11-12 octobre 2019 Palimpsestes 34 / Colloque TRACT

Veuillez trouver ci-dessous l’appel à propositions pour le prochain colloque du TRACT (« La pensée française dans le monde : réception et traduction ») , qui se tiendra les 11 et 12 octobre prochains à la Maison de la recherche de la Sorbonne nouvelle, 4 rue des Irlandais, 75005 Paris (salle Athéna).

 

Les propositions sont à envoyer (avec une courte bio) avant le 30 avril 2019 à Isabelle Génin (isa.genin@club-internet.fr), Marion Naugrette-Fournier (marion.naugrette@sorbonne-nouvelle.fr) et Bruno Poncharal (bruno.poncharal@sorbonne-nouvelle.fr).

 

 

 

 


Appel à communication et / ou article

 

 

La pensée française contemporaine dans le monde : Réception et traduction

 

 

(scroll down for English version)

 

Centre de recherche en traduction et communication transculturelle anglais-français / français-anglais

 

(TRACT – PRISMES EA 4398 – Université Sorbonne Nouvelle- Paris 3)

 

 

Dans le sillage de notre colloque d’octobre 2018 et de Palimpsestes 33, le TRACT poursuit son projet de cartographie de la réception de la pensée française contemporaine au prisme de la traduction en l’élargissant à d’autres langues que l’anglais. Il s’agira de comparer les modalités de la réception et de la traduction de la pensée française selon les aires linguistiques, géographiques et culturelles, notamment au regard de « l’hypercentralité » de la langue anglaise, langue « pivot » dans le système hiérarchisé des langues du monde à l’heure de la globalisation[1]. En effet, comme le note Thomas Brisson[2] : « Ce que l’on peut dire de la philosophie française aux États-Unis ne vaut pas nécessairement pour la réception de la littérature dans ce même pays ; ni, non plus, pour la réception de la pensée française en Chine, en Argentineou en Tunisie. » (nous soulignons). Cependant, en raison même de la centralité de l’anglais dans le système des échanges linguistiques globalisés, il conviendrait d’examiner dans quelle mesure un détour par l’anglais précède parfois une diffusion de la pensée française contemporaine dans d’autres langues[3].

 

On pourra également mettre au jour des disparités dans la réception de la pensée française en fonction des auteur.e.s et des disciplines, selon les langues et les régions du monde où s’opère cette réception. On peut citer à titre d’exemples : la réception et la traduction de Lacan et des psychanalystes lacaniens en Amérique latine et tout particulièrement en Argentine, ou encore l’intérêt du Japon pour la pensée « poststructuraliste » française[4] ; on pourra aussi relever les décalages temporels dans la publication des textes de sciences humaines et sociales selon ces mêmes critères linguistiques et géographiques.

 

La réception de la pensée française dans l’espace européen en recomposition après la chute du mur de Berlin et notamment dans les ex-pays de l’Est et en Russie depuis les années 1990 constituera une autre piste de recherche[5].

 

Dans ce cadre, on pourra donc s’intéresser aux questions suivantes (liste non limitative) :

 

  •       Quelle réception pour la pensée française contemporaine dans les pays non-anglophones ?
  •       Y a t-il des concepts de la pensée française « intraduisibles » dans certaines langues, et selon certains domaines ou champs scientifiques, comme la psychanalyse par exemple ?
  •       Dans quelle mesure peut-on parler de « temporalité » de la traduction, voire d’ « actualité » de la traduction, puisqu’une part non négligeable d’ouvrages de sciences humaines et sociales sont traduits pour répondre à une réflexion propre à l’actualité politique, économique ou écologique de certains pays, comme le Japon avec le nucléaire ?
  •       Comment l’actualité historique et politique d’un pays influe t-elle la diffusion de la pensée française à l’étranger, notamment dans les pays de langue arabe ?
  •       Qu’en est-il du support de la traduction d’ouvrages français de sciences humaines et sociales à l’étranger ? Traduit-on plus d’articles que d’ouvrages complets, dans la mesure où les articles sont plus accessibles via les portails de revues ou d’articles en ligne, comme Cairn International ?
  •       Quelle est la répartition entre traducteurs professionnels et traducteurs universitaires selon les différents pays ? Quelles sont les stratégies éditoriales mises en place pour former les traducteurs selon les langues et les domaines de spécialité ?
  •       Quelle visibilité pour les traducteurs de sciences humaines et sociales ? Au travers des notes du traducteurs, des préfaces etc.
  •       La France est-elle encore considérée à l’ère de la mondialisation comme un modèle de pensée théorique valable en SHS ?

