteurs) est le 10 juin 2020.

Les résumés doivent être envoyés simultanément à :

veronique.liard@u-bourgogne.fr

didier.carnet@u-bourgogne.fr

La notification d’acceptation des propositions est fixée au 5 juillet2020.

 

Comité d’organisation :

Lucie Bernard

Anaïs Carnet

Didier Carnet

Véronique Liard


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