1er-3 juillet 2020 L’art du portrait dans la peinture anglaise (1750-1900) Bordeaux

 

Dans le cadre de l’exposition « British Stories » qui aura lieu au musée des Beaux-Arts de Bordeaux de mai à septembre 2020 (Commissaires d’exposition : Guillaume Faroult, Sophie Barthélémy, Sandra Buratti-Hasan), les unités de recherche en études anglophones de l’Université de Toulouse (CAS) et de l’Université Bordeaux Montaigne (Climas) organisent une journée d’étude le 2  juillet 2020 sur le thème de « L’art du portrait dans la peinture anglaise (1750-1900) ». Cette journée d’étude sera précédée de la visite commentée de l’exposition le 1er juillet et elle sera suivie d’un atelier de recherche le 3 juillet permettant à des doctorants et jeunes docteurs de présenter leurs travaux sur l’art anglais (Centre François-Georges Pariset ; Université de Bordeaux Montaigne).

Conférences plénières

Guillaume Faroult, Conservateur en chef en charge des peintures françaises du XVIIIe siècle et des peintures britanniques et américaines du Musée du Louvre, et co-commissaire des deux expositions de Bordeaux « British Stories ».

Sandra Buratti-Hasan, Responsable des collections XIX-XXe siècles du Musée des Beaux-Arts de Bordeaux et co-commissaire des deux expositions de Bordeaux « British Stories ».

Marcia Pointon, professeur émérite de l’Université de Manchester et auteur, entre autres, de Hanging the Head: Portraiture and Social Formation in Eighteenth-Century England, Yale University Press, 1993.

 

Si, en termes génériques, la contribution décisive de la Grande-Bretagne à la peinture européenne du XVIIIème siècle est vraisemblablement l’invention de la conversation piece, c’est plus généralement le portrait qui constitue le genre pictural le plus caractéristique de ce pays à l’époque. Le genre du face-painting, comme on le dénommait alors, depuis le portrait d’apparat jusqu’au portrait de famille ou de groupe, en passant par la fancy picture, est associé aux noms de peintres célèbres : Reynolds, Gainsborough et Hogarth, sans compter quantité d’artistes moins connus comme Romney, Ramsay ou Lawrence. Un certain nombre d’études, en particulier l’ouvrage majeur de Marcia Pointon (Hanging the Head: Portraiture and Social Formation in Eighteenth-Century England, 1993), ont exploré les riches interactions entre production et consommation culturelle du portrait, d’une part, et les dynamiques sociales et les questions d’identité nationale propres à la Grande-Bretagne du XVIIIème siècle, d’autre part. L’immense popularité dont jouissait le portrait auprès du public britannique remettait en question la suprématie de la peinture d’histoire, d’où les tentatives du théoricien Jonathan Richardson de donner au genre légitimation et lettres de noblesse (An Essay on the Theory of Painting, 1715).

Au siècle suivant, le succès du portrait est couronné en 1856 par l’ouverture de la National Portrait Gallery, premier musée au monde consacré à ce genre. Le mécénat royal joue alors un rôle non négligeable, car les nombreux portraitistes de la reine contribuent à consolider l’institution monarchique, les valeurs bourgeoises incarnées par Victoria et une certaine version de l’anglicité, massivement diffusée dans l’Empire par le biais de gravures. Toutefois, avec la démocratisation du portrait, et sous l’influence des peintres Pré-Raphaélites et du Mouvement Esthétique, le genre se transforme. Se distinguant du portrait photographique, le portrait peint vise moins la ressemblance au modèle qu’il ne privilégie le travail sur la couleur, le rythme, les formes et la composition, au point qu’à la fin du siècle, le trait, le contour et la ligne, éléments fondateurs de l’art de « portraire », ainsi que le rappelle Edouard Pommier dans Théories du portrait (1998), deviennent secondaires.

Ce colloque sera l’occasion de s’interroger sur les théories, les enjeux et les formes du portrait anglais. On pourra aborder le portrait en série, l’autoportrait, les portraits physiognomoniques ou allégoriques ou encore les portraits post-mortem. On tentera de dégager les apories de la représentation d’un visage, entre commémoration et propagande, célébration et caricature. On questionnera l’efficace du portrait en termes de discours et d’affects. Les études portant sur la critique d’art ou sur la circulation des portraits (entre commanditaires, artistes et collectionneurs) seront les bienvenues, de même que les communications examinant la spécificité du portrait anglais et  sa contribution à l’émergence d’une identité nationale.

Langues du colloque : français et anglais.

Propositions de communication

Veuillez envoyer un résumé de votre communication, un titre, ainsi qu’une courte biographie, d’ici le 15 septembre 2019, à l’adresse suivante : britishportraits17501900@gmail.com

 

Comité scientifique et organisateur

  • Musée du Louvre : Guillaume Faroult
  • Musée des Beaux-Arts de Bordeaux: Sophie Barthélémy, directrice ; Sandra Buratti-Hasan, conservatrice
  • Laboratoire Cultures anglo-saxonnes (CAS, EA 801) : Catherine Delyfer, Xavier Cervantes, Muriel Adrien
  • Laboratoire Climas (EA 4196): Béatrice Laurent, Nathalie Jaëck
  • Centre F.-G. Pariset (EA 538) : Laurent Houssais, Adriana Sotropa

 

Pistes bibliographiques

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Borzello, Frances, Seeing Ourselves: Female Self-Portraits. Thames and Hudson 2005.

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Buci-Glucksman, Christine, La Disparition du visage en art, in Faire visage, Revue des Sciences

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Courtine J.J. et C Haroche, Histoire du visage. Exprimer et taire ses émotions (XVI-XIXè siècles), Paris,

1988.

Denney, Colleen, Women, Portraiture and the Crisis of Identity in Victorian England, Ashgate, 2009.

Gombrich, E. H. “The Mask and the Face: The Perception of Physiognomic Likeness in Life and in Art.”

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Pointon, Marcia. Hanging the Head: Portraiture and Social Formation in Eighteenth-Century England.

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