10 au 12 juin 2020 à l’Université Paris 8 – Vincennes – Saint Denis Occidentalisme : L’Occident après 1945

Occidentalisme : L’Occident après 1945

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La conférence se tiendra du 10 au 12 juin 2020 à l’Université Paris 8 – Vincennes – Saint Denis

Ce colloque se propose d’interroger la notion d’« occidentalisme », qui est défini par The Dictionary of Human Geography (5e édition, 2009) comme « la construction systématique de « l’Occident » comme une entité délimitée et unifiée. » Ici, le terme est envisagé comme le pendant de « l’orientalisme » tel que défini par Edward Said (1978), mais il ne s’agit pas de revenir sur les études postcoloniales ni de questionner leurs travaux et leurs tendances, riches et nombreuses. L’idée d’« Occident », par opposition à l’Orient, a une origine ancienne mais le colloque se focalisera sur la période depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en adoptant une perspective pluriculturelle, interlinguistique et interdisciplinaire.

Un des objectifs principaux de ce colloque est d’analyser certains termes clés et leur pertinence actuelle. Pour commencer, la définition citée ci-dessus parle d’un « Occident qui est « délimité » mais les frontières exactes ne sont pas claires. On considère souvent que l’Occident comprend l’Europe occidentale et les pays où la majorité de la population est originaire d’Europe occidentale (notamment les États-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande). La situation de l’Amérique latine, en revanche, est différente. Les pays sociétés qui composent cet ensemble font-ils pleinement partie de « l’Occident » ? Comment les pays sociétés d’Amérique latine voient-ils « l’Occident » et comment se considèrent-ils eux-mêmes par rapport à cet « Occident » ?

Il se peut que l’ambiguïté de leur place soit liée au lien souvent établi entre le statut de nation « occidentale » et le développement économique. Quelle est, par exemple, la situation de pays comme le Japon, la Corée du Sud et Taiwan qui sont similaires sur le plan économique et partagent des valeurs démocratiques ? Comment sont-ils perçus et comment se perçoivent-ils ? Quels sont les traits qui les rattachent au « camp occidental » ? Qu’est-ce qui fait qu’un pays est perçu comme partiellement ou majoritairement « occidental » ? Par qui est-il perçu comme tel ?

Une considération supplémentaire est d’examiner à quel point on peut voir « l’Occident » comme unifié. Ces perceptions varient-elles selon les régions et les pays ? Quelle est la place de la tradition judéo-chrétienne dans cette définition ? Quelle est la place et le rôle joué par l’immigration et les diasporas ? Comment des « non-Occidentaux », vivant en « Occident », définissent-ils leur identité et leur appartenance ? Quelles sont leurs attitudes vis-à-vis de « l’occidentalisation » en tant que phénomène global ?

A quel point peut-on dire que la dichotomie historique entre Est/Ouest devient une division Nord/Sud ? « L’Occident » va-t-il rester une notion pertinente ?

Une partie particulièrement importante de ce colloque consistera à explorer la manière dont « l’Occident » est perçu par ceux qui s’identifient comme appartenant à d’autres cultures. Said a mis en évidence la fréquence des stéréotypes dans la façon dont les « Occidentaux » voient l’Orient. L’inverse se vérifie-t-il également ? Sur quoi fondent-ils leur perception ? Comment définissent-ils « l’Occident » et quelles sont leurs attitudes vis-à-vis de « l’occidentalisation » de leur propre pays ? Vis-à-vis du pouvoir colonial, ancien ou non ? La situation varie-t-elle selon les régions ou les nations ? Dans plusieurs pays certains régimes sont perçus comme « pro-occidentaux » et d’autres comme « anti-Occident ». De plus, dans la presse et les médias, il n’est pas rare de voir certaines personnes qualifiées d’« occidentalisées » en raison soit de leur mode de vie, soit de leur manière de pensée.

 

Enfin, comment les « narrations » peuvent-elles être liées à des représentations populaires ? Comment les médias, réels ou virtuels, participent-ils à la construction de ces représentations ?

Nous serons heureux de recevoir des propositions de communications sur les sujets suivants (cette liste n’est pas exhaustive) :

-L’occidentalisme comme contre-discours à l’orientalisme, y compris la critique par Saïd de l’occidentalisme

-Les géographies des cultures non-occidentales

-L’idée populiste de l’occidentalisme qui est paru après les attaques du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis et du 7 juillet 2005 en Grande-Bretagne et la représentation de l’Occident et de la modernité mondiale dans ces descriptions

-Les analyses de la représentation de l’Occident dans des genres spécifiques au cinéma, à la télévision ou dans les jeux vidéo

-Le point de vue des élites de la politique étrangère (aussi bien celles qui se considèrent comme Occidentaux que celles du Sud)

-La représentation des élites et des citoyens ordinaires

-Les mouvements politiques et sociaux qui traversent l’Occident et les pays du Sud (par exemple, le Parti Communiste ou le mouvement LGBTQ)

