28-29 juin 2019 Le Mans Daphne du Maurier : réévaluation critique – colloque interdisciplinaire international

Daphne du Maurier : réévaluation critique – colloque interdisciplinaire international

Daphne du Maurier: A Critical Reassessment – An interdisciplinary international conference

 

Soutiens institutionnels/Institutional supports :

3LAM (Le Mans Université), CIRPaLL (Université d’Angers), ENSFR (European Network for Short Fiction Research), LIDILE (Rennes 2)

 

Lieu/Venue :

Le Mans Université, Department of Anglophone Studies, Avenue Olivier Messiaen, 72085 Le Mans cedex 09, France

 

Date :

28-29 juin 2019 / 28-29 June 2019

 

Comité organisateur/Organizing committee :

Xavier LACHAZETTE, Nicole CLOAREC, Anne HALL

 

Comité scientifique/Scientific committee:

Redouane ABOUEDDAHAB (3LAM, Le Mans), Nicole CLOAREC (LIDILE, Rennes 1), Anne HALL (chercheuse indépendante/independent researcher), Fiona HANDYSIDE (Centre for Interdisciplinary Film Research, Exeter), Xavier LACHAZETTE (3LAM, Le Mans), Delphine LETORT (3LAM, Le Mans), Christine REYNIER (EMMA, Montpellier), Michelle RYAN-SAUTOUR (CIRPaLL, Angers), Karima THOMAS (CIRPaLL, Angers), Taina TUHKUNEN (3LAM, Angers), Emmanuel VERNADAKIS (CIRPaLL, Angers).

 

Mots clés/Key words :

Daphne du Maurier – Nouvelles – Romans – Adaptations filmiques – Didactique –Biographie – Psychanalyse – Histoire locale

Daphne du Maurier – Short fiction – Novels – Film adaptations – Didactics –Biography – Psychoanalysis – Local history

 

Langues du colloque/Conference languages :

anglais et français / English and French

 

Appel à communications en français :

Retranchée dans sa Cornouailles d’adoption, détachée des courants et écoles littéraires, fuyant les médias et ne participant qu’à de très rares émissions formatées, Daphne du Maurier ne doit sa popularité ininterrompue qu’à son œuvre et à sa personnalité. Peu d’auteurs peuvent en effet se targuer de susciter, encore après leur disparition, l’installation d’une œuvre d’art sur le domaine public (The Rook with a Book, 2018), la tenue d’un festival annuel (à Fowey) ou des adaptations filmiques en nombre croissant (The Scapegoat, Ch. Sturridge, 2012 ou My Cousin Rachel, Roger Michell, 2017, dans l’attente d’une nouvelle version de The Birds par la BBC). Peu d’œuvres ont également donné lieu, tels le roman et la pièce de théâtre Rebecca, à autant d’adaptations radiophoniques, télévisuelles et cinématographiques, à un opéra, une comédie musicale, une musique de film originale, un pastiche et diverses préquelles ou suites.

Toutefois, les rapports de du Maurier avec la critique littéraire ont été conflictuels dès le phénomène international qu’a représenté Rebecca, la popularité d’une œuvre impliquant nécessairement, aux yeux de certains, un déficit de valeur. Souvent publiées, à partir de Gerald: A Portrait (1934), dans des éditions Gollancz bon marché à la couverture d’un jaune peu flatteur ou dans divers magazines féminins, ces œuvres ne reçurent guère mieux de la part de ces mêmes critiques que l’épithète « romantiques » dans laquelle ils les enfermèrent avec condescendance.

Heureusement, dès 1963, un article globalement élogieux du Times Literary Supplement suggéra que Rebecca et The Scapegoat resteraient des classiques – six ans avant la publication du grand roman que serait The House on the Strand. Puis, à partir des années 1990, Avril Horner et Sue Zlosnik ravivèrent puissamment la critique dumalrienne. Enfin, les années 2000 virent la publication de deux ouvrages critiques majeurs sous l’impulsion d’Helen Taylor (The Daphne du Maurier Companion de 2007 et le numéro consacré à du Maurier dans la revue Women: A Cultural Review en 2009).

