Vendredi 23 novembre 2018 Université Bordeaux-Montaigne Théâtre en vers aux XXe et XXIe siècles sur la scène anglophone

Vendredi 23 novembre 2018

Université Bordeaux-Montaigne

 

Théâtre en vers aux XXe et XXIe siècles sur la scène anglophone

Verse Drama in the 20th and 21st centuries on the English-speaking stage

 

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Journée d’études internationale co-organisée par :

–          CLIMAS (Université Bordeaux Montaigne)

–          CECILLE (Université de Lille SHS)

–          RADAC

 

Conférenciers invités : Tony Harrison (poète dramaturge réalisateur) et Sian Thomas (actrice, membre de la Royal Shakespeare Company)

 

Du XVIe siècle à la première moitié du XXe siècle, l’écriture théâtrale, qui faisait la part belle au blank verse, comme chez Shakespeare, Marlowe ou Ben Johnson, a peu à peu délaissé le vers, qui ne réapparaît plus sur scène que de manière sporadique et dans un but exploratoire, comme chez W.B. Yeats et T.S. Eliot. Metteurs en scène, producteurs et acteurs émettent de nombreuses réticences à se lancer dans ces expérimentations autour du vers, tout en en reconnaissant le pouvoir magnétique. Pour ne citer qu’un exemple, E. Gordon Craig, qui fit le constat d’un divorce entre écriture poétique et écriture théâtrale (« the poet is not of the theatre, and […] only the dramatist among writers has any birth-claim to the theatre ») travailla sur de nombreuses pièces de Shakespeare tout au long de sa vie (Hamlet, Macbeth, The Merchant of Venice). Par ailleurs, les pièces en vers ne reçoivent par ailleurs pas toujours un accueil favorable : The Lifeblood de Glyn Maxwell s’est exporté aux Etats-Unis tandis que son Liberty n’aura pas suscité l’engouement du public et des critiques. Pourtant, le vers revient régulièrement sur la scène contemporaine, et rencontre parfois un grand succès, comme le montrent Serious Money de Caryl Churchill et King Charles III de Mike Bartlett.

 

Cette journée d’études propose de s’intéresser aux liens étroits qui unissent l’écriture théâtrale et l’écriture poétique dans un genre bien particulier, celui du théâtre en vers ou verse drama en anglais dans la production des XXe et XXIe siècles.

 

L’étude de ce genre nous poussera à nous interroger sur l’histoire du vers au théâtre. Pourquoi, après de nombreux siècles d’histoire commune, le théâtre et la poésie sont-ils devenus deux mondes que d’aucuns disent irréconciliables ? Comment expliquer malgré tout, la résurgence du théâtre en vers dans la contemporaine ? Jusqu’à quel point le vers influence-t-il la réception de l’œuvre ? Certaines variétés d’anglais (régionales, sociales) se prêtent-elles mieux que d’autres à la versification sur scène ?

 

On pourra aussi interroger la validité du vers comme critère de poéticité sur scène : le vers assure-t-il à lui seul la poéticité du texte sur scène ? Est-ce que, à l’inverse, la présence du vers ne nuirait pas à la théâtralité des pièces ? Le poète ne peut-il être toléré au théâtre que pour la traduction des textes classiques versifiés ? Pourquoi le vers semble-t-il aller de soi dans la plupart des adaptations des classiques alors qu’il est problématique dans les créations contemporaines ? Qu’apporte le poète au théâtre ou, au contraire, pourquoi le théâtre lui résiste-t-il ?

 

Enfin, on s’intéressera aux exigences du texte versifié sur la scène théâtrale. Comment les acteurs abordent-ils un texte en vers par rapport à un texte en prose ? Quelles sont les appréhensions et les réticences auxquelles le metteur en scène est confronté ? Le vers peut-il faciliter la communication orale par les différents procédés de répétitions (sonores, lexicales) qu’il met en œuvre ou est-il voué à rester un artifice brisant l’illusion réaliste ? La poésie sur la scène a-t-elle également des impacts en termes d’espace et de scénographie ? Toutes ces questions se posent-elles de la même façon pour toutes les pièces, qu’elles soient en vers libres, en blank verse, en vers rimés ou en pentamètres iambiques rimés ?

 

Si le domaine anglophone est privilégié, les contributions concernant d’autres aires culturelles et linguistiques (Paul Claudel, Hugo von Hofmannsthal…) seront également bienvenues pour éclairer cette problématique.

