le 4 mai 2018 Citoyenneté et liberté dans le monde anglophone XVIIe- début XIX e siècle Journée d’étude à l’Université Clermont Auvergne,

Citoyenneté et liberté dans le monde anglophone

 XVIIe– début XIX e siècle

 

Journée d’étude à l’Université Clermont Auvergne, le 4 mai 2018

 

La « citoyenneté », la participation aux affaires de la communauté, qu’elle soit formelle ou informelle, s’est manifestée à travers divers modes, mais aussi à travers l’usage de différents termes identifiant les « citoyens ». La citoyenneté est à la fois le statut, regroupant les droits et les devoirs individuels mais aussi les entreprises du citoyen vertueux visant à répondre aux intérêts de sa communauté. A l’instar de Thomas Marshall, dans son livre Citizenship, Social Class, and Other Essays, publié en 1950, nous distinguons plusieurs dimensions de la citoyenneté mais nous choisirons de nous concentrer sur son volet politique, ainsi que sur les liens entre « liberté » et « citoyenneté », tels qu’ils se sont développés dans le monde anglophone au cours des XVIIe, XVIIIet début du XIXe siècles. Nous examinerons les divers modes d’exercice de la citoyenneté dans une perspective interdisciplinaire et comparatiste, qu’elle soit juridique, socio-politique ou anthropologique, et nous amorcerons une réflexion autour de la qualité de « citoyen » pendant ces périodes : qui était considéré comme citoyen et qui ne l’était pas ? Comment la dialectique « inclusion-exclusion » des groupes minorisés dans la communauté politique, comme les femmes, les Amérindiens, les travailleurs sous contrat, les Africains-Américains, les esclaves ou nouveaux libres, et les catholiques, s’est-elle construite, et comment fut-elle transférée d’une aire géographique à l’autre ?

Le terme freemen fut employé à l’époque médiévale anglaise pour désigner les hommes possédant un certain statut social ainsi que des droits et privilèges. Dans les villes, les citizens pouvaient participer à l’élection de leurs représentants, porter une arme, ou encore être membres de guildes ou de corporations élitistes politiques et économiques (Heater 2-7). Les colons britanniques d’Amérique du Nord ont hérité d’une bonne partie de ces éléments juridique, politique et culturel mais l’idée d’une citoyenneté américaine émergea  pendant la guerre d’Indépendance. Les Insurgés se nommèrent eux-mêmes citizens, pour insister sur l’abandon de leur sujétion à la Couronne britannique (R.M. Smith 14), associant encore une fois les idées de citoyenneté et de liberté. Pourtant, les révolutionnaires américains avaient cherché dans un premier temps à recouvrer leurs droits constitutionnels en tant que freeborn Englishmen. Ils voulaient en particulier protéger leur droit à une représentation politique effective et inhérente au paiement de leur impôt. Cependant, les fondateurs ne précisèrent pas les critères d’accès à la citoyenneté dans la Constitution fédérale de 1788, la déléguant de fait aux États. Ainsi, notre compréhension de la citoyenneté doit nécessairement être multiple et englober, en plus de l’échelon infra-local, les niveaux national et de l’État fédéré. Ainsi, comparer les expériences britanniques et américaines permettra à la fois d’identifier les caractéristiques communes à ces deux pays, d’en souligner les contrastes, et de s’interroger sur la manière dont la citoyenneté américaine a pu s’inspirer des principes anglais.

 

Les communications pourront porter sur les thématiques suivantes, sans exclusive: citoyenneté formelle et informelle ; citoyenneté locale et/ou nationale ; citoyenneté et groupes minorisés ; citoyenneté et revendications individuelles ou de groupes ; citoyenneté et liberté ; citoyenneté et stratification sociale.

 

Les propositions de 300 mots ainsi qu’une courte biographie sont à envoyer à Anne-Claire Faucquez  acfaucquez@gmail.com  et Linda Garbaye  linda.garbaye@yahoo.com avant le 5 octobre 2017. Une sélection des contributions pourra être publiée.

 

Organisatrices de la journée d’étude :

 

Anne-Claire Faucquez, TransCrits, Université Paris VIII, Vincennes-St Denis

Linda Garbaye, CHEC, Université Clermont Auvergne

 

 

 

 

 

Citizenship and Liberty in the Anglophone World

17th-early 19th century

 

Workshop at Clermont Auvergne University, May 4, 2018

 

 

 

« Citizenship », the participation of people in the affairs of their community, whether it is formal or informal, found an expression through diverse modes, and through the use of different terms to identify the « citizens ». Citizenship is both the status combining both rights and duties, and the actions of virtuous citizens in order to improve their community. Following the work of Thomas Marshall, Citizenship, Social Class, and Other Essays, published in 1950, we establish distinctions between various dimensions of citizenship, but we choose to remain focused on the political aspect of citizenship, as well as on the linkages between « liberty » and « citizenship », as they have been developed from the 17th to the early 19th century.

We shall examine the diverse modes of exercising citizenship in an interdisciplinary and comparative perspective, whether this perspective is the field of law, of political science and sociology, or of anthropology. And we shall start an analysis around the quality of « citizen » in these historical periods : Who was included in the community of citizens ? And who was excluded from it ? How was the « inclusion-exclusion » dialectic of minority groups in the political community, such as women, Amerindians, African Americans – slaves or free-, indentured workers, Catholics, built, and what were the differences from one geographical area to the other in that matter ?

The word freemen was used during the English medieval period to designate men who benefited from a distinct social status as well as rights and privileges. In the cities, they were named citizens ; They could vote and bear arms, as well as be members of guilds or of political and economic corporations of the elite (Heater 2-7). British colonists of North America inherited many of these legal, political and cultural elements, but the initial idea of an American citizenship emerged at the period of the War of Independence. Insurgents named themselves citizens to insist on their giving up of their status of British subject (R.M. Smith 14) and, by doing so, combined again the ideas of « citizenship » and of « liberty ». Nevertheless, American revolutionaries had sought to have their constitutional rights back, initially, as they had considered themselves freeborn Englishmen. In particular, they wanted to protect their right of actual political representation, inherent to the payment of their taxes. But, the American founders did not specify the criteria of access to American citizenship in the national Constitution of 1788. Consequently, the issue of citizenship was delegated to States. Thus, our understanding of citizenship must necessarily be multiple and it must encompass the state and the national levels, in addition to the infra-local one. To compare both the British and American experiences will enable us to identify both their common characteristics and underline the contrasts, as well as analyze how American citizenship could be inspired by English principles on that matter.

 

Paper proposals can be, though not exclusively, on the following themes : Formal and informal citizenship ; Local and/or national citizenship ; Minority groups and citizenship ; Collective or individual claims and citizenship ; Liberty and citizenship ; Citizenship and social stratification.

 

Paper proposals, of 300 words maximum, as well as a short biography, should be sent to Anne-Claire Faucquez acfaucquez@gmail.com  and Linda Garbaye  linda.garbaye@yahoo.com before October 5, 2017. A selection of papers will be published.

 

Organizers of the workshop :

 

Anne-Claire Faucquez, TransCrits, Paris VIII, Vincennes-St Denis University

Linda Garbaye, CHEC, Clermont Auvergne University


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