Force est de constater la richesse interprétative permise par nombre de ces œuvres. Dans un roman comme Rebecca, par exemple,la critique universitaire a souligné, de manière parfois contradictoire, un conservatisme mimétique de classe, un gothique féminin dans la lignée des sœurs Brontë, un féminisme libératoire, un sous-texte lesbien ou une preuve supplémentaire du motif incestueux qui serait central à toute l’œuvre de du Maurier.

Par ailleurs, des recueils de nouvelles comme The Breaking Point et Not After Midnight, des biographies telles que Gerald: A Portrait et The Infernal World of Branwell Brontë, et des romans comme The Parasites, The Progress of Julius, The Flight of the Falcon ou encore Rule Britannia mériteraient des relectures critiques actuelles, en lien notamment avec les thèmes dumalriens centraux que sont la fragilité du sujet et l’omniprésence du conflit. En effet, les nouvelles de du Maurier, souvent surnaturelles ou macabres, génèrent un malaise diffus en réécrivant des mythes antiques ou en jouant sur des émotions crues et des peurs ancestrales dépourvues de tout « romantisme ». Les lecteurs de Gerald furent saisis par la crudité de la biographie réservée à un père par sa fille, tandis que Branwell est encore considéré comme une bonne introduction à la fratrie Brontë. Quant aux quatre romans précités, les thématiques qu’ils traitent ou les techniques qu’ils utilisent frappent par leur originalité et leur modernité en plaçant respectivement au cœur de ces récits une conscience centrale éclatée, un cliché antisémite, un concept analytique hérité de Jung ou un chauvinisme annonciateur du Brexit.

 

Célébrant les 30 ans de la disparition de Daphne du Maurier, ce colloque interdisciplinaire international – premier de son genre en France – mettra à l’honneur une écrivaine à la biographie fascinante et fera toute la lumière possible sur une œuvre originale et protéiforme, souvent énigmatique et fascinante, qui a suscité plus d’une centaine d’articles universitaires sans permettre de sortir la réputation de son auteur d’une sorte de purgatoire middlebrow.

 

Dans les domaines suivants, les thèmes de la fragilité du sujet et de l’omniprésence du conflit seront donc favorisés lors de ce colloque, mais toute proposition originale et tout panachage fructueux des suggestions ci-dessous seront examinés avec intérêt :

  • *Nouvelles de Daphne du Maurier : animalité v humanité ; le fantastique ; le macabre ; peurs et mythes ancestraux ; sexualité et hypocrisie, etc.
  • *Relectures critiques actuelles de romans de Daphne du Maurier : conscience centrale éclatée (The Parasites) ; conflit et tentation autarcique (Rule Britannia) ; moi et temporalités multiples (The House on the Strand) ; antisémitisme littéraire (The Progress of Julius), etc.
  • *Adaptations filmiques d’œuvres de Daphne du Maurier : « Don’t Look Now » et le film de N. Roeg ; D. du Maurier v Hitchcock ; adapter, améliorer, altérer (Rebecca, The Scapegoat, My Cousin Rachel, Jamaica Inn); adaptations étrangères (Rebecca, la prima moglie, 2008), adaptations oubliées (Split Second, The Lifeforce Experiment), etc.
  • *Daphne du Maurier et la didactique : place de D. du Maurier dans les cursus universitaires ; enjeux et champs d’étude concernés (littérature, genre, cinéma) ; culture populaire v culture canonique : limites et atouts respectifs
  • *Daphne du Maurier et le genre biographique : Gerald du Maurier ; Branwell Brontë ; les frères Bacon ; les du Maurier vus par D. du Maurier, etc.
  • *Daphne du Maurier et la psychanalyse : double, dualité et duplicité ; l’inceste ; D. du Maurier et Jung ; D. du Maurier et son père ; D. du Maurier et la bisexualité/l’homosexualité ; D. du Maurier et le genre ; D. du Maurier et J.M. Barrie, etc.
  • *Daphne du Maurier et l’histoire locale : D. du Maurier et ses ancêtres français ; Vanishing Cornwall; D. du Maurier et la Cornouailles ; D. du Maurier et la psychogéographie ; les archives Daphne du Maurier à Exeter (Devon), régionalisme v universalité de D. du Maurier, etc.

