9 et 10 février 2017 IUT A Paul Sabatier – Université Paul Sabatier, Toulouse, « La Langue étrangère de spécialité dans l’histoire : de l’Antiquité à notre futur »

« La Langue étrangère de spécialité dans l’histoire : de l’Antiquité à notre futur »
IUT A Paul Sabatier – Université Paul Sabatier, Toulouse, Les 9 et 10 février 2017

     Le terme de « langue(s) de spécialité » est relativement récent. Galisson et Coste (1976 : 511) en donnent cette définition sans que le terme n’apparaisse en tant que tel : « Expression générique pour désigner les langues utilisées dans des situations de communication (orales ou écrites) qui impliquent la transmission d’une information relevant d’un champ d’expérience particulier. » Lerat (1995 : 20) la définit comme suit : « La notion de langue spécialisée est [plus] pragmatique : c’est une langue naturelle considérée en tant que vecteur de connaissances spécialisées. » Enfin, Dubois et al. (2001 : 40) précisent : « On appelle langue de spécialité un sous-système linguistique tel qu’il rassemble les spécificités linguistiques d’un domaine particulier. » Les créations en 1982 du GERAS (Groupe d’Etudes et de Recherche en Anglais de Spécialité) puis en 2006 du GERES (Groupe d’Etudes et de Recherche en Espagnol de Spécialité) et enfin du GERALS pour l’allemand (en 2011) montrent le dynamisme de la recherche sur cette spécialité.
     Appartenant au champ de la linguistique appliquée, la langue de spécialité est clairement à mettre en relation avec le(s) besoin(s) des apprenants, tout spécialement professionnel(s). C’est ainsi que, face à – ou plus sûrement au côté de – la littérature, la civilisation et la linguistique pure, la langue de spécialité devient multiple, devient les langues de spécialité. Ainsi, médecine, droit, économie, biologie, génie mécanique, théologie, sans que ces exemples ne constituent une liste exhaustive des domaines concernés, ont vu émerger puis s’affirmer un enseignement spécialisé des langues étrangères dans leurs cursus respectifs (Van der Yeught, 2012), que cela soit en anglais, en français langue étrangère, en espagnol ou encore dans une multitude d’autres langues.
     Ces questions ont été largement étudiées, tout spécialement du point de vue des échanges intellectuels qui ont circulé, mais la question tournant autour de la maîtrise de ces textes étrangers a rarement été abordée dès lors que l’échange n’était plus véhiculé par une langue commune comme le latin, par exemple. On pourrait d’ailleurs également s’interroger sur cette langue commune, les conditions de son émergence en tant qu’outil de médiation et les problèmes de traduction qui y sont liés.
Cette notion de langue de spécialité n’est donc pas nouvelle. Elle remonte aux temps les plus anciens. Rien d’étonnant à cela au vu des disciplines concernées et des mouvements de population, pacifiques ou non, qui ont pu avoir lieu au fil des siècles. On peut par exemple penser à l’apprentissage de la langue scientifique par les Acadiens lors de leur conquête de Sumer, le conquérant n’opprimant pas nécessairement linguistiquement le conquis. Du parlier du Moyen Age, dont le rôle était de coordonner désir de l’architecte et réalisations des artisans aux provenances si diverses sur un même chantier de cathédrale en passant par les besoins langagiers spécifiques des marchands, ambassadeurs et autres prêcheurs au fil des siècles, la langue de spécialité est partout. Ces confrontations linguistiques, pacifiques ou non, altruistes ou marchandes, ont-elles donné lieu à la rédaction de manuels didactiques tels ceux de Caxton (v. 1415/1422-v. 1492) ou de Roger Ascham (1515-1568) ou d’interculturalité ? Des dictionnaires spécialisés pour une profession donnée, des carnets de voyage avec le vocabulaire essentiel pour faire face à quelque peuple autochtone lors de voyages de découvertes sur les continents américain, africain ou asiatique ont-ils été rédigés? Des cours spécialisés dans le secret du préceptorat ou à la lumière des universités d’Europe ou d’ailleurs  sont-ils apparus ? Les utopies et les anti-utopies fournissent également des exemples intéressants de l’importance des langues de spécialité (et de leurs échanges / traductions) dans l’évolution des sociétés. La langue s’est-elle spécialisée avant que la langue de spécialité ne s’impose ?
     Ces journées d’études internationales sur la langue de spécialité dans l’histoire s’intéresseront donc à tous les aspects des langues de spécialité sans discrimination de langues, de périodes ou de thématiques, permettant une approche diachronique et / ou synchronique.
     Les propositions de communication de 350 mots, en anglais ou en français, ainsi qu’une courte biographie (université de rattachement, laboratoire de rattachement, axe(s) de recherche et dernières publications) devront parvenir au comité d’organisation avant le 30 juin 2016.
     Les actes de ces journées donneront lieu à une publication courant 2017.
     Pour l’envoi des propositions et toute demande de renseignements : nolwena.monnier@iut-tlse3.fr

Galisson, Robert, et al., Dictionnaire de didactique des langues, Paris : Hachette, 1976.
Pierre, Lerat, Les langues spécialisées, Paris : PUF, 1995.
Dubois, Jean, Dictionnaire de linguistique, Paris : Larousse, 2001.
Van der Yeught, Michel, L’anglais de la bourse et de la finance : description et recherche, Paris : Éditions Ophrys, 2012.


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