Laboratoires ALTER, UPPA (EA 7504) et CLIMAS, UBM (EA 4196)
Le discours peut se concevoir comme un espace où agissent et se confrontent les sujets. Il s’agit d’étudier cette interaction entre sujets sous l’angle de la modalité, notion sémantique qui, dans une de ses définitions couramment admises, correspond aux domaines du possible et du nécessaire. En lien avec les travaux de l’équipe « Sujets, représentations, sociétés » du laboratoire ALTER (Arts/Langages : Transitions et Relations), on s’interrogera sur le partage, la structuration, la conceptualisation et la représentation de cet espace à travers l’expression de la modalité, qui recouvre diverses notions telles que le possible, l’impossible, le nécessaire, le contingent, le certain, le probable, et le vraisemblable.
L’examen des domaines du possible et du nécessaire permet l’étude de plusieurs types de modalité, parmi lesquels on distingue traditionnellement la modalité radicale et la modalité épistémique. Cette dernière, aussi dite parfois « modalité de la connaissance », peut être subdivisée, selon Larreya, en deux sous-catégories : la modalité inférentielle (ou modalité épistémique au sens étroit) et la modalité implicative, qui constitue « une sorte de passerelle sémantique entre les modalités épistémiques et les modalités radicales » (Larreya 1984 : 173). On pourra ainsi, entre autres, revenir sur le découpage du domaine de la modalité, se poser la question du rattachement d’une partie des modalités appréciatives aux domaines du possible et du nécessaire, et des liens entre modalité épistémique, évidentialité et mirativité.
La modalité peut aussi être définie comme la catégorie commentant la « réalité du procès », réalité qui est tout d’abord une idée. Elle permet ainsi d’aborder les questions du vrai et du faux, de la correspondance ou non avec la réalité, du bon et du mauvais, de l’évaluation et du jugement, etc. En d’autres termes, la modalité s’entend, pour beaucoup, comme synonyme de point de vue ou d’attitude du sujet énonciateur, bien qu’elle ne puisse être réduite uniquement à cela.
Les études pourront mettre en évidence l’emploi de (types de) marqueurs privilégiés dans l’expression du possible et/ou du nécessaire, ainsi que la diversité de ces marqueurs. On pense, notamment, aux auxiliaires modaux, aux périphrases et expressions modales, aux verbes de modalité, mais d’autres parties de discours et diverses constructions contribuent également à exprimer une attitude modale.
Plusieurs pistes, qui ne sont pas exclusives, peuvent être envisagées :
- piste épistémologique : définition des concepts du possible et du nécessaire en linguistique, en lien éventuellement avec d’autres champs disciplinaires ;
- dimension historique : émergence de marqueurs de modalité, perte de certaines formes de modalisation (subjonctif) ;
- similitudes et différences entre les divers types de marqueurs utilisés pour l’expression du possible et du nécessaire ;
- marqueurs et constructions spécialisés ou non dans l’expression de l’un des deux domaines ;
- approche prosodique de la modalité : interaction entre marqueurs de la modalité et marqueurs prosodiques ;
- structuration de l’espace de la modalité : d’une part, rapports entre les modalités épistémique, radicale, inférentielle et implicative et d’autre part, lien entre ces modalités et d’autres concepts (évidentialité, mirativité, etc.) ; frontières nettes ou poreuses entre les différents domaines ;
- distinction ou recoupement entre différentes attitudes langagières que recouvrent le possible et le nécessaire (ex. jugement, évaluation, engagement, etc.) ;
- attitude de l’énonciateur et dimension pragmatique ;
- distinction entre modalité et modalisation ;
- modalité et discours rapporté ;
- piste dialectologique : modalité et grammaticalisation dans les langues créoles ;
- types de marqueurs et genres discursifs : expression de la modalité dans divers genres discursifs – discours de spécialité (discours juridique, médical, du commerce, etc.), autobiographie, discours politiques, discussions dans les forums, blogs, etc. ;
- modalité et enseignement : expression du possible et du nécessaire dans les situations d’apprentissage et acquisition d’une langue seconde ;
- analyse multimodale et expression du possible et du nécessaire par du non-verbal.
Le but de ce colloque est de faire dialoguer des spécialistes de différentes branches de la linguistique, anglaise, espagnole et française notamment (psycholinguistique, sociolinguistique, pragmatique, morpho-syntaxe, phonologie, etc.). L’éclairage de spécialistes d’autres domaines (psychologie et philosophie, notamment) sera également bienvenu.
