22-23 mai 2019 Université de Nice Sophia Antipolis, CNRS, Paris, 24 mai 2019 (AUTO)TRADUCTION ET MONDIALISATION DES IMAGINAIRES À L’HEURE DE LA REBABELISATION DU MONDE

COLLOQUE INTERNATIONAL : APPEL A COMMUNICATION

L’objet de ce colloque interdisciplinaire est de montrer les enjeux
culturels et scientifiques de l’(auto)traduction à l’heure de la
mondialisation des imaginaires et de la rebabélisation du monde :
Internet en est l’illustration la plus frappante, où la part de
l’anglais est passée de 90% à ses débuts à moins de 30% aujourd’hui,
multipliant ainsi non seulement les échanges mais aussi les sources
d’intraduisibilité et d’incommunication. La traduction a toujours joué
un rôle considérable dans les transferts culturels, scientifiques et
politiques. Aujourd’hui, sa place est devenue centrale, à une époque de
plus en plus placée sous le signe de que Salman Rushdie appelle des «
hommes traduits » dans Imaginary Homelands.
Dans les années 1950, on dénombrait 25 millions de touristes dans le
monde. Aujourd’hui, ils sont 1,3 milliards. Les imaginaires des langues
et des cultures sont, pour le meilleur comme pour le pire, en contact
les uns avec les autres comme jamais auparavant dans l’Histoire de
l’humanité : il est plus que jamais nécessaire de traduire pour
comprendre l’Autre. Comme il ne saurait être question d’apprendre toutes
les langues, on dira, pour paraphraser Umberto Eco, que « la langue de
la mondialisation, c’est la traduction ».
L’originalité centrale de ce colloque est triple. D’une part, on
considèrera qu’il est artificiel de faire une séparation radicale entre
traduction et autotraduction : les deux vont, en réalité, de pair, sans
oublier un cas intermédiaire, celui de la traduction en collaboration
avec l’auteur, le tout relevant de l’œuvre à versions multiples où la
génétique des textes occupe un rôle essentiel. Ensuite, et surtout, on
soutiendra qu’il ne saurait être question d’établir de frontière étanche
entre (auto)traduction littéraire –une session entière sera consacrée à
Vladimir Nabokov – et scientifique. Pour se diffuser, les sciences – et
par là on entend toutes les sciences, et pas seulement les humanités ou
les sciences humaines – ne peuvent, elles non plus, se passer de
l’(auto)traduction. Quel est aujourd’hui l’enseignant ou le chercheur,
toutes disciplines confondues, qui n’a jamais eu – sauf s’il est
anglophone – à se traduire ou à se faire traduire ?
Enfin, les nouvelles technologies de l’information et de la
communication rendent de plus en plus impossible de s’en tenir au seul
vecteur de l’écrit : il faut également intégrer les autres formes de
traduction, notamment sous leur versant intersémiotique, « multimodal »,
sans oublier les progrès accomplis dans le domaine de l’(auto)traduction
« automatique » assistée par ordinateur. Certains nous prédisent
l’apparition prochaine d’un « traducteur universel » tout droit sorti de
Star Trek qui rendrait superflus les traducteurs/trices « humain(e)s ».
On prétendra le contraire : loin de les supplanter, les machines leur
donneront davantage de possibilités, tout en permettant au plus grand
nombre d’avoir accès aux écrits, aux discours, mais aussi aux échanges
en langue(s) étrangère(s) à une échelle sans précédent.
Les langues de la conférence seront le français et l’anglais. Les
propositions de communications sont à adresser sous forme de résumés
(400-500 mots) accompagnés d’une brève notice bio-bibliographique, en
français ou en anglais, mais aussi en russe, italien, espagnol,
portugais ou allemand à :
Michaël Oustinoff (michael.oustinoff@unice.fr), Anna Lushenkova-Foscolo
(anna.lushenkova-foscolo@univ-lyon3.fr) et Paul Rasse
(paul.rasse@unice.fr)

CALL FOR PAPERS
INTERNATIONAL CONFERENCE
University of Nice Sophia Antipolis, 22nd-23rd May 2019
CNRS, Paris, 24th May 2019
(SELF)TRANSLATION AND THE GLOBALIZATION OF IMAGINARIES IN A REBABELIZED
WORLD
This interdisciplinary conference aims to discuss the cultural and
scientific issues of (self)translation in the context of the
globalization of imaginaries and the rebabelization of the world. In the
early days of the World Wide Web, the share of English stood at 90
percent and has now passed below the 30 percent mark, thus multiplying
the sources of untranslatability and incommunication. Translation has
always played a considerable role in cultural, scientific and political
transfers.  Today, its place is key, in a period increasingly under the
sign of what Salman Rushdie called “Translated men” in Imaginary
Homelands.
In the 1950s there were 25 million tourists worldwide. Today, they are
more than 1.3 billion. The imaginaries of languages and cultures have,
for better or for worse, come into contact with one another as never
before in the history of mankind. Translating in order to understand the
Other has become more necessary than ever; since it would be pointless
to learn all the languages of the world, it seems increasingly
self-evident, to rephrase Umberto Eco, that “the language of
globalization is translation”.
The main originality of this conference is threefold. First, it shall be
argued that establishing a radical separation between translation and
self-translation is an artificial one. The two are inseparable, not to
mention the intermediary case of translation in collaboration with the
author, which are all forms of the “work with multiple versions” (G.
Genette) where text genetics has a seminal role to play. Second, and
more important, it shall be argued that no clear-cut border may be drawn
between literary (self)translation—a full session will be devoted to
Nabokov—and scientific (self)translation. In order to be disseminated
far and wide, sciences (and by this word are meant all sciences, not
only Humanities and Social Sciences) cannot do without (self)translation
either. In today’s globalized world, academics and researchers who have
never had to resort to translation or (self)translation-except if they
are native speakers of English-are becoming fewer and far between
indeed.
Last but not least, the new technologies of information and
communication have made it less and less relevant to take the sole
vector of the written word into account. The other forms of translation,
and particularly their intersemiotic, multimodal dimension, must be
brought into the picture, as well as the spectacular breakthroughs
accomplished by “automatic” computer-assisted (self)translation. Some
are now predicting the advent of a Star Trek-like “universal translator”
that will make “human” translators and interpreters obsolete. The
opposite is true—machines will not replace them, but will provide them
with more opportunities, not less, while allowing the greater number to
access texts, discourses and exchanges in foreign languages on an
unprecedented scale.
The languages of the conference will be English and French. Proposals
are to be sent as abstracts (400-500 words) with a short bio-biblio
note, in English, French, Russian, Italian, Spanish, Portuguese or
German to:

Michael Oustinoff (michael.oustinoff@unice.fr) Anna Lushenkova-Foscolo
(anna.lushenkova-foscolo@univ-lyon3.fr) and Paul Rasse
(paul.rasse@unice.fr)


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