6-7 avril 2020, Université Lyon 3 (UdL) Autotraduction : perspectives intertextuelles, transactions esthétiques, circulations transculturelles

 

A. MARGE (Lyon 3, UdL), Centre d’Études Linguistiques (Lyon 3, UdL), EUR’ORBEM (Sorbonne-Université – CNRS), LIRCES, Université Nice Sophia Antipolis (UCA)

 

Appel à communications

Ce colloque s’inscrit dans la série des manifestations consacrées aux différents enjeux de l’autotraduction : d’abord, le colloque « Plurilinguisme et autotraduction: langue perdue, langue sauvée »   organisé à Paris-Sorbonne/EUR’ORBEM en octobre 2016, suivi d’un séminaire inter-laboratoires qui s’est tenu en mars 2018 à Lyon, ainsi que le colloque « (Auto)traduction et communication des imaginaires des langues à l’heure de la rebabélisation du monde » en mai 2019 à l’Université de Nice Sophia Antipolis (UCA) et au CNRS.

Comme l’ont montré ces manifestations, les textes traduits par leurs auteurs, ou en collaboration étroite avec eux, gagnent à être envisagés en tant que phénomène littéraire, culturel et discursif qui offre un corpus de recherche original pour l’étude des problématiques poïétiques, narratologiques et traductologiques, mais aussi intersémiotiques. L’ambition de ce nouveau colloque est de montrer la complémentarité de ces perspectives.

L’autotraduction, en tant que domaine d’étude par excellence interdisciplinaire, relie naturellement les champs de la littérature comparée, de la traductologie, de la linguistique et de la sociolinguistique (les travaux menés par Rainier Grutman montrent le potentiel de cette approche), de l’histoire et de la sociologie de la littérature (Christian Lagarde), et de la sémiotique des transferts culturels. Elle peut également nourrir l’étude de la circulation des savoirs par le biais d’une analyse des autotraductions d’essais et travaux de recherche.

Nous souhaitons mettre à l’épreuve l’idée selon laquelle l’autotraduction fournit des outils analytiques à ces divers domaines, qui constitueront les trois axes de ce colloque.

 

 

Axe 1. L’autotraduction comme dispositif dialogique : perspectives intertextuelles et énonciatives

 

Nous considérons que l’autotraduction représente une pratique hypertextuelle d’une nature particulière, qui conduit à envisager les deux versions de l’œuvre à la fois comme  transcriptions et variations au sens musical des termes. Ce colloque invite donc à interroger la « transtextualité » propre aux textes autotraduits, au niveau énonciatif comme au niveau paratextuel (illustrations, titres, intertitres, épigraphes, préfaces, postfaces, commentaires, etc.)

La prise en considération des modifications, aussi bien sur le plan linguistique qu’au niveau de la construction du récit et du paratexte, peut mettre en lumière le processus de dialogisation singulière qui s’établit entre les deux versions de l’œuvre.

Il serait intéressant de s’interroger sur la singularité des textes autotraduits en les étudiant à travers le prisme des théories du dialogisme (notamment la théorie élaborée par Jacques Bres) et de la polyphonie, d’identifier et d’étudier les structures linguistiques qui permettent la dialogisation qui s’établit entre deux (ou plusieurs) versions de l’œuvre.

Un autre aspect pertinent du point de vue linguistique consisterait à étudier les contraintes qui se font jour lors du passage d’une langue à l’autre, afin d’établir les particularités du style, de sa sémantique et de sa syntaxe. Le travail sur les différentes versions d’un texte permet de dégager la part intraduisible (Barbara Cassin) de l’œuvre et offre l’occasion d’étudier l’impact de cet intraduisible, linguistique et esthétique.

