19-20 novembre 2020 Université d’Orléans « Vivre et écrire l’insularité : le défi d’un patrimoine culturel en mutation » organisé par REMELICE, EA 4709

 
Édouard Glissant voyait dans la Caraïbe un laboratoire pour le monde. L’histoire des différentes îles des Antilles avait en effet donné naissance, dans des contextes originellement marqués par la violence, à « des rencontres d’éléments culturels venus d’horizons absolument divers et qui réellement se créolisent, qui réellement s’imbriquent et se confondent l’un dans l’autre pour donner quelque chose d’absolument imprévisible, d’absolument nouveau et qui est la réalité créole » (Introduction à une Poétique du Divers). Pour le penseur martiniquais, la Caraïbe était significative de processus qui se produisent à l’échelle planétaire, le monde étant, selon lui, en voie de créolisation. Ses réflexions passaient donc du local au global, la Caraïbe devenant le lieu emblématique de dynamiques interculturelles incessantes.

Ce que disait Édouard Glissant des Antilles peut être appliqué aux territoires insulaires en général. Du fait de leur isolement géographique, les îles provoquent un effet de loupe qui favorise l’observation de dynamiques interculturelles réelles et rêvées. Dès lors, dans un monde en mutation, il importe de se pencher sur ces territoires insulaires eux-mêmes en mouvement. Par ailleurs les îles, si elles sont fondamentales dans la réflexion sur le monde, sont souvent l’objet de stéréotypes réducteurs et deviennent de ce fait des territoires minorisés.

Nous partons donc de deux hypothèses : l’île est un territoire à faire émerger davantage pour renouveler la cartographie culturelle du monde et l’île est un espace à interroger pour appréhender les mutations et dynamiques interculturelles du monde contemporain. Nous envisageons dès lors les îles comme des terrains extrêmement riches pour les expressions littéraires et artistiques ainsi que pour leur questionnement des liens entre le local et le global. La réflexion sur l’insularité dévoile des rapports de force hégémoniques entre les îles ou entre les îles et les continents qui semblent être un moteur de la création artistique.

Ce colloque, ouvert à des communications portant sur les cinq continents, aspire, entre autres, à explorer les pistes suivantes dans le domaine de la littérature et des arts :

  • –  Penser et repenser l’insularité en prenant en compte le caractère multidimensionnel du concept et son inclusion dans un monde en mouvement. Insularité et diaspora/ Extraterritorialité/ Post-insularité/ Dynamiques culturelles et interculturelles.
  • –  Créer depuis les îles. Les protagonistes de l’insularité littéraire et artistique : les îles comme lieux de vie, de passage de créateurs, d’exil, de refuge. Création et transmission du patrimoine littéraire insulaire.
  • –  Représenter l’insularité. Insularité réelle, imaginaire et métaphorique. Insularité, lieux de clôture, d’enfermement, de passage.

    Calendrier

    Nous vous invitons à nous faire parvenir pour le 16 juin 2020 votre proposition de communication (titre de la communication, mots-clés et résumé d’une dizaine de lignes), accompagnée d’une courte notice biobibliographique, aux trois adresses suivantes : catherine.pelage@univ-orleans.fr, francoise.morcillo@wanadoo.fr, mayumi.shimosakai@univ- orleans.fr. Le comité d’organisation vous fera savoir rapidement si votre communication a été retenue. Vous recevrez alors tous les détails concernant l’organisation matérielle du colloque. Les travaux menés pendant le colloque feront l’objet d’une publication sous forme d’ouvrage collectif.

    Frais d’inscription

    Le montant de l’inscription est de 50 euros. Les frais de déplacement et d’hébergement sont à la charge des laboratoires des participants.

    Comité d’organisation

    Catherine Pélage (Maître de conférences HDR, Littérature et civilisation d’Amérique latine), Françoise Morcillo (Professeure des Universités, Littérature espagnole), Mayumi Shimosakai (Maître de conférences, Littérature et civilisation du Japon).

Comité scientifique

Basilio Belliard (Maître de conférences, Universidad Autónoma de Santo Domingo, République dominicaine), Monique Boisseron (Maître de conférences, Université des Antilles), Vicente Cervera (Professeur des Universités, Universidad de Murcia, Espagne), Sophie Large (Maître de conférences, Université de Tours), Évelyne Lesigne-Audoly (Maître de conférences, Université de Strasbourg), Evelio Miñano (Professeur des Universités, Universidad de Valencia, Espagne), Jaime Siles (Professeur des Universités, Universidad de Valencia, Espagne), Toshio Takemoto (Maître de conférences, Université de Lille 3), Kerry-Jane Wallart (Professeure des Universités, Université d’Orléans). 

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