Jeudi 4 juillet 2019, 9 h–17 h 30 Constructions de la compétence en langues de spécialité dans le domaine des arts, des lettres et des sciences humaines et sociales Organisée par le Centre d’Études Linguistiques (CEL) de l’Université de Lyon 88 rue Pasteur, 69007 Lyon, salle 108 (IUT Jean Moulin)

 

Titre : Constructions de la compétence en langues de spécialité dans le domaine des arts, des lettres et des sciences humaines et sociales

 

Présentation de la journée

Cette journée d’étude, organisée par le Centre d’Études Linguistiques de l’Université de Lyon, vise à contribuer à la caractérisation de la compétence en langues de spécialité (LSP) dans le contexte des arts, des lettres et des sciences humaines et sociales (ALSHS). Elle s’inscrit dans la lignée des deux précédentes (Toulouse 2017 et Chambéry 2018) et dans celle du numéro 38 de la revue Recherche et Pratiques Pédagogiques en Langues de Spécialité, intitulé « Lansad et langues de spécialité : enseigner et apprendre les langues dans les domaines des arts, lettres et sciences humaines et sociales », à paraître en octobre 2019.


Notre connaissance des LSP en contexte ALSHS reste encore relativement faible comparée aux « grandes variétés spécialisées internationales » que sont les langues scientifiques et techniques et les langues des affaires. Plusieurs explications peuvent être avancées. La première, d’ordre épistémologique, concerne le fait que ce que nous appelons ici « le contexte ALSHS » ne constitue pas, à proprement parler, l’objet d’étude privilégié des LSP, c’est-à-dire un domaine spécialisé (Wozniak 2017). Il s’agit plutôt d’un mélange hétéroclite de disciplines, généralement regroupées dans des structures institutionnelles (UFR, pôles, facultés, etc.) où, pour parler de manière extrêmement résumée, l’organisationnel tend à l’emporter sur la cohésion thématique. Si certaines d’entre elles pourraient parfaitement prétendre au statut de domaine spécialisé, c’est-à-dire des zones de la connaissance structurées autour d’intentionnalités collectives (Van der Yeught 2016), d’autres, comme l’art, la littérature ou la philosophie, relèvent davantage d’une « pratique spécialisée » où l’intentionnalité collective tend à s’effacer au profit d’une myriade d’œuvres individuelles.

Une deuxième explication tiendrait à la structuration de la recherche en anglais de spécialité en France. Pour le moment en effet, la recherche en LSP s’est largement structurée là où les domaines spécialisés permettaient l’atteinte d’une masse critique d’enseignants-chercheurs comme c’est le cas dans les sciences et techniques ou encore de la médecine. En contexte ALSHS, où les masses d’étudiants sont à la fois plus faibles et atomisées dans des départements de taille relativement petite, cette masse critique est de facto rarement atteinte. Il s’ensuit que la recherche en LSP pour ces filières reste, encore à ce jour, le résultat d’initiatives locales et que la compétence dans cette zone du secteur LANSAD demeure peu conceptualisée.

Une troisième explication pourrait concerner le statut des LSP dans les ALSHS où la langue étrangère, et l’anglais en particulier, représente un enjeu de communication moins immédiat par rapport aux sciences et techniques, souvent fortement tournées vers la communication internationale et parfois pensées directement en anglais. Une grande partie des ALSHS sont en effet conceptualisées dans le cadre des problématiques socio-historiques locales et dont certains courants théoriques ont été conçus et propagés par des penseurs particuliers, et dans une langue particulière.

Dans ce contexte hétérogène à bien des égards et peu normalisé comparé aux « grands domaines spécialisés internationaux », la construction de la compétence LSP pose un défi de taille aux linguistes de spécialité.

À la suite des deux journées précédentes, cette journée d’étude vise à rassembler les linguistes de spécialité (quelle que soit la langue) et les spécialistes de la discipline afin de mieux cerner les enjeux de l’apprentissage des langues dans ces filières, que ces enjeux concernent la professionnalisation, l’acquisition d’une culture disciplinaire dans une autre langue, ou encore la construction d’un savoir-être plurilingue.   

Les questions abordées lors de cette journée pourront concerner (sans pour autant être limitées à) :

  • La notion même de compétence linguistique en contexte ALSHS : Quelles approches théoriques et méthodologiques envisager (corpus, enquêtes de terrain, etc.) ?
  • Comment concevoir des parcours de formation dans les filières ALSHS ?
  • Comment articuler la compétence linguistique en contexte ALSHS avec le cadre européen ?
  • Comment concevoir l’évaluation et l’attestation de la compétence en contexte ALSHS ?
  • Quels modèles institutionnels envisager pour la formation en langue dans les filières ALSHS ?

Références

Van der Yeught, Michel. 2016. « A proposal to establish epistemological foundations for the study of specialised languages ». ASp 69, p. 41-63.

Wozniak, Séverine. 2017. « Brève histoire de l’instauration d’une politique linguistique pour le secteur LANSAD ». Les Langues Modernes 1, p. 84-91.

 

Comité d’organisation

Noémie Castagné, Université de Lyon, laboratoire CEL, axe « Analyse des discours de spécialité »

Marion Del Bove, Université de Lyon, laboratoire CEL, axe « Analyse des discours de spécialité »

Alice Henderson, Université Grenoble Alpes, LIDILEM, axe « Descriptions linguistiques, TAL, corpus »

Philippe Millot, Université de Lyon, laboratoire CEL, axe « Analyse des discours de spécialité »

Linda Terrier, Université de Toulouse, laboratoire Cultures anglo-saxonnes

 

Format des propositions de communications

  • Nom et prénom, université et adresse mail de contact
  • 300 mots maximum avec une bibliographie

Envoyez vos propositions de communication à l’adresse suivante : philippe.millot@univ-lyon3.fr

Échéances

Envoi des propositions : 15 avril 2019. Notification aux auteurs : lundi 6 mai 2019


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