Sur le plan poétique, l’autotraduction en tant que « double écriture » constitue une forme d’autocommunication : la dichotomie de l’altérité et de l’ipséité trouve ici une réalisation inédite. Se faisant l’interprète de sa propre œuvre, l’auteur adopte une « attitude dialogique active » face à son texte, pour reprendre l’expression d’Alain Rabatel. C’est aussi pourquoi l’autotraduction peut être examinée dans la perspective de la narration de soi (voir les travaux d’Alain Ausoni). Nous réfléchirons aux manières dont l’instance auctoriale peut se dédoubler lorsque l’auteur devient son propre traducteur.

Ici le phénomène d’éclatement identitaire sera à interroger. En effet, propre à toute écriture plurilingue, la question du sujet est exacerbée dans le cas de l’autotraduction du fait de l’ambiguïté de la position scripturale. De plus, la posture de l’autotraducteur est rarement neutre en ce qui concerne le choix des langues et le contexte de l’écriture. Comment les pratiques d’autotraduction contribuent-elles à révéler, à circonscrire et à dépasser les apories liées à la multiappartenance et à la dislocation du moi consécutives aux processus migratoires et à la problématique de l’exil ?

On observera les manifestations textuelles du dédoublement énonciatif, en examinant ses marqueurs formels (syntaxe, temps verbal…). On intégrera également la perspective génétique, qui montre comment les différentes étapes du passage d’une langue à l’autre se reflètent dans l’écart qui se creuse d’une version du texte à l’autre, la première version devenant l’avant-texte de la deuxième.

Les œuvres issues de ces pratiques incitent du même coup à réfléchir aux rapports de force entre les langues et les cultures impliquées, phénomènes du centre et de la périphérie, comme au va-et-vient entre les statuts d’écrivain et de traducteur endossés simultanément par l’auteur.

 

Axe 2. L’autotraduction à l’aune des transferts intersémiotiques

 

Sur le plan esthétique, les rapports des deux versions, dialogiques à plusieurs titres, renforcent le potentiel performatif de l’œuvre. Il n’est donc pas étonnant que l’autotraduction ait tendance à engendrer de nouvelles interactions esthétiques, par exemple des mises en scène théâtrales multilingues basées sur les deux versions de l’œuvre. Nous pensons ainsi aux nombreuses mises en scène de Молодец / Le Gars de Marina Tsvetaeva. Ce type de transposition constitue une forme de réalisation concrète de la réception active d’une œuvre autotraduite que nous proposons de prendre en considération. Si ce type de transferts intermédiaux est assez fréquent, en raison de la charge performative accrue des textes autotraduits, il est également possible d’interroger les exemples de véritables transactions esthétiques, c’est-à-dire les cas de retour de l’auteur à la version originale de son œuvre en vue de la réécrire – ou retraduire – , suite à une expérience de collaboration artistique pour des mises en scène théâtrales, ou suite à un travail sur des scénarios et scripts, comme ce fut le cas pour certaines œuvres de Beckett ou de Pirandello.

On propose ainsi d’interroger les diverses façons dont les textes autotraduits s’inscrivent dans une dynamique intermédiale propre aux pratiques artistiques contemporaines. En effet, l’autotraduction peut donner lieu à des dispositifs hybrides, comme chez Elsa Triolet qui en profite pour insérer des images au sein du texte qu’elle traduit. L’intermédialité, en tant que procédé artistique fréquemment relié à l’autotraduction, incite à envisager les œuvres autotraduites à l’aune d’autres dispositifs de narration concurrente, comme l’auto-illustration, ce qui nous renvoie une fois de plus aux perspectives paratextuelles et hypertextuelles.

 

Ainsi, les perspectives poétique, narratologique, énonciative et intersémiotique peuvent offrir des angles d’analyse complémentaires pour étudier les différents types d’interactions qui s’instaurent entre les textes autotraduits, que ce soit au moment même de la genèse du texte, ou lors des interactions engendrées par la réception des œuvres ainsi produites.