 

Les propositions de communication de 20 minutes, en anglais ou en français, devront être déposées sur le site Sciencesconf dédié au colloque. (Pour créer un compte Sciencesconf, il vous suffit de remplir les champs de la page « Création de votre compte » du site Sciencesconf.)

Elles respecteront le format suivant : (1) nom complet, (2) institution et laboratoire de rattachement, (3) titre provisoire de la communication ; (4) texte de la proposition (300 à 350 mots) ; (5) notice bio-bibliographique (paragraphe unique indiquant les thèmes de recherche et quelques publications majeures de l’auteur [100 à 120 mots]) ; (6) bibliographie indicative (liste de 7-8 ouvrages que l’auteur se propose d’utiliser principalement dans sa communication).

 

Les chercheurs et chercheuses intéressés par ce colloque peuvent s’adresser préalablement à Xavier Lachazette, à l’adresse xavier.lachazette@univ-lemans.fr.

La date limite des dépôts est fixée au 6 janvier 2019 inclus. Une réponse sera envoyée fin janvier 2019.

 

Call for papers in English:

Entrenched in her adopted home of Cornwall, detached from literary trends and schools, avoiding the media and participating only very rarely in radio or television programmes, Daphne Du Maurier owes her uninterrupted popularity to her works and her personality alone. Few authors can boast, even after their death, of inspiring the erection of a statue on publicly-owned land (The Rook with a Book, 2018), an annual festival (Fowey), and an increasing number of film adaptations (The Scapegoat, Charles Sturridge, 2012 or My Cousin Rachel, Roger Michell, 2017, and a projected new version of The Birds by the BBC). Few works have given rise, as the novel (and play) Rebecca has done, to so many radio, television and film adaptations, to an opera, a musical comedy, an original film score, a pastiche, and various prequels and sequels.

And yet, Du Maurier’s relationship with literary criticism has been conflictual ever since the international phenomenon of Rebecca, a work’s popularity necessarily implying its lack of value, in the eyes of some. Often published, beginning with Gerald: A Portrait (1934), in affordable Gollancz editions with unflattering yellow covers or in various women’s magazines, Du Maurier’s works never received anything better from these critics than the condescending epithet ‘romance’.

Fortunately, in 1963, a generally favourable article in the TLS suggested that Rebecca and The Scapegoat would remain classics – six years before the publication of the major novel The House on the Strand. Then, beginning in the 1990s, Avril Horner and Sue Zlosnik breathed new life into the field of Du Maurier criticism. Finally, since 2000 Helen Taylor has undertaken two major critical initiatives (The Daphne Du Maurier Companion in 2007 and the Du Maurier issue of Women: A Cultural Review in 2009).

One can hardly ignore the interpretative richness of the critical response to several of Du Maurier’s works. In a novel like Rebecca, for example, academic criticism has underlined, in a sometimes contradictory manner, a mimetic class conservatism, a feminine gothic in the tradition of the Brontë sisters, a liberating feminism, a lesbian subtext, or additional proof of an incestuous motif supposedly central to Du Maurier’s works.

