10-12 octobre 2019 L’arbitraire et la motivation En l’honneur du Professeur Pierre Cotte Sorbonne Université, Paris,

Colloque international

International conference
Arbitrariness and motivation

In honour of Professor Pierre Cotte

Sorbonne Université, Paris, 10-12 October 2019

APPEL À COMMUNICATIONS

(English version below / en anglais ci-dessous)

Organisé par Sorbonne Université (CeLiSo), Université Grenoble Alpes (LIDILEM), Université de Pau et des Pays de l’Adour (ALTER), Université de Perpignan Via Domitia (CRESEM), avec le soutien financier de l’ALAES (Association des linguistes anglicistes de l’enseignement supérieur), de l’École doctorale V (Concepts et Langages) de Sorbonne Université, de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université, des équipes de recherche ALTER (Université de Pau et des Pays de l’Adour), CeLiSo (Sorbonne Université), CRESEM (Université de Perpignan Via Domitia), LIDILEM (Université Grenoble Alpes).

Le colloque entend s’interroger sur les notions d’arbitraire et de motivation dans la langue. Il n’y a pas de consensus dans la communauté des linguistes sur cette question, et il est rare qu’elle soit au premier plan des discussions.

En première instance, la motivation peut être définie comme la situation où une forme linguistique ressemble à ce à quoi elle renvoie (position de Cratyle sur la relation entre le mot et la chose dans le dialogue éponyme de Platon). De façon plus générale, au delà de l’iconicité, « motivation » est synonyme de « relation non arbitraire ».

Depuis Saussure, la notion d’arbitraire du signe s’est imposée : en dehors peut-être des onomatopées, il n’y aurait pas de lien motivé entre les productions langagières et la réalité extralinguistique.

Néanmoins Saussure lui-même évoque un « arbitraire relatif », c’est à dire une certaine motivation, à l’intérieur d’un système linguistique :

Une partie seulement des signes est absolument arbitraire ; chez d’autres intervient un phénomène qui permet de reconnaître des degrés dans l’arbitraire sans le supprimer : le signe peut être relativement motivé. (Saussure 1967 : 180-181)
Par exemple le nom « pommier » ne ressemble certes pas à la chose dénotée, mais est malgré tout motivé (le contraire d’arbitraire) en ce qu’on saisit la raison d’être de la dénomination (la relation avec le nom « pomme »). Ceci ouvre la voie à une prise en compte de la construction du sens, au moins au niveau du mot.
Depuis Saussure, de nombreux linguistes ont repris la question, mais il semble que le point de vue majoritaire reste que l’arbitraire est la règle.
Comment parle-t-on de motivation aujourd’hui ? Existe-t-il d’autres formes de motivation que celles évoquées ci-dessus ? Des chercheurs étudient la relation de motivation entre sens et mise en forme du sens : ordre des constituants, motivation des classes lexicales, rapport entre catégories grammaticales et conceptualisation du monde – ce qui n’implique pas de reconnaître une universalité et laisse place à une prise en compte de la spécificité des langues.
Les points suivants pourront être abordés, sans que cela ne constitue une liste limitative.
–    Quelles sont les positions théoriques des écoles linguistiques sur ces questions ?
–    Certaines constructions syntaxiques ou catégories grammaticales et lexicales sont-elles motivées ?
–    Toutes les constructions syntaxiques ou catégories grammaticales et lexicales le sont-elles?
–    Quels sont les types de motivation ? (Ressemblance ? Trace de la construction du sens ? Autres ?)
–    De façon en apparence paradoxale, peut-on considérer que l’arbitraire lui-même est motivé, au sens où il serait nécessaire dans les systèmes linguistiques ; qu’est-ce que l’arbitraire ?

Toutes les langues pourront être traitées et éventuellement comparées.