 

Axe 3. Autotraduction et circulation des savoirs : perspective transculturelle

 

Si l’autotraduction relève des transferts littéraires et inter-sémiotiques, elle participe également du transfert des idées, et cela depuis plusieurs siècles, qu’il s’agisse des travaux de Mikhaïl Lomonossov au XVIIIe siècle, des écrits théoriques sur l’art de Vassily Kandinsky ou des essais critiques de Vladimir Weidlé au XXe siècle.

 

 

Plus récemment, des ouvrages comme Narratologija, rédigée d’abord en russe par Wolf Schmid, autotraduite ensuite en allemand sous le titre Elemente der Narratologie, puis autotraduite à nouveau en anglais sous le titre Narratology: An Introduction[1], témoignent de la façon dont la communication scientifique multilingue, impliquant l’autotraduction, participe à la mondialisation du savoir. Il s’agit là aussi d’exemples de pratiques éditoriales et traductives qui s’appuient sur une approche transculturelle.

 

Le colloque invite ainsi à scruter ce mode particulier de transfert des idées d’une culture à l’autre, et de questionner les enjeux que représente l’implication de l’auteur dans le processus de la translation de ses travaux par le biais de l’autotraduction et de la traduction collaborative. Les difficultés terminologiques liées aux différences de traditions critiques et d’écoles de pensées, ainsi que la portée des transformations et des ajustements, feront partie des problématiques relevant du domaine de la circulation des savoirs.
Ainsi, replaçant la littérature au sein d’autres circulations de textes, le colloque vise à embrasser les domaines des transferts littéraires, artistiques, mais aussi conceptuels, par le biais de l’autotraduction.

 

Thématiques d’études :

 

  • transtextualité des écrits autotraduits : rapports intertextuels ; paratextualité ;
  • analyse de textes autotraduits comme outil d’analyse poétique et comme outil de travail pour l’élaboration d’un appareil critique des œuvres ;
  • approche énonciative et dialogique des textes autotraduits : hétérogénéité énonciative (voix en dialogue) et ses marqueurs ;
  • contraintes linguistiques lors du passage d’une langue à l’autre, l’intraduisible dans la sémantique et la syntaxe ; changements stylistiques ;
  • autotraduction des travaux scientifiques : contraintes conceptuelles, épistémologiques et idéologiques ;
  • autotraduction des essais ;
  • collaborations artistiques, intermédialité et transactions esthétiques ;
  • mises en scène des textes autotraduits, transferts inter-sémiotiques, l’œuvre et ses adaptations ;
  • rapports de force entre les langues dans leur dimension socio-linguistique ;
  • l’autotraduction comme conséquence de l’exil et des processus migratoires, et ses enjeux identitaires.

    Les propositions doivent être adressées avant le 31 août 2019 aux organisateurs :

    anna.lushenkova-foscolo@univ-lyon3.fr

    malgorzata.smorag-goldberg@sorbonne-universite.fr

    michael.oustinoff@univ-cotedazur.fr

    olga.artyushkina@univ-lyon3.fr

    Comité scientifique

    ARTYUSHKINA Olga, MCF, Département d’études slaves, Centre d’Etudes Linguistiques, Université Lyon 3 Jean Moulin.

    AUCLERC Benoît, MCF en littérature française, directeur-adjoint du groupe MARGE, Université Lyon 3 Jean Moulin.

    BONNET Gilles, Professeur des Universités, Littérature moderne et contemporaine, MARGE, Université Lyon 3 Jean Moulin.

    GALMICHE Xavier, Etudes Centre-Européennes, Professeur des Universités, EUR’ORBEM, Paris-Sorbonne/CNRS

    GRUTMAN Rainier, Professeur titulaire, Département de français et Ecole de traduction et d’interprération, Université d’Ottawa.

    JURGENSON Luba, Professeur des Universités, UFR d’Etudes slaves, Paris IV Sorbonne, Directrice de l’UMR 8224 EUR’ORBEM.

    KIPPUR Sara, Trinity College Dublin, Associate Professor of Language and Culture Studies.