 

 

 

Les propositions doivent être envoyées d’ici le 30 avril 2019 à bruno.poncharal@sorbonne-nouvelle.fr, marion.naugrette@sorbonne-nouvelle.fr et isagenin@club-internet.fr (Réponse fin mai-début juin). Si votre proposition est acceptée nous attendons votre article pour le 28 octobre 2019 (les articles doivent être compris entre 30 000 et 40 000 signes et intersignes et se conformer aux normes des PSN ; voir conseils aux auteurs sur le site des PSN).

 

 

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Palimpsestes 34 / TRACT Conference 11-12 October 2019 – Sorbonne nouvelle

 

 

Call for papers and/or talks

 

 

 

Contemporary French Thought in Translation: Global Reception

 

 

 

Center for Research in Translation and Transcultural Communication English/French – French/English

 

 

In the wake of our October 2018 symposium and Palimpsestes 33, TRACT will continue to map the reception of contemporary French thought through the prism of translation, while extending it to languages other than English and to other cultural areas than the English-speaking world.

 

We would like to study the variations in the reception and translation of French thought according to the linguistic, geographical and cultural areas concerned, especially with regard to the « hypercentrality » of the English language in the hierarchical system of world languages in the age of globalization. Indeed, as Thomas Brisson notes: “What we can say about French philosophy in the United States is not necessarily valid for the reception of literature in this same country; nor, for the reception of French thought in China, Argentina or Tunisia.” However, because English has a “pivotal” role in the global system of linguistic exchanges, it would be worth examining to what extent a detour by English sometimes precedes a diffusion of contemporary French thought in other languages.
It may also be interesting to bring to light the disparities in the reception of French thought depending on the authors and the scientific fields, and on the languages and the regions of the world where this reception takes place. Examples include: the reception and translation of Lacan and Lacanian psychoanalysts in Latin America (especially in Argentina), or the interest of Japan in French « poststructuralist » thought.

 

Time lags in the translation/publication of social science texts according to these same linguistic and geographical criteria may also be worth examining.
The reception of French thought in a reorganized European space after the fall of the Berlin Wall, and in particular in Eastern European countries and Russia since the 1990s, is another possible avenue for research.

 

 

In this context, the following questions may be addressed (open-ended list):

  •       What reception for contemporary French thought in non-English speaking countries?
  •      Are some concepts of French thought « untranslatable » in certain languages? Are some scientific fields more untranslatable than others?
  •      Can we speak of a “time factor” for translation, or even of the « topicality » of translation, since a significant proportion of social science works are translated to respond to the current political, economic or ecological situation in some countries, such as Japan with the nuclear issue?
  •      How do historical and political events influence the dissemination of French thought abroad, and especially in Arabic-speaking countries?
  •     What about the favorite “medium” for the translation of French social science works abroad? Are scientific articles, for instance, more readily translated than complete books, as articles are more accessible via online journal portals such as Cairn International?
  •       What is the share of translation done by professional and academic translators in a specific country? What are the editorial strategies put in place to train translators according to languages and specialty areas?
  •       What visibility for social science translators? Through the translator’s preface or footnotes, etc.
  •       Is the French theoretical model in the humanities and social sciences still influential in a globalized world?

