27-29 juin 2019, Université de Lorraine, Nancy, France WOOLF RECYCLÉE Un colloque international organisé par IDEA (EA 2338), avec la collaboration de : l’Institut des Textes et de Manuscrits Modernes, The Italian Virginia Woolf Society, la Société d’Etudes Woolfiennes

 

 

Conférenciers invités ayant confirmé leur présence :

Prof. Brenda Silver (Dartmouth College, USA)

Jean-Pierre Criqui (Centre Pompidou, France)

 

Artistes invités :

Kabe Wilson

Anne-James Chaton

 

 

Virginia Woolf serait-elle devenue, à l’instar de Shakespeare, l’une de ces icônes littéraires qui peuplent la culture populaire, aux côtés de Marilyn Monroe ou Lady Di ? Des essais qui ont fait date, comme celui de Brenda Silver (Virginia Woolf Icon), ou des œuvres récentes comme le très étonnant Elle regarde passer les gens de Anne-James Chaton, semblent le suggérer.

Cette transformation de Woolf en icône, voire en produit dérivé, conduit à prendre acte, d’abord, d’un tournant dans la place accordée à l’écrivain Virginia Woolf : elle n’incarne plus seulement l’écrivain national, mais devient une figure héritée d’un passé mal connu, une figure qu’on ne cesse de réimaginer. Cette logique de l’iconisation témoigne de fait d’une forme de recyclage de la figure de l’auteur, qui, réapproprié par la culture populaire et la logique marchande, se met à vivre une nouvelle vie dans un nouvel espace de référence. Les « biofictions » contemporaines mettant en scène Virginia Woolf-écrivain devenue personnage sont un bon exemple de pareille opération. On pourra s’interroger tant sur la nature exacte des opérations de recyclage de la figure de l’auteur, à travers des tentatives de définition ou une analyse de leurs formes, que sur sa singularité (ou son absence de singularité) dans l’espace culturel envisagé. On pourra s’interroger également sur la spécificité du recyclage de la figure de Woolf en comparaison avec d’autres figures, ayant connu la même iconisation ou, au contraire, y ayant résisté.

Ce constat d’un recyclage de la figure de l’auteur n’affecte pas seulement le statut de celui-ci dans une perspective culturaliste, néanmoins, mais aussi le rapport du lecteur à l’œuvre. D’une part, cela interroge sur les effets de ces transformations sur la réception de l’œuvre. En quoi cette révision du statut de l’auteur conduit-il à relire à nouveaux frais une œuvre et, pour ce qui nous occupe, l’œuvre de Woolf ? D’autre part, cela interroge sur les formes de l’appropriation de l’œuvre. La notion de recyclage peut-elle s’appliquer à l’œuvre comme elle s’applique à l’auteur comme produit culturel ? Si oui, en quoi se distingue-t-elle de la réécriture, de l’adaptation, de la transposition, ou du transfert culturel ? Et peut-on l’appliquer à l’œuvre de Woolf ? Comment la culture savante répond-elle à cette appropriation de l’œuvre et de l’auteur par la culture populaire ? On pourra choisir de favoriser une étude de cas, ou typologie, ou encore une analyse considérant le contexte épistémologique dans lequel ces transformations contemporaines se jouent et par lequel elles s’expliquent.

La notion de recyclage s’impose donc par ce renvoi qu’elle signe à notre contemporanéité, mais elle s’impose également au vu de la pratique même que Virginia Woolf a fait, en son temps, du rebut : journaliste, essayiste, critique, elle s’est passionnée pour les genres mineurs et les “mauvais écrivains”, pour reprendre le titre de l’un de ses essais. Quels contours peut-on dessiner pour cette Woolf recycleuse ?

Ainsi, et entre autres, pourront être considérées les questions suivantes :

– Comment, théoriquement, définir un recyclage littéraire ? Quel(le)s gestes, logiques, processus intertextuels cette notion de “recyclage” recouvre-t-elle (par comparaison avec la réécriture, l’adaptation ou la transposition) ?

Le recyclage décrit-il des formes de ré-usages ou de mésusages qui seraient proprement contemporains ?

Le recyclage n’est-il qu’une notion culturelle ou bien peut-il devenir un outil de théorie littéraire ?

Y a-t-il une spécificité du recyclage de l’œuvre de Woolf par comparaison avec des phénomènes similaires ou au contraire profondément différents chez d’autres écrivains modernistes ou d’autres écrivains iconisés ?

 

– Comment l’œuvre de Woolf est-elle recyclée sur la scène ou à l’écran aujourd’hui ?