    LUSHENKOVA FOSCOLO Anna, MCF en langue et littérature russes, Département d’études slaves, membre du groupe MARGE, Université Lyon 3 Jean Moulin.

    OUSTINOFF Michaël, Professeur des Universités en traductologie, section d’Anglais, LIRCES, UNS (UCA).

    SAIGNES Anna, MCF HDR, Littérature comparée, Université de Grenoble.

    SHRAYER Maxim D., Professeur des Universités (Full Professor), Département des études slaves, Boston College, USA.

    SMORAG Małgorzata, Professeur des Universités, Littérature polonaise, EUR’ORBEM, Paris-Sorbonne.

    THELOT, Jérôme, Professeur des Universités, Littérature française, membre du groupe MARGE, Lyon 3 Jean Moulin.

    ZAREMBA Charles, Professeur des Universités, linguistique polonaise, membre de l’équipe d’accueil ECHANGES, Aix-Marseille Université

 

 

Self-translation: intertextual perspectives, aesthetic transactions, transcultural circulation

 

6th-7th April 2020, Lyon 3 University (University of Lyon)

CALL FOR PAPERS

 

MARGE (University of Lyon 3), Centre of Linguistic Studies (University of Lyon 3), EUR’ORBEM (Sorbonne University – CNRS), LIRCES, University of Nice Sophia Antipolis (UCA)

 

The conference forms part of a series of events dedicated to various topics related to self-translation: the conference “Plurilingualism and self-translation: language lost, language salvaged” organized at Paris-Sorbonne/EUR’ORBEM in October 2016, followed by an inter-laboratory seminar held in March 2018 in Lyon, and the conference “(Self)-Translation and the Communication of Imaginaries in a Rebabelized World” organised in May 2019 by the University of Nice Sophia Antipolis (UCA) with the participation of MARGE (Lyon 3) and the CNRS.

 

As the above events have shown, works translated either by the authors themselves, or in close collaboration with them ought to be considered as a literary, cultural and discursive phenomenon providing an original body of research material for the study of poiesis, narration and translation, as well as intersemiotic issues. The forthcoming conference should demonstrate the complementarity of these perspectives.

 

Self-translation, as a field of study that is interdisciplinary par excellence, brings together the fields of comparative literature, translation studies, linguistics and sociolinguistics (Rainier Grutman’s research reveals the potential of this approach), the history and sociology of literature (Christian Lagarde), as well as the semiotics of cultural transfers. The analysis of self-translated essays and studies may also prove instrumental in exploring the circulation of knowledge.

We wish to examine the claim according to which self-translation provides these fields with analytical tools, which form the three thematic axes of the conference.

 

Axis 1. Self-translation as a dialogic tool: intertextual and enunciative perspectives

 

We consider self-translation to be a particular hypertextual practice through which the two versions of a piece of writing are perceived as both transcriptions and variations in the musical sense of these words. The conference is, therefore, an invitation to examine the “transtextuality” typical of self-translated texts at both the enunciative and the paratextual level (illustrations, titles, intertitles, epigraphs, forewords, afterwords, comments, etc.).

 

Through taking into account modifications – from the point of view of both linguistics and the construction of the narrative and of the paratext – we can bring to light the unique dialogue that opens up between the two versions of a piece of writing.

 

It would be interesting to explore the singularity of self-translated texts by studying them through the prism of the theories of dialogism (in particular Jacques Bres’s theory) and of polyphony, and to identify and study linguistic structures that allow the dialogization between two (or more) versions of a literary work.

Constraints related to switching from one language to another represent another linguistically relevant issue that could be explored in order to recognize the peculiarities of style, semantics and syntax. Through working with different versions of a text, we can identify its untranslatable parts (Barbara Cassin), and study their linguistic and aesthetic impact.