 

Propositions (a half page in English or in French) plus a short CV should be sent to bruno.poncharal@sorbonne-nouvelle.fr , marion.naugrette@sorbonne-nouvelle.fr , isagenin@club-internet.fr by 30 April 2019 at the latest (notification of paper acceptance, end of May – early June) ; if you wish to submit an article for the next issue of Palimpsestes, we expect to receive the final written version of your article (4800 to 6800 words) by 28 October 2019. It is essential that you respect the Presses de la Sorbonne Nouvelle style sheet ; see http://psn.univ-paris3.fr/conseils-aux-auteurs.

 

 

Bibliographie :

 

Natalia Avtonomova, « Traduction et création d’une langue conceptuelle russe », Revue philosophique de la France et de l’étranger, vol. tome 130, no. 4 « La traduction philosophique », 2005, pp. 547-555.

 

Natalia Avtonomova, « Derrida en russe », Revue philosophique de la France et de l’étranger, vol. tome 127, no. 1, 2002, pp. 85-92.

 

Anna Boschetti (dir.), L’Espace culturel transnational, Paris, Nouveau Monde Éditions, 2010.

 

Thomas Brisson, Les Intellectuels arabes en France. Migrations et échanges intellectuels, Paris, La Dispute, 2008.

 

Pascale Casanova, La République mondiale des lettres, Paris, Seuil, 1999.

 

Pascale Casanova,  « Consécration et accumulation du capital littéraire – La traduction comme échange inégal » in Traduction : Les échanges littéraires internationaux, Actes de la recherche en science sociales, 144, Seuil, Paris, 2002.

 

Pascale Casanova, La langue mondiale –traduction et domination, Seuil, Paris, 2015.

 

Barbara Cassin & Françoise Gorog (dir.), Psychanalyser en Langues : Intraduisibles et Langue Chinoise, éditions Demopolis, 2016.

 

Barbara Cassin (éd.), Vocabulaire Européen de la philosophie – Dictionnaires des intraduisibles, Paris, Seuil/Le Robert, 2004.

 

Barbara Cassin (dir.), Philosopher en langues – les intraduisibles en traduction, Éditions Rue d’Ulm, Paris, 2014.

 

Barbara Cassin (éd.), Après Babel, traduire, Arles/Marseille, Actes Sud/Mucem, 2016.

 

Christophe Charle, La République des universitaires, Paris, Seuil, 1994, chap. 8 :

 

« Ambassadeurs ou chercheurs ? ».

 

Christophe Charle et al. (dir.), Transnational Intellectual Networks Forms of Academic Knowledge and the Search for Cultural Identities, Francfort/New York, Campus, 2004.

 

Christophe Charle et Laurent Jeanpierre (dir.), La vie Intellectuelle en France –de 1914 à nos jours – Vol. 2, Paris, Seuil, 2016.

 

Souleymane Bachir Diagne, « La Traduction comme Méthode », Journal of Philosophical Research, Vol.40, Issue Supplement, 2015.

 

Joy Damousi et Mariano Ben Plotkin, The Transnational Unconscious: Essays in the History of Psychoanalysis and Transnationalism, New York, Palgrave Macmillan, 2009.

 

Jean-Louis Fabiani, Qu’est-ce qu’un philosophe français ? La vie sociale des concepts (1880-1980), Paris, Éd. de l’EHESS, 2010.

 

Jacques Gaillard et Rigas Arvanitis, Research Collaboration between Europe and Latin America: Mapping and Understanding Partnership, Paris, Éd. des Archives contemporaines, 2013.

 

Michel Guillou et Trang Phan, Francophonie et mondialisation. Histoire et institutions, des origines à nos jours, Paris, Belin, 2011.

 

Laurent Jeanpierre, Des hommes entre plusieurs mondes. Étude sur une situation d’exil : intellectuels français réfugiés aux Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris, thèse de l’EHESS, 2004.