Conférenciers invités
John Haiman, Macalester College, USA
Bencie Woll, University College London, UK

Comité scientifique
Stéphanie Béligon, Sorbonne Université, Paris, France
Didier Bottineau, CNRS / ENS de Lyon, France
Pierre Cotte, Sorbonne Université, Paris, France
Claude Delmas, Université Sorbonne Nouvelle, Paris, France
Chrystelle Fortineau-Brémond, Université Rennes 2, France
Karl Gadelii, Sorbonne Université, Paris, France
Laure Gardelle, Université Grenoble-Alpes, France
Claude Guimier, Université de Caen, France
John Haiman, Macalester College, USA
Christelle Lacassain-Lagoin, Université de Pau et des Pays de l’Adour, France
Christiane Marchello-Nizia, ENS de Lyon, France
Elise Mignot, Sorbonne Université, Paris, France
Julie Neveux, Sorbonne Université, Paris, France
Klaus-Uwe Panther, Universität Hamburg, Allemagne
Wilfrid Rotgé, Sorbonne Université, Paris, France
Daniel Roulland, Université Rennes 2, France
Olivier Simonin, Université de Perpignan Via Domitia, France
Gilles Siouffi, Sorbonne Université, Paris, France
Leonard Talmy, University at Buffalo, USA
Johan Van der Auwera, University of Antwerp, Belgique
Stéphane Viellard, Sorbonne Université, Paris, France
Laurence Vincent-Durroux, Université Grenoble-Alpes, France
Hélène Vinckel-Roisin, Sorbonne Université, Paris, France
Bencie Woll, University College London, Royaume-Uni

Comité d’organisation
Laure Gardelle, Université Grenoble Alpes, France
Christelle Lacassain-Lagoin, Université de Pau et des Pays de l’Adour, France
Caroline Marty, Sorbonne Université, Paris, France
Elise Mignot, Sorbonne Université, Paris, France
Julie Neveux, Sorbonne Université, Paris, France
Manon Philippe, Sorbonne Université, Paris, France
Olivier Simonin, Université de Perpignan Via Domitia, France
Marie Turlais, Sorbonne Université, Paris, France
Laurence Vincent-Durroux, Université Grenoble Alpes, France

Date limite de soumission : 15 juillet 2019
Retour des avis du comité scientifique : 1er septembre 2019

Les propositions, d’environ 300 mots, sont à envoyer à Elise Mignot (Elise.Mignot@sorbonne-universite.fr) et Julie Neveux (Julie.Neveux@sorbonne-universite.fr), accompagnées d’une courte notice biographique. Elles peuvent être en français ou en anglais. Les langues du colloque seront le français et l’anglais.
Les articles retenus par le comité scientifique à l’issue de la conférence feront l’objet d’une publication.

CALL FOR PAPERS

Organized by Sorbonne Université (CeLiSo), Université Grenoble Alpes (LIDILEM), Université de Pau et des Pays de l’Adour (ALTER),  Université de Perpignan Via Domitia (CRESEM), with the financial support of ALAES (Association des linguistes anglicistes de l’enseignement supérieur), École doctorale V (Concepts et Langages) of Sorbonne Université, the Faculty of Letters of Sorbonne Université, and the resarch teams ALTER (Université de Pau et des Pays de l’Adour), CeLiSo (Sorbonne Université), CRESEM (Université de Perpignan Via Domitia), LIDILEM (Université Grenoble Alpes).

The conference aims to examine the related notions of arbitrariness and motivation in language. There is no consensus in the linguistic community on these issues, which are rarely at the forefront of discussions.

Motivation can initially be defined as the situation where a linguistic form resembles what it refers to (Cratylus’s position on the relationship between words and things in Plato’s eponymous dialogue). More generally, beyond the case of iconicity, « motivation » is synonymous with « non-arbitrary relationship ».

After Saussure, the arbitrary nature of the sign started to be thought of as the norm. No motivated links are seen between language productions and the extra-linguistic reality. It seems that nowadays the prevailing view is that arbitrariness is the rule.

However, Saussure himself mentions a « relative arbitrariness », i.e. a certain motivation, within a linguistic system:

Only some of the signs are absolutely arbitrary; in others there is a phenomenon that makes it possible to recognize degrees of arbitrariness, without removing it: a sign can be relatively motivated. (Saussure 1967: 180-181).