 

From the poetic point of view, self-translation – as a ‘double writing’ process – is a form of self-communication: this is where the dichotomy of otherness and ipseity finds its unprecedented actualization. Through interpreting his/her own work, the author adopts – as Alain Rabatel puts it – an ‘active dialogical attitude’ towards the text. For the same reason self-translation lends itself to examination within the self-narrative perspective (see Alain Ausoni’s works). We shall reflect upon ways in which the auctorial instance may duplicate itself when the author becomes the translator of his/her own works.

 

The phenomenon of identity explosion shall also be analysed. Indeed, due to the ambiguity of the author’s position, the question of the subject, which is typical of any multilingual writing, is heightened in the case of self-translation. In addition, when it comes to the choice of languages and the context of writing, the position of the self-translator is rarely neutral. How do self-translation practices help to reveal, to regulate and to overcome the aporias related to the multi-belonging and the dislocation of the self resulting from migratory processes and exile?

 

Furthermore, we shall reflect on the textual manifestations of the enunciative split through examining its formal aspects (syntax, verb tenses, etc.). Genetic perspective shall be taken into account through the analysis of how the different stages of the transition from one language to another are revealed in the gap that opens up between the two versions, with the first becoming the fore-text of the second.

 

At the same time, the works that are the fruit of such practices invite us to reflect on the balance of power between languages and cultures, on the centre and the periphery, as well as the see-saw process between the author’s status as a writer and as a translator.

 

Axis 2. Self-translation in the light of intersemiotic transfers

 

At the aesthetic level, relations between the two versions (which are dialogic in many respects), reinforce the work’s performative potential. It should, therefore, come as no surprise that self-translation tends to trigger new aesthetic interactions, such as multilingual theatre productions based on two versions of a particular piece of writing. Such transpositions are a concrete embodiment of the active reception of a self-translated work that we believe worthy of consideration. If this type of intermediary transfers is rather frequent owing to a greater performative charge of self-translated texts, one may also question examples of real aesthetic transactions, that is, situations in which the author returns to the original version of his/her work in order to rewrite – or retranslate – it, drawing from his/her experience with theatre production, the writing of a screenplay or a script as in the case of works by Beckett or Pirandello.

 

Various ways in which self-translated texts become part of the intermedial dynamics typical of contemporary artistic practices could be examined. Indeed, self-translation can give rise to hybrid systems, as evidenced by Elsa Triolet’s practice of incorporating images within the texts she translates. Intermediality – as an artistic process often linked to self-translation – prompts one to consider self-translated works in the light of other instruments of competing narration, such as self-illustration, which brings one back to paratextual and hypertextual perspectives.

 

Thus, the poetic, narratological, enunciative and intersemiotic perspectives tender complementary angles of analysis allowing the study of different types of interactions between self-translated texts, either at the very moment of the text’s genesis, or in the course of interactions fostered through the reception of works thus produced.

 

 

Axis 3. Self-translation and the circulation of knowledge: the cross-cultural perspective

 

While self-translation is a matter of literary and inter-semiotic transfers, it has also contributed to the transfer of ideas over the centuries, from the works of Mikhail Lomonosov in the eighteenth-century Russia to theoretical writings on art by Wassily Kandinsky or critical essays of Wladimir Weidle in twentieth-century Europe.

More recently, works such as Narratologija, written by Wolf Schmid and published first in Russian, and subsequently self-translated into German as Elemente der Narratologie and ultimately self-translated into English as Narratology: An Introduction[2], show how multilingual scientific communication, which involves self-translation, contributes to the globalization of knowledge. Examples of editorial and translation practices that draw form a cross-cultural approach are also to be taken into account.

 

The conference is thus an invitation to examine this particular mode of transferring ideas from one culture to another, and to question various problems related to the author’s involvement in translating his/her own work in the process of self-translation and collaborative translation. Terminological difficulties stemming from differences in critical traditions and schools of thought, as well as the scope of transformations and adjustments are to be related to the issues at stake in the circulation of knowledge.

