Institute of Modern Languages Research, Senate House
Keynote speakers/Conférenciers invités
Emily Eells, University of Paris 10-Nanterre
Jonathan Evans, University of Portsmouth
(French version below/version française ci-dessous)
‘To read is to translate, and to translate is to write, to write to read, to read to write’. If, in the short text from which these words are extracted Lydia Davis intends to play with rational thinking, the associations she makes between writing, reading and translation are nonetheless highly relevant when approaching her own work.
Winner of several literary prizes, including the Man Booker International in 2013, Lydia Davis is today recognized as one of the most innovative New York writers of the last few decades. Specializing in flash fiction, the writing of very short stories with no more than a few sentences, Davis has mastered a literary genre that originates in ancient fables and parables but that is also very popular in American literature. Her tales originate in what Emily Eells calls ‘intertextes’, the writer starting by playing with language, from some words overheard or a striking sentence she read. From this, Davis develops highly original and singular stories – or, perhaps, better to speak of snapshots, depictions, or sketches.
Reflections of the ever-changing modern society we live in, Davis’ experiments in form allow her to question the way people perceive and interpret each other’s words and actions. Davis is especially interested in the difficulties men and women encounter in understanding one another, and in the way gender clichés and prejudices lead to such misunderstanding.
An abiding interest in intercultural exchanges and problems of communication partly explains Davis’ enduring dedication to translation. Translator of some of the most prominent French writers of the 20th century – Marcel Proust, Gustave Flaubert, Pierre Jean Jouve, Maurice Blanchot and Michel Leiris – Davis’ own approach to literary writing is heavily rooted in the practice of careful reading and translation. Indeed, the way Davis deals with situations and narrative processes appears to be directly influenced by her engagement as a translator of these French writers. Her interest in feminism has also led her to translate Françoise Giroud’s biography, Marie Curie: A Life, a work which inspired her story ‘Marie Curie, So Honorable Woman’. And, more recently, at the dawn of the 21st century, she offered two remarkable translations of Proust’s Swann’s Way and Flaubert’s Madame Bovary to the American market – which is unsurprising given that many of her own short stories sound as ironical as both of these writers, in particular the way she deals with situations and narrative processes.
Reading literature and reading the world (where ‘reading’ can be understood as ‘interpreting’ or ‘translating’), writing and translation are contiguous and intersecting in Davis’ approach to literature.
The aim of this conference is to explore Davis’ strong interest in intercultural exchange, the problems of communication and translation – and the creative dynamics they initiate and sustain.
Papers could address the following (non-exhaustive) list of topics:
• Lydia Davis’ short stories and flash fiction
• The short story, fable and parable
• The short story as American literary genre
• The End of the story: Lydia Davis and the novel
• Spoken language and creativity
• Alternative storytelling: snapshots, depictions, sketches
• Lydia Davis, between writing and translation
• Modern society and communication
• American society and consumerism
• A New York worldview?
• Gender and male-female interaction
• Feminism
• Lydia Davis and politics
• Autofiction
• Lydia Davis and French literature (Leiris, Flaubert, Proust, Beckett)
Send title and abstract (300 words) for a 20-minute paper, and short bio (100 words) in English or in French, to Jean-Michel.Gouvard@u-bordeaux-montaigne.fr by 15 December, 2019.
Organisers: Prof Jean-Michel Gouvard, Université de Bordeaux Montaigne (France) and Dr Joseph Ford, Institute of Modern Languages Research (UK).
Bilingual conference, English and French.
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“Lire, c’est traduire, et traduire, c’est écrire; écrire, c’est lire, et lire, c’est écrire”. Si dans la courte réflexion dont ces mots sont extraits Lydia Davis joue avec les conventions propres au texte d’idée, les équivalences qu’elle établit entre écrire, lire et traduire n’en sont pas moins significatives en ce qui concerne ses propres œuvres.