 

Jean-Yves Mollier et Ahmed Silem (dir.), Passeurs culturels dans le monde des médias et de l’édition en Europe (xixe et xxe siècles), Villeurbanne, Presses de l’ENSSIB, 2005.

 

Roberto P. Neuburger, « A Psychoanalytic Tango : Recent Developments in Psycho- analysis in Argentina », Journal of European Psychoanalysis, 1998, 7, < http:// www.psychomedia.it/jep/number7/neuburger.htm > .

 

Mariano Ben Plotkin, Freud en las pampas. Orígenes y desarrollo de una cultura psicoanalítica en la Argentina (1910-1983), Buenos Aires, Ed. Sudamericana, 2003.

 

Corinne Quention, « La pensée française en traduction au Japon : évolution et grandes tendances actuelles », Bureau international de l’édition française, 2012 (https://www.bief.org/Publication-3281-Article/La-pensee-francaise-en-traduction-au-Japon-evolution-et-grandes-tendances-actuelles.html).

 

Gisèle Sapiro (dir.), L’Espace intellectuel européen. De la formation des États-nations à la mondialisation (xixe-xxie siècle), Paris, La Découverte, 2009.

 

Gisèle Sapiro (éd.), Traduire la littérature et les sciences humaines – Conditions et obstacles, Ministère de la culture  et de la Communication, Secrétariat général, Département des études, de la prospective et des statistiques (DEPS), Paris, 2012.

 

Gisèle Sapiro (dir.), Sciences humaines en traduction. Les livres français aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Argentine, Paris, Institut Français – Département langue française, livres et savoirs, 2014.

 

Yoshiyuki Sato, Pouvoir et résistance : Foucault, Deleuze, Derrida, Althusser, Paris, L’Harmattan, 2007.

 

Gustavo Sorá, Traducir el Brasil. Una antropologia de la circulacion internacional de ideas, Buenos Aires, Libros del Zorzal, 2003.

 

Unesco, Rapport mondial sur les sciences sociales. Divisions dans les savoirs, Bellecombe- en-Bauges, Éd. du Croquant, 2010.

 

Pierre Vermeren, École, élite, pouvoir, Rabat, Alizés, 2012.

 

 

 

[1]Voir à ce sujet Jean-Louis Calvet, « La mondialisation au filtre des traductions », in Traduction et mondialisation, Hermès 49, CNRS éditions, 2007 et Traduction : les échanges littéraires internationaux, Actes de la recherche en sciences sociales n° 144, (coord. J. Helbron et G. Sapiro), Seuil, Paris, septembre 2002.

[2] Thomas Brisson, « Le rayonnement déclinant de la pensée française ? » in La vie intellectuelle en France ii. De 1914 à nos jours, sous la direction de Christophe Charle et Laurent Jeanpierre, Seuil, Paris, 2016, p. 779-780.

[3] Voir à ce sujet la remarque de Thomas Brisson : « Les ressorts de cette réception américaine de la French Theory permettent aussi de comprendre comment ils contribuèrent ensuite à la diffracter au niveau mondial. On touche ici au paradoxe d’une pensée française globale parce qu’américanisée, ce dont témoigneraient la traduction allemande, sans équivalent français, des conférences (publiées en anglais) qu’a données Michel Foucault à Berkeley […] » in La vie intellectuelle en France, p. 790.

[4] Yoshiyuki Sato, « La pensée poststructuraliste  au Japon », in La vie intellectuelle en France ii. De 1914 à nos jours, sous la direction de Christophe Charle et Laurent Jeanpierre, Seuil, Paris, 2016, p. 815-818.

[5] Sur ce point, on pourra se référer entre autres aux deux articles de Natalia Avtonomova, intitulés « Traduction et création d’une langue conceptuelle russe », in Revue philosophique de la France et de l’étranger, vol. tome 130, no. 4 « La traduction philosophique », 2005, pp. 547-555, et « Derrida en russe », Revue philosophique de la France et de l’étranger, vol. tome 127, no. 1, 2002, pp. 85-92.


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