-Représentation de race, genre, religion, âge ou classe sociale

-Impact de la censure, officielle ou auto-imposée

-La publicité, la communication des institutions publiques ou les documentaires

-Réception, et utilisation, par le public des séries télévisées, de la musique, des jeux vidéo et des films occidentaux par les régions du Sud, y compris ceux pour les enfants

-Changements dans les discours et les stéréotypes de l’Occident

 

Keynotes :

Manuel Burga Dìaz, Professeur émérite d’histoire et ancien recteur de la Universidad Nacional Mayor de San Marcos au Pérou

Alastair Bonnett, Professeur de la géographie sociale à l’Université de Newcastle et auteur du livre, The Idea of the West : Culture, Politics and History

 

La conférence se tiendra du 10 au 12 juin 2020 à l’Université Paris 8 – Vincennes – Saint Denis. Les langues du colloque sont l’anglais et le français. Merci d’envoyer un résumé de 250 à 300 mots ainsi qu’une courte biographie avant le 15 décembre 2019 à  https://easychair.org/conferences/?conf=occ2020

 

Occidentalism: The West since 1945

 

This conference will examine the notion of “Occidentalism”, which is defined by The Dictionary of Human Geography (5th edition, 2009) as “The systematic construction of ‘the West’ (‘the Occident) as a bounded and unified entity.” This construction exists among those who consider themselves as “Western” and those who do not. The term is obviously envisaged as the counterpart of “Orientalism” by Edward Said (1978). The idea of the “West”, in opposition to the “East”, is an ancient one, although this conference will focus on the period since the Second World War, using a perspective that is pluricultural and interdisciplinary.

A major objective of this conference is to analyze certain key terms and their continuing pertinence. To begin with, although the definition above speaks of the “West” as a “bounded” entity, the exact boundaries are far from clear. It is often understood as comprising Western Europe and countries where a majority of the population are of Western European origin (notably the US, Canada, Australia and New Zealand). However, the position of Latin America is different. How do they see the “West” and how do they see themselves in relation to this “West”?

The ambiguity of Latin America’s place may relate to the link often made between being a “Western” nation and economic development. What, for example, is the situation of countries like Japan, South Korea and Taiwan which are economically similar and share democratic values? What are the characteristics that tie them to the “West”? What makes a society perceive itself as partially or majoritarily “Western”?

A further consideration is how “unified” an entity is the “West”? How do individual “Western” nations perceive themselves and other “Western” nations? What is the place of the “Judeo-Christian” tradition in this definition? What is the role of immigration and diasporas? How do “non-Westerners” living in the “West” see their identity and what is their sense of belonging?   What is their attitude to “Westernization” as a global phenomenon?

To what extent is the historical East/West split being transformed into a North/South one? Is the “West” likely to remain a relevant notion?

A particularly important part of this conference is to explore how people who identify themselves as being from other cultures view the “West”. Edward Said identified the frequency of stereotypes in how “Westerners” see the “Orient”. Is the reverse also true? On what do they base their image? How do these people define the “West” and what are their attitudes to the “Westernization” of their own country? To their colonial or former colonial power? Does the situation vary according to regions or nations? In many countries, the question of “Westernization” has political, social and cultural connotations. Some régimes are seen as “pro-Western” and others as “anti-Western”. Some people are qualified as “Westernized” because of their way of life or thought.

Finally, how can “narrations” be linked to popular representations? How do the media participate in the construction, deconstruction and reconstruction of these representations?

We would welcome submissions on the following subjects, including (but not limited to):

 

– Occidentalism as a counter discourse to Orientalism, including Said’s critique of “Occidentalism”

– The imaginative geographies of non-Western cultures

           – The populist sense of Occidentalism that arose following 9/11 and 7/7 and the privileging of the West and global Modernity as subjects in such accounts

–  Analyses of the reflection on the West in particular genres

  • How the foreign policy elite views the West (both those who consider themselves Western and those who do not)
  • The presentation of Western elites and the lives of ordinary citizens
  • Political or social movements that span the West and the global South (for example the communist party or LGBTQ movements). How do the Western members view themselves and how do their non-Western allies see them?
  • Perceptions of race, gender, age, religion or social class
  • The reception of Western TV series, music, video games and movies in the global South, including those aimed at children
  • The impact of censorship, whether official or self-imposed
  • Commercials, public service announcements and documentaries
  • Changes in discourses and stereotypes about the West

 

Keynotes :

Manuel Burga Dìaz, Emeritus professeur of history and former rector of the Universidad Nacional Mayor de San Marcos in Peru

Alastair Bonnett, Professor of social geography at the University of Newcastle and author of the book, The Idea of the West : Culture, Politics and History

 

 

The conference will take place from 10 to 12 June 2020 at the University of Paris 8. The language of the conference will be English and French. Because of the large amount of work that has already been done in literature, notably in post-colonial studies, the conference will focus on the social sciences. Contributions are invited by specialists in history, politics, geography, visual studies, sociology and anthropology. Please submit an abstract of 250 to 300 words and a short CV by 15 December 2019 to  https://easychair.org/conferences/?conf=occ2020


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