16 novembre 2018 Université de Bourgogne Franche-Comté Processus de transformation et consolidation identitaire dans les sociétés européennes et américaines (XIXe-XXIe siècles)

Journée d’étude

 

Processus de transformation et consolidation identitaire dans les sociétés européennes et américaines (XIXe-XXIe siècles)
16 novembre 2018
Université de Bourgogne Franche-Comté

 

Avec la montée en puissance des mouvements nationalistes sur la scène politique et l’apparition de nouvelles mouvances régionales ou raciales à portée nationaliste, le début du XXIe siècle semble montrer un processus de transformation des identités nationales. Benedict Anderson a défini la nation comme étant une « communauté politique imaginaire, et imaginée comme intrinsèquement limitée et souveraine »[1]. Il semblerait possible de lier les changements actuels à une transformation des propriétés conceptuelles élaborées par Benedict Anderson. Les évolutions de ces dernières décennies semblent, en effet, avoir troublé ces paradigmes. Les réseaux sociaux et la communication instantanée sont venus modifier la partie « imaginée » de ces communautés, mettant en contact comme jamais auparavant les individus et générant par là-même des mutations au niveau de « l’élasticité de ces frontières limitées ».
L’immigration, les migrations et la création de zones de libre-échange économique sur les continents américains et européens ont redéfini les contours des nations, amenant l’altérité à l’intérieur des frontières. De plus, les phénomènes de fédéralisme et de décentralisation sont venus questionner la « souveraineté » de ces nations.
Finalement, l’influence du post-modernisme a transformé la manière d’aborder et de conceptualiser la place donnée aux langues minoritaires, aux musées, aux cartes et institutions de mémoire modifiant les outils nécessaires à cette communauté nationale pour s’imaginer. Dans quelle mesure ces mutations ont-elles entraîné une transformation et/ou une consolidation des identités nationales ? Une problématique qui implique de s’interroger sur les importantes opérations mémorielles de ces dernières décennies qui touchent à la fois l’espace collectif (choix des noms des rues, commémoration de grandes figures…) mais aussi les représentations du passé dans la fiction (roman, bande-dessinée, cinéma).
L’objectif de cette journée d’étude est de mener une réflexion sur le concept d’identité nationale à partir d’une approche pluridisciplinaire et comparative. Omniprésent dans le discours politique mais aussi objet d’étude privilégié des sciences sociales, son emploi s’avère délicat et prête à de multiples confusions et usages idéologiques. Il s’agit de mettre en perspective les notions d’identité et de nation afin d’analyser les mécanismes à l’œuvre dans les processus de construction nationale dans un contexte historique et idéologique déterminé. Interroger les modalités de la formation de cette « communauté politique imaginaire et imaginée » implique de prendre en considération les sentiments d’appartenance des populations concernées ainsi que les stratégies politiques élaborées dans les différents espaces étatiques.
Axes de travail envisagés :
  •  Une étude des évolutions/changements/mutations dans les éléments constitutifs de l’identité nationale, parmi lesquels l’histoire, la culture et la langue afin d’identifier la fonction qui leur est assignée dans un contexte déterminé. Il s’agira également d’aborder la notion de fracture au sein des identités nationales et de s’interroger sur les facteurs à l’origine de telles ruptures.
L’analyse comparative prend ici tout son sens car l’identité nationale peut être évoquée à plusieurs niveaux, qu’il s’agisse de l’Europe, d’un pays déterminé ou d’une région, et permet d’aborder les différentes trajectoires nationales et leur articulation au sein d’un espace donné.
  •  « Les produits culturels » auxquels recourent les individus pour fonder et transmettre leur sentiment d’appartenance à une nation : poésie, fiction, arts plastiques, musique (hymnes nationaux). Dans quelle mesure ces productions artistiques influencent-elles les imaginaires nationaux et contribuent-elles à la construction d’une mémoire des nations ?
  •  Une autre piste de réflexion consistera à aborder la dimension identitaire dans l’espace politique à travers une étude du discours nationaliste mais aussi en explorant les évolutions idéologiques et les stratégies mises en place par les partis dans un contexte de mobilisation populaire. Quelles sont les pratiques militantes et institutionnelles mises en œuvre ? Comment s’expriment, au sein d’un État multinational/multirégional, les revendications identitaires différentialistes et quels sont les mécanismes de légitimation qui les sous-tendent ? Dans quelle mesure l’expression publique d’un nationalisme identitaire favorise-t-elle la montée des populismes ?

 

La date limite d’envoi des propositions comprenant un titre provisoire et un résumé (300-500 mots) est fixée au 30 avril 2018.
Elles seront à adresser conjointement à :
Alexandra Palau (atpalau@yahoo.fr)
Marc Smith ( marc.smith@u-bourgogne.fr)

 

Réponse du comité scientifique : fin mai 2018
La journée d’étude donnera lieu à une publication.
Les langues utilisées peuvent être le français, l’espagnol ou l’anglais.
[1] Benedict Anderson, L’imaginaire national. Réflexions sur l’origine et l’essor du nationalisme, Paris, La Découverte, 2017.
 

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