Moreover, short story collections such as The Breaking Point and Not After Midnight, biographies such as Gerald: A Portrait and The Infernal World of Branwell Brontë, and novels such as The Parasites, The Progress of Julius, The Flight of the Falcon, or Rule Britannia deserve contemporary critical rereadings, particularly in conjunction with the author’s central themes of the fragility of the subject and the omnipresence of conflict. Du Maurier’s stories, often supernatural or macabre, create a diffuse malaise by rewriting ancient myths or playing on raw emotions and ancestral fears and are devoid of any ‘romanticism’. Contemporary readers of Gerald were struck by the coarseness of a daughter’s biography of her father, while Branwell is still considered as a good introduction to the Brontës. As to the four novels cited above, their themes or the techniques used are strikingly original and modern. The plots centre respectively on a scattered central consciousness, an anti-Semitic cliché, an analytic concept borrowed from Jung and a national chauvinism that anticipated Brexit.

 

Commemorating the thirtieth anniversary of Daphne Du Maurier’s death, this international interdisciplinary colloquium – the first of its kind in France – will honour a writer with a fascinating biography and will shine as much light as possible on her original and multiform works, which are often enigmatic and fascinating. Du Maurier’s works have occasioned more than a hundred academic articles, yet without rescuing her reputation from a sort of middlebrow purgatory.

 

In the following areas, the themes of the fragility of the subject and the omnipresence of conflict will be privileged for this colloquium, but any original proposal and any fruitful melange of the suggestions below will be examined with interest:

*Daphne Du Maurier’s short stories: animality vs. humanity; the fantastic; the macabre; fears and ancestral myths; sexuality and hypocrisy, etc.

*Contemporary critical rereadings of Daphne Du Maurier’s novels: scattered central consciousness (The Parasites); conflict and autarchic temptation (Rule Britannia); the ego and multiple temporalities (The House on the Strand); literary anti-Semitism (The Progress of Julius), etc.

*Film adaptations of Daphne Du Maurier’s works: ‘Don’t Look Now’ and N. Roeg’s film; D. Du Maurier vs. Hitchcock; adapting, improving, altering (Rebecca, The Scapegoat, My Cousin Rachel, Jamaica Inn); foreign adaptations (Rebecca, la prima moglie, 2008); forgotten adaptations (Split Second, The Lifeforce Experiment), etc.

*Daphne du Maurier and didactics: the place of D. Du Maurier in college syllabuses; the stakes of studying D. Du Maurier’s work today and the fields concerned (literature, gender, film studies); popular culture vs.canonicalculture: their respective limits and assets, etc.

*Daphne Du Maurier and the biographical genre: Gerald Du Maurier; Branwell Brontë; the Bacon brothers; the Du Mauriers seen by D. Du Maurier, etc.

*Daphne Du Maurier and psychoanalysis: the double, duality and duplicity; incest; D. Du Maurier and Jung; D. Du Maurier and her father; D. Du Maurier and bisexuality/homosexuality; D. du Maurier and gender; D. Du Maurier and J.M. Barrie, etc.

*Daphne Du Maurier and local history: D. Du Maurier and her French ancestors; Vanishing Cornwall; D. Du Maurier and Cornwall; D. du Maurier and psychogeography; the D. Du Maurier archives in Exeter (Devon); regionalism vs. universality of D. Du Maurier, etc.

 

Proposals for 20-minute presentations, in English or French, should be posted on the Sciencesconf site devoted to the colloquium. (To create a Sciencesconf account, simply fill out the fields on the Sciencesconf « Create your account » page.)

 

They will respect the following format: (1) full name ; (2) institution and laboratory affiliation ; (3) provisional title of the talk ; (4) text of the proposal (300-350 words) ; (5) bio-bibliographic note (a single paragraph indicating research themes and a few major publications by the presenter [100-120 words]) ; (6) indicative bibliography (list of 7-8 main works to be referenced in the talk).

 

Researchers interested in this colloquium may contact Xavier Lachazette, at xavier.lachazette@univ-lemans.fr.

6 January 2019 is the deadline for proposals. A reply will be sent at the end of January 2019.

 


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