(Référence : Larreya, Paul (1984). Le possible et le nécessaire. Modalités et auxiliaires modaux en anglais britannique. Paris : Nathan Recherche.)
Conférenciers invités
Pierre Cotte, Sorbonne Université
Patrick Dendale, Université d’Anvers
Comité scientifique
Jean Albrespit, Université Bordeaux Montaigne
Viviane Arigne, Université Paris 13
Johan van der Auwera, Université d’Anvers
Kasper Boye, Université de Copenhague
Agnès Celle, Université Paris Diderot
Bert Cornillie, Université de Louvain
Pierre Cotte, Sorbonne Université
Monique De Mattia-Viviès, Aix-Marseille Université
Patrick Dendale, Université d’Anvers
Ilse Depraetere, Université de Lille
Lionel Dufaye, Université Paris-Est Marne-la-Vallée
Roberta Facchinetti, Université de Vérone
Grégory Furmaniak, Université Sorbonne-Nouvelle
Christelle Lacassain-Lagoin, Université de Pau et des Pays de l’Adour
Laure Lansari, Université Paris Diderot
Jean-Marie Merle, Université Nice Sofia-Antipolis
Juana Marín-Arrese, Université Complutense Madrid
Fabrice Marsac, Université d’Opole
Johanna Miecznikowski, Université de la Suisse italienne – Lugano
Élise Mignot, Sorbonne Université
Bérengère Moricheau-Airaud, Université de Pau et des Pays de l’Adour
Claude Rivière, Université Paris Diderot
Laurent Rouveyrol, Université Nice Sofia-Antipolis
Raphael Salkie, Université de Brighton
Tracey Simpson, Université de Pau et des Pays de l’Adour
Comité d’organisation
Jean Albrespit – CLIMAS, UBM (Jean.Albrespit@u-bordeaux-montaigne.fr)
Christelle Lacassain-Lagoin – ALTER, UPPA (christelle.lacassain-lagoin@univ-pau.fr)
Tracey Simpson – ALTER, UPPA (tracey.simpson@univ-pau.fr)
Calendrier
- Date limite de soumission : 30 mars 2019
- Retour des avis du comité scientifique : 15 mai 2019
Langues des communications : français ou anglais
Projet de publication : les contributions écrites retenues par le comité scientifique feront l’objet d’une publication.
Merci d’envoyer votre proposition de communication (500 mots), accompagnée d’une courte notice bio-bibliographique, aux trois membres du comité d’organisation pour le 30 mars 2019. Veuillez indiquer le titre et le(s) nom(s) du/des auteur(e)(s) dans votre mail et joindre le résumé en format texte ou .pdf avec le titre seulement, sans nom d’auteur.
17-19 October 2019
International conference
possibility and necessity
Concepts and EXPRESSIONS of modality
In Honour of Paul Larreya
Université de Pau & des Pays de l’Adour (Pau, France)
Research Centres ALTER, UPPA (EA 7504) et CLIMAS, UBM (EA 4196)
Discourse may be conceived as a space where subjects act and interact. We propose the study of this interaction between subjects from the perspective of modality, a notion which, in one of its most frequent definitions, corresponds to the fields of possibility and necessity. Linked with the work of the research group “Subjects, representations and societies” affiliated to the ALTER research laboratory (Art/Languages: Transitions and relationships), questions will be addressed concerning the sharing, structuring, conception and representation of this space through the expression of modality, which covers various notions such as possibility, impossibility, necessity, contingency, certainty, probability and plausibility.
Looking in detail at the concepts of possibility and necessity will enable the study of diverse types of modality including the traditional distinction made between root modality and epistemic modality. Larreya has proposed to divide epistemic modality, sometimes known as “the modality of knowledge”, into two sub-categories: inferential modality (epistemic modality per se) and implicative modality, which may be considered as “a sort of semantic link between epistemic modality and deontic modality” (Larreya 1984: 173). This raises the questions, amongst others, of the division of the semantic domain of modality, of the relations between evaluative modality, on the one hand, and possibility and necessity, on the other hand, and of the links between epistemic modality, evidentiality and mirativity.
Modality may also be defined as a category that comments on the “reality of the process”, a reality that is first and foremost an idea. Modality enables us to question what is true and what is false, the convergence with or divergence from reality, the good and the bad, the notions of evaluation and judgement etc. In other words, modality is sometimes equated with the expression of the speaker’s attitude towards the propositional content, even if it cannot be reduced to just that.