 

Through considering the circulation of different kinds of texts, the conference will aim at embracing the fields of literary, artistic, as well as conceptual transfers through self-translation.

 

Topics to be explored:

  • transtextuality of self-translated texts: intertextual relations; paratextuality;
  • analysis of self-translated texts as an instrument of poetic analysis and as a tool for the elaboration of a critical apparatus;
  • enunciative and dialogical approach of self-translated texts: enunciative heterogeneity (voice in dialogue) and its characteristics;
  • linguistic constraints encountered when switching from one language to another, untranslatability in the context of semantics and syntax; stylistic changes;
  • self-translation of scientific works: conceptual, epistemological and ideological constraints;
  • self-translation of essays;
  • artistic collaborations, intermediality and aesthetic transactions;
  • theatrical production of self-translated texts, inter-semiotic transfers, the literary work and its adaptations;
  • power relations in the socio-linguistic dimension of languages;
  • self-translation as a consequence of exile and migration processes; related identity issues.

    The languages of the conference will be English and French. Proposals are to be sent as abstracts (500-600 words) with a short bio-biblio note before the 31.08.2019 to:

    anna.lushenkova-foscolo@univ-lyon3.fr

    malgorzata.smorag-goldberg@sorbonne-universite.fr

    michael.oustinoff@univ-cotedazur.fr

    olga.artyushkina@univ-lyon3.fr

     

    Scientific Committee

    ARTYUSHKINA Olga, Associate Professor, Department of Slavic Studies, Centre of Linguistic Studies, University of Lyon 3 Jean Moulin.

    AUCLERC Benoît, Associate Professor in French Literature, Deputy Director of the MARGE group, University of Lyon 3 Jean Moulin.

    BONNET Gilles, Full Professor, Modern and Contemporary Literature, member of the MARGE group, University of Lyon 3 Jean Moulin.

    GALMICHE Xavier, Full Professor, Central European Studies, EUR’ORBEM, University of Paris-Sorbonne/CNRS

    GRUTMAN Rainier, Full Professor, Department of French and School of Translation and Interpretation, University of Ottawa.

    JURGENSON Luba, Full Professor, Department of Slavic Studies, Univerisity of Paris IV Sorbonne, Director of Mixed Research Unit (UMR) 8224 EUR’ORBEM.

    KIPPUR Sara, Trinity College Dublin, Associate Professor of Language and Culture Studies.

    LUSHENKOVA FOSCOLO Anna, Associate Professor in Russian Language and Literature, Department of Slavic studies, member of the MARGE group, University of Lyon 3 Jean Moulin.

    OUSTINOFF Michaël, Full Professor in Translation Studies, Department of English, LIRCES research group, University of Nice Sophia Antipolis (UCA).

    SAIGNES Anna, Associate Professor (Hab.), Comparative Literature, University of Grenoble.

    SHRAYER Maxim D., Full Professor, Department of Slavic Studies, Boston College, USA.

    SMORAG Małgorzata, Full Professor, Polish Literature, EUR’ORBEM, University of Paris-Sorbonne.

    THELOT Jérôme, Full Professor, French Literature, member of the MARGE research Group, University of Lyon 3 Jean Moulin.

    ZAREMBA Charles, Full Professor, Polish linguistics, member of the ECHANGES research group, University of Aix-Marseille.

[1] Wolf Schmid, Narratologija, Jazyki Slovjanskoj Kul’tury, Moscou, 2003 (2e éd. 2008) ; Elemente der Narratologie, Walter de Gruyter Berlin, 2005 (2e éd. 2008) ; Narratology: An Introduction, Walter de Gruyter, Berlin/New York, 2010.

[2] Wolf Schmid, Narratologija, Jazyki Slovjanskoj Kul’tury, Moscow, 2003 (2nd ed. 2008); Elemente der Narratologie, Walter de Gruyter Berlin, 2005 (2nd ed. 2008) ; Narratology: An Introduction, Walter de Gruyter, Berlin/New York, 2010.


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