 

Cette journée d’études, centrée sur le théâtre contemporain en vers, sera poursuivie en 2019 par un colloque international qui étudiera les liens entre poéticité et théâtralité sur scène. La porosité entre les genres poétiques et théâtraux, ce qu’Elisabeth Angel-Pérez appelle un « flottage générique du tournant du millénaire », nous permettra de nous pencher sur d’autres types de production, comme le spoken word (Kate Tempest), les performances (David Antin), les recueils de poésie écrits par des dramaturges (Edward Bond), la définition du poétique au théâtre (Sarah Kane, debbie tucker green)…

 

BIBLIOGRAPHIE

Eric Bentley, Theory of the Modern Stage (Penguin, 1968)

Denis Donoghue, Third Voice: Modern British and American Drama (Princeton University Press, 1959)

Arnold P. Hinchliffe, Modern Verse Drama (Methuen, 1977)

Irène Morra, Verse Drama in England, 1900-2015 (Bloomsbury, 2017)

Ronald Peacock, The Poet in the Theatre (Hill and Wang, 1946)

 

Merci d’envoyer vos propositions de communication (300 mots) ainsi qu’une bio-bibliographie à Cécile Marshall (cmarshall@u-bordeaux-montaigne.fr) et Claire Hélie (claire.helie@univ-lille3.fr)  pour le 5 mai 2018. Les réponses du comité organisateur seront communiquées courant juin.

 

 

CALL FOR PAPERS

Friday 23 November 2018

Bordeaux-Montaigne University

Verse Drama in the 20th and 21st centuries on the English-speaking stage

 

International conference organised by:

–          CLIMAS (Université Bordeaux Montaigne)

–          CECILLE (Université de Lille SHS)

–          RADAC

 

Readings by Tony Harrison (poet, playwright and film-maker) and Sian Thomas (actress, Royal Shakespeare Company)

Verse drama went from being frequent, not to say the norm, a few centuries ago (Shakespeare, Marlowe or Ben Johnson) to becoming a rare occurrence on the stage in the first half of the 20th century (W.B. Yeats, T.S. Eliot). Stage directors, producers and actors are often reluctant to tackle contemporary verse drama, while being magnetically drawn to the genre. To give but one example, E. Gordon Craig declared, “the poet is not of the theatre, and […] only the dramatist among writers has any birth-claim to the theatre”, although he went on to direct many Shakespeare plays (Hamlet, Macbeth, The Merchant of Venice). Besides, theatre audiences greet such plays with varying degrees of enthusiasm or indifference: Glyn Maxwell’s successful The Lifeblood was exported to the United States while Liberty failed to win over spectators and critics alike. Poetry and drama may seem to have become irreconcilable; nonetheless, some contemporary playwrights regularly resort to verse drama, sometimes with great success (Serious Money by Caryl Churchill, King Charles III by Mike Bartlett).

 

This conference proposes to look at the close links that exist between drama and poetry by focusing on verse drama in the 20th and 21st centuries.

 

This will lead us to question the history of verse in the theatre. Why have poetry and drama seemingly fallen apart after so many centuries of common history? How can we explain the paradoxical resurgence of verse drama among contemporary playwrights? What impact may verse have in the success or failure of a play? Are there varieties of English that lend themselves more easily or more successfully to verse drama?

 

Is the presence of a versified text a valid criterion for poeticity on the stage? Or, conversely, has verse become an obstacle to theatricality? Are contemporary poets only tolerated as translators of classics in verse? And why is verse taken for granted in the adaptation of the classics whereas it can be seen as problematic in contemporary plays? What has the contemporary poet to offer to the stage or why might the theatrical establishment be reluctant to welcome the poet?

 

Finally, we shall question the specificities of verse on the stage. How different is it for an actor to speak verse or prose? What are the contingencies of a verse play for a director? Can verse facilitate communication thanks to its inbuilt patterns of repetitions (of sounds, of words) or is it necessarily seen as an artifice breaking the illusion of realism? Has poetry on the stage an impact in terms of space and scenography? Is it possible to generalise about these issues or should we look at different types of verse drama, i.e. plays written in free verse, blank verse, rhymed verse or even rhymed iambic pentameters?

 

Although our main focus will be plays written in English, we would welcome proposals dealing with other cultural and linguistic areas (Paul Claudel, Hugo von Hofmannsthal…) to shed new lights on this issue.

 

This conference, focusing on contemporary verse drama, will be followed in 2019 by an international conference that will aim to study the links between poeticity and theatricality. The porosity between poetic and dramatic genres, which Elisabeth Angel-Pérez calls “generic ambiguity at the turn of the millennium”, will then enable us to envisage other types of production, such as the spoken word (Kate Tempest), performances (David Antin), poetry collections written by playwrights (Edward Bond), and to explore the definition of the poetic in the theatre (Sarah Kane, debbie tucker green)…

 

BIBLIOGRAPHY

Eric Bentley, Theory of the Modern Stage (Penguin, 1968)

Denis Donoghue, Third Voice: Modern British and American Drama (Princeton University Press, 1959)

Arnold P. Hinchliffe, Modern Verse Drama (Methuen, 1977)

Irène Morra, Verse Drama in England, 1900-2015 (Bloomsbury, 2017)

Ronald Peacock, The Poet in the Theatre (Hill and Wang, 1946)

 

Abstracts of about 300 words, as well as a short bio-bibliography are to be sent by May 5 2018 to Cécile Marshall (cmarshall@u-bordeaux-montaigne.fr) and Claire Hélie (claire.helie@univ-lille3.fr).


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