Studies could describe the specific use of (different types) of markers in expressions of possibility and necessity, as well as the diversity of these markers. One may consider, in particular, modal auxiliaries, modal expressions and idioms, lexical modals, but also other parts of speech and constructions that contribute to the expression of a modal stance.
Several approaches may be considered, although the list is not exhaustive:
- epistemological approach: definition of the concepts of possibility and necessity in linguistics, which may be linked with fields from other disciplines;
- historical dimension: the emergence of modal markers, the loss of certain forms of modalization (subjunctive);
- similarities and differences between various types of markers used for the expression of possibility and necessity;
- specialized or non-specialized forms and constructions used in the expression of one of the two fields;
- prosodic approach to modality: interaction between markers of modality and prosodic markers;
- structuring the area of modality: on one side, the relationships between epistemic, root, inferential and implicational modalities and on the other, the link between these modalities and other concepts (evidentiality, mirativity, etc.); impervious or porous borders between the different fields;
- distinction or linking between different language attitudes that cover the notions of possibility and necessity (e.g. judgement, assessment, engagement, etc.);
- utterer attitude/stance and the pragmatic dimension;
- distinction between modality and modalization;
- modality and reported speech;
- dialectal approach: modality and grammaticalization in creole languages;
- types of markers and textual genres: the expression of modality in different genres – specialized discourse (judicial, medical, commerce and trade, etc.), autobiography, political discourse, discussions on forums and blogs, etc.;
- modality and teaching : expression of possibility and necessity in learning situations and second language acquisition;
- multimodal analysis and the expression of possibility and necessity by non-verbal means.
The aim of this conference is to enable interaction between specialists from different branches of linguistics – English, Spanish and French especially (psycholinguistics, sociolinguistics, pragmatics, morpho-syntax, phonology, etc.). Contributions from specialists in other fields (psychology and philosophy in particular) will also be welcome.
(Reference: Larreya, Paul (1984). Le possible et le nécessaire. Modalités et auxiliaires modaux en anglais britannique. Paris: Nathan Recherche.)
Guest speakers
Pierre Cotte, Sorbonne Université
Patrick Dendale, University of Antwerp
Scientific committee
Jean Albrespit, Université Bordeaux Montaigne
Viviane Arigne, Université Paris 13
Johan van der Auwera, University of Antwerp
Kasper Boye, University of Copenhagen
Agnès Celle, Université Paris Diderot
Bert Cornillie, University of Leuven
Pierre Cotte, Sorbonne Université
Monique De Mattia-Viviès, Aix-Marseille Université
Patrick Dendale, University of Antwerp
Ilse Depraetere, Université de Lille
Lionel Dufaye, Université Paris-Est Marne-la-Vallée
Roberta Facchinetti, University of Verona
Grégory Furmaniak, Université Sorbonne-Nouvelle
Christelle Lacassain-Lagoin, Université de Pau et des Pays de l’Adour
Laure Lansari, Université Paris Diderot
Jean-Marie Merle, Université Nice Sofia-Antipolis
Juana Marín-Arrese, Complutense Madrid University
Fabrice Marsac, University of Opole
Johanna Miecznikowski, University of Lugano
Élise Mignot, Sorbonne Université
Bérengère Moricheau-Airaud, Université de Pau et des Pays de l’Adour
Claude Rivière, Université Paris Diderot
Laurent Rouveyrol, Université Nice Sofia-Antipolis
Raphael Salkie, University of Brighton
Tracey Simpson, Université de Pau et des Pays de l’Adour
Organizing committee
Jean Albrespit – CLIMAS, UBM (Jean.Albrespit@u-bordeaux-montaigne.fr)
Christelle Lacassain-Lagoin – ALTER, UPPA (christelle.lacassain-lagoin@univ-pau.fr)
Tracey Simpson – ALTER, UPPA (tracey.simpson@univ-pau.fr)
Calendar
- Due date for submissions : 30 March 2019
- Replies from scientific committee : 15 May 2019
Talks may be given in English or French
Publication project: written contributions chosen by the scientific committee will be included in a publication
Please send your submissions (500 words), with a short bio-bibliography, to the three members of the organizing committee for 30 March 2019. Please indicate the title and the name(s) of the author(s) in your email and attach the abstract in text or .pdf formats giving the title only, and not the name(s) of the author(s).