Comment Virginia Woolf elle-même est-elle ressuscitée, renouvelée, ré-imaginée dans les biographies, biofictions et biopics ? Quels enjeux recouvrent ce recyclage de la figure de l’auteur ? Comment l’œuvre se transforme-t-elle à son tour sous l’effet de cet autre recyclage ?

 

– Le recyclage de l’œuvre de Virginia Woolf ou de sa figure est-il assimilable au phénomène culturel et médiatique du produit dérivé ? La transformation en icône culturelle relève-t-elle d’une perpétuation des stéréotypes ou d’un recyclage du mythe dans l’imaginaire contemporain ? Dans cette perspective, le recyclage relève-t-il de la pop culture ou de la “cultural vulgarity” ?  Dans un contexte mondialisé, l’œuvre est-elle condamnée au recyclage ? Qu’en est-il de l’auteur ?

 

– Comment caractériser le geste de Woolf face aux textes ou aux écrivains déclassés ? De quelle manière ce geste conduit-il à préciser la notion de “recyclage littéraire”, ou de rebut de la littérature ? En quoi ce geste permet-il d’imposer, de préciser ou de déplacer la notion de “recyclage littéraire” ?

 

– Enfin, les communications pourront interroger l’œuvre sous son aspect plus génétique : les brouillons, les avant-textes, et/ ou les rééditions relèvent-ils d’une logique du recyclage ? Comment l’étude des avant-textes de l’œuvre de Woolf en témoigne-telle ? La réédition, qui donne une nouvelle impulsion à l’œuvre et témoigne d’une nouvelle réception, est-elle un acte de recyclage ?

 

Les participants peuvent proposer d’autres types de questionnements en lien avec la notion de recyclage et l’oeuvre de Virgina Woolf. 

 

Les propositions de communication (300 mots) pour une communication de 20 minutes sont à envoyer à Monica Latham, Caroline Marie et Anne-Laure Rigeade à l’adresse suivante: recycling.woolf2019@gmail.com

Les propositions de panels sont les bienvenues.

Date limite d’envoi: le 30 novembre 2018

Comité scientifique : 

Frédérique Amselle (Université de Valenciennes, France)

Catherine Bernard (Université Paris 7, France)

Anne Besnault (Université de Rouen, France)

Elisa Bolchi (Università Cattolica del Sacro Cuore, Italy)

Nathalie Collé (Université de Lorraine, France)

Daniel Ferrer (ITEM/ENS Paris, France)

Christine Froula (Northwestern University, USA)

Monica Latham (Université de Lorraine, France)

Bethany Layne (De Monfort University, UK)

Caroline Marie (Université Paris 8, France)

Anne-Laure Rigeade (Sciences Po Reims, France)

Brenda Silver (Dartmouth College, USA)

Anna Snaith (King’s College London, UK)

Sara Sullam (Università degli Studi di Milano, Italy)

 

Comité organisateur : 

Monica Latham (Université de Lorraine, France)

Caroline Marie (Université Paris 8, France)

Anne-Laure Rigeade (CNRS/ ITEM, France)

 

 

 

Call for Papers

RECYCLING WOOLF

 

An international conference organised by IDEA, with the collaboration of : Institut des Textes et de Manuscrits Modernes, The Italian Virginia Woolf SocietySociété d’Etudes Woolfiennes

 

27th-29th June 2019, Université de Lorraine, Nancy, France

 

Confirmed Keynote Speakers:

Prof. Brenda Silver (Dartmouth College, USA)

Jean-Pierre Criqui (Centre Pompidou, France)

 

Invited artists:

Kabe Wilson

Anne-James Chaton

 

Has Virginia Woolf become, just like Shakespeare, one of those literary icons that pervade popular culture, alongside Marilyn Monroe or Lady Di? Monographs such as Brenda Silver’s Virginia Woolf Icon or recent fictional productions such as Anne-James Chaton’s surprising novel Elle regarde passer les gens (adapted for the stage under the title Icônes) seem to suggest so.

Woolf’s transformation into an icon, object, and by-product leads us to acknowledge the shift in her status as a writer: she no longer embodies just a national writer, but transcends geographical borders and has become a figure from a little-known past that people imagine and reimagine without necessarily reading her works. In this process of iconisation, the authorial figure is recycled and begins new lives in new referential spaces, as it is appropriated by popular culture, marketed and commercialised. The contemporary biofictions that use the figure of Virginia Woolf and turn her into a character are a perfect example of this practice. Participants could start by discussing the notion of recycling an authorial figure, by defining and analysing its features, and establishing whether it is a culturally grounded notion, that is to say whether it varies according to the cultural environments in which it takes place. Participants could further point out the specificity of recycling the figure of Virginia Woolf, compared to other literary figures who have undergone the same process of iconisation, or, on the contrary, who have not been assimilated by popular culture.