Récompensée par plusieurs prix littéraires, dont le célèbre Man Booker International Prize en 2013, elle est aujourd’hui reconnue comme l’une des écrivaines new-yorkaises les plus novatrices de ces dernières décennies. Passée maître dans l’art de la “flash fiction”, elle choisit souvent d’écrire des nouvelles de seulement quelques phrases, atteignant la perfection dans un genre qui s’enracine dans les fables et paraboles du passé mais aussi dans la plus pure tradition de la littérature américaine . Un grand nombre de ces brefs récits forment ainsi ce qu’Emilie Eells appelle des “intertextes”, l’auteure partant de mots qu’elle a entendus ou d’une phrase surprenante qu’elle a lue, pour développer à partir de ce matériau linguistique brut une histoire aussi originale que singulière – de telle sorte que parfois ce terme d’“histoire” n’est pas pertinent, et qu’il est plus approprié de parler d’instantané, de description, ou de croquis.
Dans tous ces textes de fiction, dont les caractéristiques formelles sont à l’image de la société moderne dans laquelle nous vivons, instable et fluctuante, Lydia Davis interroge la manière dont nous nous percevons et comprenons les actions et les paroles d’autrui, ainsi que les relations entre les hommes et les femmes et leurs difficultés à se comprendre, en particulier à cause de préjugés et de clichés de genre.
C’est en partie cet intérêt jamais démenti pour les interactions culturelles et les problèmes de communication qui explique que Lydia Davis n’a jamais cessé par ailleurs de traduire des textes, essentiellement du français vers l’anglais. Depuis les années 1970, elle a traduit des écrivains comme Pierre Jean Jouve, Maurice Blanchot et Michel Leiris, lesquels sont très représentatifs de la littérature française du milieu du 20e siècle, et dont la dimension ethnologique du dernier n’est pas sans points communs avec le regard que Lydia Davis pose sur la société américaine. Parallèlement, son intérêt pour le féminisme l’a conduit à traduire un texte comme Marie Curie: Une vie de Françoise Giroud, dont on trouve aussi un écho dans le texte intitulé “Marie Curie, So Honorable Woman”. Et en ces premières années du 21e siècle, elle a offert au public américain deux remarquables traductions de Du Côté de chez Swann de Proust et de Madame Bovary de Flaubert – ce qui n’a rien de surprenant si l’on se souvient que beaucoup de ces propres nouvelles sont aussi ironiques que le sont les textes de ces auteurs, sans parler de la manière dont elle traite les situations et les procédés narratifs.
Ainsi, lire de la littérature et lire le monde (dans la mesure où il s’agit de l’interpréter), tout comme écrire des textes de fiction originaux et traduire ceux d’autres auteurs, sont des activités très proches les unes des autres pour Lydia Davis. L’objectif de ce colloque sera d’éclaircir la nature de leurs relations et la dynamique créatrice qu’elles initient et facilitent, en s’intéressant entre autres aux thèmes suivants :
• Les nouvelles de Lydia Davis et la “flash fiction”
• Nouvelles, fables et paraboles
• Le genre des nouvelles: Lydia Davis héritière d’une tradition américaine
• The End of the story: Lydia Davis et les procédés narratifs du roman
• Langue parlée et création littéraire
• Récits alternatifs : Instantanés, descriptions, croquis
• Lydia Davis, entre écriture et traduction
• La société moderne et la communication
• La société américaine et le consumérisme
• Une vision du monde made in New-York?
• Le genre et les interactions homme/femme
• Féminisme
• Lydia Davis et la politique
• Fiction et autofiction
• Lydia Davis et la littérature française (Leiris, Flaubert, Proust, Beckett)
Envoyez votre proposition de contribution (300 mots) avec un titre pour une présentation de 20 minutes et une courte bio-bibliographie (100 mots) en anglais ou en français à Jean-Michel.Gouvard@u-bordeaux-montaigne.fr pour le 15 décembre 2019 au plus tard.
Organisateurs: Prof Jean-Michel Gouvard, Université de Bordeaux Montaigne (France) et Dr Joseph Ford, Institute of Modern Languages Research (UK).
Colloque bilingue, anglais et français.