For example, the noun « apple tree » certainly does not resemble the thing denoted, but is nevertheless motivated (as opposed to arbitrary), in that we understand the reason behind the denomination (i.e. the relationship with the noun « apple »). This paves the way to taking into account the construction of meaning, at least at the word level.

How do we talk about motivation today? Are there any forms of motivation other than those mentioned above? Some researchers explore the possibly motivated relationship between meaning and form (looking at e.g. the order of constituents, the motivation of lexical classes, the relationship between grammatical categories and the conceptualization of the world). Positing these kinds of motivation does not necessarily involve identifying universals; on the contrary, it allows for the specificity of languages.

Questions to be addressed may include but are not limited to:

– What are the theoretical positions of the various linguistics schools on these issues?
– Are there syntactic constructions, grammatical or lexical categories, that are motivated?
– Are all syntactic constructions, as well as grammatical and lexical categories, motivated?
– What are the types of motivation? (Similarity? Traces of the construction of meaning? Others?)
– In a seemingly paradoxical way, could we argue that arbitrariness itself is motivated, in the sense that it is necessary in linguistic systems? What is arbitrariness?

All languages can be studied and compared.
The languages of the conference will be French and English.

Keynote speakers
John Haiman, Macalester College, USA
Bencie Woll, University College London, UK

Scientific committee
Paolo Acquaviva, University College Dublin, Irlande
Stéphanie Béligon, Sorbonne Université, Paris, France
Didier Bottineau, CNRS, ENS de Lyon, France
Pierre Cotte, Sorbonne Université, Paris, France
Claude Delmas, Université Sorbonne Nouvelle, Paris, France
Karl Gadelii, Sorbonne Université, Paris, France
Laure Gardelle, Université Grenoble-Alpes, France
Claude Guimier, Université de Caen, France
Chrystelle Fortineau-Brémond, Université Rennes 2, France
John Haiman, Macalester College, USA
Christelle Lacassain-Lagoin, Université de Pau et des Pays de l’Adour, France
Christiane Marchello-Nizia, ENS de Lyon, France
Elise Mignot, Sorbonne Université, Paris, France
Julie Neveux, Sorbonne Université, Paris, France
Klaus-Uwe Panther, Universität Hamburg, Allemagne
Wilfrid Rotgé, Sorbonne Université, Paris, France
Daniel Roulland, Université Rennes 2, France
Olivier Simonin, Université de Perpignan Via Domitia, France
Gilles Siouffi, Sorbonne Université, Paris, France
Leonard Talmy, Leonard, University at Buffalo, USA
Johan Van der Auwera, University of Antwerp, Belgique
Stéphane Viellard, Sorbonne Université, Paris, France
Laurence Vincent-Durroux, Université Grenoble-Alpes, France
Hélène Vinckel-Roisin, Sorbonne Université, Paris, France
Bencie Woll, University College London, Royaume-Uni

Organizing committee
Laure Gardelle, Laure, Université Grenoble Alpes, France
Christelle Lacassain-Lagoin, Christelle, Université de Pau et des Pays de l’Adour, France
Caroline Marty, Sorbonne Université, Paris, France
Elise Mignot, Sorbonne Université, Paris, France
Julie Neveux, Sorbonne Université, Paris, France
Manon Philippe, Sorbonne Université, Paris, France
Olivier Simonin, Université de Perpignan Via Domitia, France
Marie Turlais Sorbonne Université, Paris, France
Laurence Vincent-Durroux, Université Grenoble Alpes, France

Deadline for submission: 15 July 2019
Notification of acceptance: 1 September 2019

Proposals of around 300 words, together with a short bio, should be sent to both Elise Mignot (Elise.Mignot@sorbonne-universite.fr) and Julie Neveux (Julie.Neveux@sorbonne-universite.fr), in French or in English.
The languages of the conference will be English and French.
Selected papers will be considered for publication.


Publié

dans

par

Étiquettes :