The process of recycling an authorial figure not only alters his or her cultural status but inevitably impacts his or her oeuvre and the way we read it. On the one hand, it raises questions about how these transformations modify the reception of an author’s work. In what ways does such a revision of the status of the author imply a fresh rereading of his or her œuvre? On the other hand, it questions the manner in which an author’s oeuvre is appropriated. Does the notion of recycling apply to an author’s work just as it applies to authors themselves as cultural products? And if so, how is it different from rewriting, adaptation or transposition? Could we therefore apply the notion of recycling to Woolf’s oeuvre? And how does high culture react to the fact that Woolf is being recycled in today’s popular culture? Participants are invited to address the contemporary transformations of Woolf’s oeuvre within their specific epistemological contexts.

The notion of recycling is intrinsically linked to our contemporaneity, but also to Woolf’s practice in her own time of dealing with various discarded literary scraps. As a journalist and an essay writer, Woolf was interested in the “waste” of literature, in “minor” writers left out from the literary canon, or in “Bad Writers”, as the title of one of her essays attests. Could we thus envisage Woolf as a recycler?

 

Here are a few indicative potential approaches that could be considered:

– How can we theoretically define literary recycling? What gestures, logic, intertextual and hypertextual practices does the notion of recycling involve (as compared to rewriting, adaptation and transposition)?

Does recycling cover forms of reusing and misusing that are typically contemporary?

Is recycling only a cultural notion or could it also become a useful tool for critical theory?

Is there a particularity to the recycling of Woolf’s oeuvre compared to that of other modernists or other iconic literary figures?

 

– How is Woolf’s oeuvre recycled on the stage and on the screen today?

How is Woolf’s authorial figure resurrected, renewed, re-imagined, used or represented in biographies, biofictions and biopics?

What are the cultural and literary stakes of recycling the figure of the author?

How is the author’s oeuvre also transformed in the process of authorial recycling?

 

– Could recycling (of Woolf’s authorial figure and her oeuvre) result in creating cultural and media by-products?

Does the process of transforming Woolf into a cultural icon involve perpetuating stereotypes or recycling her myth over and over in the contemporary imagination? From this perspective, is recycling a matter of popular culture or “cultural vulgarity”?

In a globalised cultural context, is the Woolfian oeuvre and her authorial figure doomed to be recycled?

 

– What characterises and motivates Woolf’s gesture of recycling literary “waste” and authors rejected from the literary canon?

How can this gesture allow critics to define, specify or displace the notion of literary recycling?

 

– Finally, the participants could approach the notion of recycling Woolf’s oeuvre from a genetic and editorial perspective and question the production and reproduction of her work. Do her preparatory notes and drafts also pertain to the logic of recycling? How does Woolf recycle her own avant-texte?

Why, when, and how do publishing houses, with their specific editorial policies and marketing strategies, decide to recycle outdated editions and reissue new editions of Woolf’s work? Are these initiatives guided by commercial impulses or sound scholarly initiatives, and do they reflect the readers’ needs?

 

Participants are free to generate and answer their own set of questions related to the notion of recycling and Woolf’s work.

 

Please submit 300-word proposals for 20-minute presentations to Monica Latham, Caroline Marie and Anne-Laure Rigeade at recycling.woolf2019@gmail.com

Proposals for panels are also welcome. 

 

DeadlineNovember 30th 2018. 

 

 

Scientific committee: 

Frédérique Amselle (Université de Valenciennes, France)

Catherine Bernard (Université Paris 7, France)

Anne Besnault (Université de Rouen, France)

Elisa Bolchi (Università Cattolica del Sacro Cuore, Italy)

Nathalie Collé (Université de Lorraine, France)

Daniel Ferrer (ITEM/ENS Paris, France)

Christine Froula (Northwestern University, USA)

Monica Latham (Université de Lorraine, France)

Bethany Layne (De Monfort University, UK)

Caroline Marie (Université Paris 8, France)

Anne-Laure Rigeade (Sciences Po Reims, France)

Brenda Silver (Dartmouth College, USA)

Anna Snaith (King’s College London, UK)

Sara Sullam (Università degli Studi di Milano, Italy)

 

Organising committee: 

Monica Latham (Université de Lorraine, France)

Caroline Marie (Université Paris 8, France)

Anne-Laure Rigeade (CNRS/ ITEM, France)

 

 


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