Discours militants et débats : l’engagement politique sur Facebook
Activist discourses and debates : political commitment on Facebook
Journée d’Etude ERIAC, Université de Rouen,
Day conference, ERIAC, Rouen University
20 octobre 2017
Cette journée d’étude se propose d’être une exploration préliminaire des pratiques militantes et engagées sur Facebook, que ce soit dans les pages personnelles ou dans les groupes.
Facebook n’est pas seulement utilisé pour partager des informations personnelles et créer du lien avec ses proches et autres connaissances. Le réseau social sert également à agglomérer des utilisateurs autour de thèmes communs, y compris politiques (essor de pages antiracistes, de partis politiques, pour les LGBT+…). Il offre un espace de discussion où les utilisateurs peuvent s’opposer idéologiquement, partager des informations, sonder leurs contacts sur des questions politiques difficiles, entretenir le moral des militants de multiples façons, et organiser et promouvoir des actions militantes (pétitions, boycotts, meetings, manifestations).
Le débat sur Facebook est caractérisé par l’écologie de la plateforme. Les utilisateurs ont recours au blocage d’individus qui ne suivent pas les règles tacites du débat, ou seulement s’ils avancent des arguments qui ne leur plaisent pas, (au risque de ne plus comprendre le fil de discussion puisque les messages des membres bloqués n’apparaissent plus°). Les « likes » ou, depuis 2016, autres réactions (j’adore/ ça me fait rire/ c’est triste/ ça me met en colère) peuvent servir à appuyer le message d’un autre sans rajouter à la conversation. Les réponses aux réponses, grâce à la fonctionnalité introduite en 2013, scindent le débat entre le fil de discussion général, et les commentaires imbriqués.
D’autres possibilités sont également proposées pour les militants d’une cause ou d’un parti. La création d’une page est facile et gratuite ; le créateur reçoit régulièrement de statistiques sur l’activité autour de la page, et pour quelques euros il ou elle peut promouvoir la page et s’assurer qu’elle soit proposée à des gens avec des centres d’intérêt avoisinants.
Des propositions d’intervention inspirée par une approche civilisationniste ou discursiviste sont particulièrement appréciées. Les pistes de réflexion peuvent inclure des thèmes tels que :
La valeur des partages d’articles. Entérine-t-on tacitement le discours rapporté en partageant ? Quels commentaires accompagnent ces sources extérieures ?
Le discours satirique des mèmes politiques, et le lexique moqueur né de ces débats (mansplaining, #firstworldproblems…).
L’utilisation des pages, des évènements, par des organisations officielles, officieuses ou personnelles.
Des détournements éventuels des outils du plateforme.
La disparité entre la discorde sur les pages personnelles ou les pages de groupes.
La défense ou la dénonciation du militantisme en ligne.
Les règles tacites, négociées et obligatoires des débats, dans des marques linguistiques telles que « you cannot say that », les menaces de blocages, le sentiment de propriété sur sa « propre » page, les conceptions d’étiquette (quand il semble « justifié » de bloquer une personne ou d’effacer son commentaire, quelles photos sont « trop choquantes » pour être partagées etc.).
Les langues de travail seront l’anglais et le français.
Une proposition de 500 mots (hors bibliographie), avec une minio-biographie de 300 mots est à envoyer à laura.goudet@univ-rouen.fr et à john.mullen@univ-rouen.fr avant le 30 mars 2017.